Pauline VON METTERNICH

Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

METTERNICH Pauline

(née le 25 février 1836 - décédée le 18 septembre 1921)

Bien que née et morte à Vienne, autrichienne par sa naissance et par son mariage, Pauline Clémentine von Metternich – Winneburg zu Beilstein fut l’esprit le plus parisien du second empire.  Femme de l’ambassadeur d’Autriche en France,  elle fut l’essence même de la cour impériale et de la vie du tout-Paris du second Empire.

Amusant de penser qu’elle fut parmi les intimes de Napoléon III et qu’Eugénie put s’enfuir de France lors de la chute de l’Empire grâce au prince de Metternich-Winneburg, son mari, quand on songe aux ascendants respectifs : qu’auraient pensé Napoléon Bonaparte et Klemens von Metternich, son ennemi implacable, en voyant leurs descendants si proches ?

Pauline de Metternich manifesta très tôt un fort caractère. Elle tomba amoureuse de son oncle, le demi-frère de sa mère, et à grands coups de dispenses religieuses, l’épousa. Elle lui donna trois filles.

Ils formaient un curieux couple. Le Prince était un homme d’une grande élégance, pianiste accompli, danseur émérite, mais sans grande intelligence ni spécialement de caractère, et avec un goût prononcé pour les aventures extra-conjugales. La Princesse était d’une intelligence vive, musicienne aussi et avait beaucoup d’humour et d’esprit, et même d’élégance, mais d’une beauté apparemment contestée : un menton en galoche, des lèvres “en rebords de pot de chambre”, un nez en trompette, et des yeux superbes. “Je ne suis pas jolie, disait-elle, je suis pire”. Le tableau que fit d’elle Wintehalter est pourtant magnifique et d’autres peintres, tels que Degas, étaient sous son charme…

Esprit libre, elle enseigna aux aristocrates français et tchèques à patiner, et aux dames à fumer des cigares ! Elle a même combattu en duel ! Esprit tourné vers le commérage, elle fut ironiquement appelée « Mauline Petternich », ce qui se réfère au mot allemand pour « gueule »: « Maul ».

En outre, elle mena aussi des actions philanthropiques et devint populaire parmi les pauvres gens.

Insurpassable dans l’organisation des divertissements  ses jeudis furent aussi courus que les lundis de l’impératrice et rapidement, l’hôtel de l’ambassadeur autrichien attira les figures les plus éminentes de la politique, de la finance et des arts. Elle correspondit avec Richard Wagner, Franz Liszt, Charles Gounod, Camille Saint-Saëns, Prosper Mérimée et Alexandre Dumas. Mécène passionnée, elle lança le couturier Worth, défendit la musique de Wagner à Paris (qui lui dédia une pièce pour piano) et celle du Tchèque Bedřich Smetana à Vienne. Elle organisa dans son salon  des spectacles avec des versions abrégées d’opéras célèbres, dont le Ring des Nibelungen de Richard Wagner, dans lequel elle prit part à la fois comme un metteur en scène et comme chanteuse.

prince de metternichRichard Klemens prince de Metternich-Winneburg, époux de Pauline de METTERNICH
( 7 janvier 1829 – 1er mars 1895)
Diplomate

Fils unique du chancelier d’État autrichien, Klemens Wenzel von Metternich, le Prince de Metternich épousa en 1856 Pauline von Metternich, fille de sa demi-sœur, qui devint rapidement la salonnière la plus brillante de son époque.

Secrétaire de légation autrichienne à Paris en 1855, chargé de la légation à Dresde en 1856, il représenta son pays auprès de tous les États saxons. En 1859, il accéda au rang d’ambassadeur à Paris, où son épouse et lui jouèrent un rôle central dans la société du Second Empire.

Confident de l’empereur Napoléon III, il fut rappelé à Vienne après la chute du régime impérial en septembre 1870, après avoir aidé l’impératrice Eugénie à fuir de France.

Retiré de la politique en 1874, il se consacra à l’édition des écrits de son père.

SB

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