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ARGUMENT
ACTE I
L’action est située sur les rives de l’Escaut près d’Anvers, dans la première moitié du Xe siècle.
Scène 1
Henri, roi allemand, tient sa cour. Devant lui les comtes brabançons, les écuyers et le peuple, avec à leur tête Frédéric de Telramund, près duquel se tient sa femme, Ortrud. Le héraut d’armes s’avance pour demander aux Brabançons aide et allégeance au roi. Celui-ci se lève alors et expose la situation de l’Allemagne. La trêve de neuf ans qu’il a obtenue avec les Hongrois est terminée et le souverain doit lever à nouveau une armée pour repousser l’envahisseur. Mais il constate qu’en arrivant en Brabant pour y chercher assistance, il a trouvé le royaume en discorde et en demande la raison à Frédéric de Telramund. Celui-ci raconte alors que le défunt duc de Brabant a laissé deux enfants, une fille, Elsa, et un garçon, Gottfried, héritier du trône mais encore mineur. Or, pendant une promenade en forêt avec sa sœur, le jeune prince a disparu. Telramund accuse Elsa d’avoir tué son frère pour régner à sa place. Il ajoute qu’horrifié par ce crime, il a renoncé à la main d’Elsa qui lui avait été promise, pour épouser Ortrud. Et pour finir, tout en rappelant ses droits à l’héritage du Brabant, il demande au roi justice contre Elsa. Le roi ordonne donc qu’on la fasse venir. Le héraut l’appelle.
Scène 2
Elsa paraît. Aux questions du roi concernant le crime qu’on lui reproche, elle ne répond que pour déplorer le sort de son frère. Puis, comme en extase, elle se lance dans un récit où elle raconte comment un chevalier vêtu d’une armure d’argent lui est apparu en rêve et lui a promis appui. Telramund défi e quiconque veut se battre pour Elsa, mais tous se récusent. Le roi demande donc le jugement de Dieu. Telramund se tient prêt. Elsa appelle alors son chevalier et lui engage sa foi, annonçant qu’elle lui accordera sa couronne et son cœur. Le héraut fait sonner les trompettes. Mais l’appel reste sans réponse. Elsa implore qu’on répète l’appel…
Scène 3
Le miracle s’accomplit, le rêve devient réalité. une nacelle tirée par un cygne atteint les berges du fleuve. Le chevalier s’y tient debout, appuyé sur son épée, vêtu d’une armure étincelante en argent et ceint d’un cor doré à la taille. il accepte de défendre l’innocence de la jeune femme puis de devenir son époux s’il remporte le combat, à condition qu’Elsa ne cherche jamais à savoir qui il est ni d’où il vient. La jeune femme jure fidélité à son protecteur. Trois nobles délimitent pour chaque combattant le cercle où doit se dérouler le duel. Les nobles brabançons, impressionnés par l’apparition du chevalier, essaient bien de dissuader Telramund, mais celui-ci ne veut pas passer pour un lâche. Le héraut les appelle alors au combat et le roi élève une prière à la justice divine. Le héraut énonce les règles rituelles préludant au combat et les sanctions encourues par ceux qui les enfreignent. Lohengrin et Friedrich prennent position. Le chevalier attaque le premier, étend rapidement son adversaire au sol mais lui épargne la vie. L’honneur et la vertu d’Elsa sont désormais réparés. Le peuple porte le chevalier inconnu en triomphe, tandis qu’Ortrud s’interroge sur l’identité secrète du héros.
ACTE II
Au château d’Anvers, la nuit suivante.
Scène 1
Friedrich et Ortrud, vêtus d’habits sombres, sont assis sur les marches qui mènent aux portes de l’église. Frédéric de Telramund exhale sa colère à Ortrud pour ses conseils funestes qui l’ont poussé à la déchéance. Mais celle-ci médite sa vengeance. Elle explique d’abord que la magie lui a révélé que le mystérieux chevalier perdrait son pouvoir si son identité était révélée. Il faut donc amener Elsa à poser cette question interdite. Et d’autre part, Ortrud affirme que si la plus infime blessure lui était infligée, le chevalier perdrait aussi sa protection surnaturelle. Ortrud élabore donc son plan et Les deux époux prêtent le serment de mener à bien leur complot.
Scène 2
Elsa paraît alors à son balcon ; elle chante son bonheur à la brise du soir. Ortrud appelle plaintivement la jeune femme, Celle-ci, émue, descend rejoindre Ortrud, pendant que celle-ci, avec une joie sauvage appelle le secours de Wotan et Freia, les divinités païennes, pour mener à bien son œuvre perverse, puis cherche – et réussit ! – à attendrir Elsa sur son sort. Celle-ci compatit, pardonne à Ortrud sa conduite et la convie à se rendre avec elle le lendemain à l’église pour célébrer son mariage. La confiance de la jeune fille ainsi gagnée, l’épouse de Telramund s’emploie alors à immiscer le doute dans l’esprit d’Elsa, quant à l’attitude probable de son futur mari : un jour, cet homme d’origine si mystérieuse ne sera-t-il pas amené à la quitter comme il est venu à elle, par magie ? Elsa ne se laisse cependant pas troubler. Ortrud suit la jeune fille avec une humilité feinte pendant que Telramund, demeuré seul, se réjouit du succès de cette première manœuvre.
Scène 3
Le jour se lève, salué par des fanfares de trompette. Les nobles et les hommes de Brabant se rassemblent devant les portes de l’église. Le héraut du roi lit les dernières décisions prises par les souverains : bannissement de Friedrich, nomination de Lohengrin au titre de protecteur du Brabant, mariage du chevalier avec Elsa, son départ imminent avec les armées royales. Quatre pages s’arrêtent devant le palais et demandent que l’on fasse place au cortège nuptial.
Scène 4
Un long cortège de femmes en habits somptueux se dirige vers l’église. Parmi elles se trouve Ortrud, elle aussi richement vêtue. Lorsqu’Elsa, en robe de mariée, pose le pied sur la première marche de l’église, Ortrud l’apostrophe furieusement au sujet du chevalier et de son origine suspecte, puis provoque le scandale en accusant le chevalier d’imposture : c’est grâce à un pouvoir magique qu’il détient sa force, et c’est pour cela qu’on ne doit point connaître ses origines.
Scène 5
L’arrivée du roi et de Lohengrin met un terme à la querelle opposant les deux femmes. Elsa se réfugie dans les bras de son fiancé et lui raconte sa déconvenue. Mais c’est maintenant Telramund qui sort de la foule où il se cachait. Il proclame ses griefs et met en cause à son tour l’intégrité du chevalier qu’il somme de révéler son nom. Lohengrin refuse de répondre à celui qui a déshonoré son rang : seule Elsa est en droit de lui poser la question. La jeune femme demeure le regard fixe, en proie à un terrible débat intérieur : le doute aurait-il germé dans son cœur ? Elsa se ressaisit heureusement et assure à son futur époux que son amour « sera bien au-dessus de toutes les forces du doute ». Le couple pénètre dans l’église sous les acclamations de la foule.
Acte 3
La chambre nuptiale.
Scène 1
Le rideau se lève sur la chambre nuptiale pendant que résonne le chœur qui accompagne l’entrée des époux. Ils s’embrassent, le roi les bénit tandis qu’un chœur d’hommes et de femmes loue les vertus de l’amour. Tous se retirent bientôt et laissent les jeunes époux dans l’intimité.
Scène 2
Dans un grand duo d’amour, ils chantent alors leur bonheur d’être unis, mais la curiosité de la jeune femme quant à l’origine secrète de son mari se fait de plus en plus vive. Lohengrin essaie de détourner la conversation, mais en vain : Elsa est de plus en plus pressante et passionnée, obsédée par une idée fixe : qui est le chevalier ? Dans un demi-délire, elle aperçoit le cygne glissant sur les flots et venant lui reprendre son mari bien-aimé. Au summum de la crise, alors qu’elle pose la question fatidique à Lohengrin, (« Quelle est ta lignée ? »), Friedrich sort de l’ombre suivi de quatre nobles, l’épée tirée, prêt à assassiner le chevalier. Lohengrin l’abat d’un coup. Les nobles épouvantés se jettent à ses pieds ; Elsa s’effondre, inanimée. « Tout notre bonheur est enfui » conclut tragiquement le chevalier au cygne. il révélera bientôt, et à tous, ses origines mystérieuses.
Scène 3
La prairie au bord de l’Escaut, au lever du jour. Le roi a réuni son peuple et exhorte ses soldats au combat pour la défense de la terre germanique. Son discours est interrompu par quatre nobles portant sur une civière le corps de Friedrich. Elsa entre, le visage pâle et défait, puis Lohengrin paraît à son tour. L’air grave. il dit son regret de ne pouvoir conduire les armées brabançonnes au combat, puis il raconte l’attentat dont il a été victime de la part de Telramund ; enfin, il accuse Elisa d’avoir failli à sa promesse. Devant la cour et le peuple de Brabant, Lohengrin révèle son nom, ses origines (il est le fils de Parsifal), son rang (il vient de Montsalvat et fait partie des chevaliers du Graal). Au roi il promet la victoire tandis qu’Elsa s’effondre en criant, apercevant sur le fleuve le cygne tirant une nacelle vide. Ortrud triomphante révèle à l’assistance médusée son dernier méfait : la transformation du jeune duc Gottfried – le frère disparu d’Elsa – en cygne – celui-là même qui remorque la nacelle. Lohengrin, parvenu au rivage, s’agenouille en une prière muette. Une colombe blanche plane au-dessus du cygne et bientôt, à la place de ce dernier, apparaît le prince Gottfried de Brabant. Ortrud s’effondre, Elsa appelle son époux, mais celui-ci s’éloigne déjà sur les flots qui le ramènent vers les régions sacrées du Monsalvat.
Résumé d’après :
Lohengrin, Opéra d’Angers-Nantes, septembre 2016
Lohengrin, Arop-Opéra de Paris, janvier 2017