Lilli LEHMANN

Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

LEHMANN Lilli

(née le 24 novembre 1848 – décédée le 17 mai 1929)

Soprano

A plusieurs reprises, Wagner chercha parmi les chanteurs meyerbériens expérimentés les futurs interprètes de ses œuvres pour trouver la distribution idéale.

Lilli Lehmann, de son vrai nom Elisabeth Maria Lehmann, fut l’une d’entre eux. Elle s’était notamment illustrée dans le rôle de Marguerite de Valois des Huguenots quand Wagner s’intéressa à elle. Travailleuse acharnée, elle gagna régulièrement en ampleur et en puissance, ce qui lui valut un passeport pour le premier festival de Bayreuth. Ainsi en 1876, pour la création de la Tétralogie, elle fut la première Woglinde dans L’Or du Rhin, la première Ortlinde dans La Walkyrie et le premier Oiseau de la forêt dans Siegfried. Lors du festival de 1882, elle fut l’une des filles-fleurs, avant d’obtenir en 1896 le rôle écrasant de Brünnhilde.

En d’autres théâtres, elle fut une merveilleuse Isolde, et les enregistrements tardifs de ses rôles donnent une idée de la splendeur qui fut la sienne.

Avec un répertoire de quelque 170 rôles, elle a couvert les œuvres allant de Mozart à Bellini, de Wagner à Verdi, faisant même un détour par Offenbach.

Sa vie privée fut calme, mais engagée.  Elle s’était mariée en 1888 avec le ténor Paul Kalisch mais trop indépendante pour supporter les contraintes de la vie conjugale, elle s’en sépara. Décidée et engagée, elle s’investit à partir de 1905 dans l’organisation du festival de Salzbourg (prédécesseur du festival actuel), dont elle assuma la direction artistique. Amoureuse de son art, elle donna des cours de chant, et publia en 1902 un ouvrage de pédagogie qui a fait référence, Meine Gesangskunst (« Mon Art du chant »), suivi de son autobiographie, Mein Weg (« Mon chemin »). Végétarienne, amie et protectrice des animaux, elle lutta aussi contre la vivisection.

Née en Bavière, elle mourut à Berlin, après avoir chanté sur les plus grandes scènes du monde, dont le Metropolitan Opera de New-York.

NC

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