Fille de l’armateur Robert Miles Sloman de Hambourg, Eliza Wille bénéficia d’une éducation soignée et d’un cadre affectif privilégié. Elle voyagea dès ses jeunes années en Italie, en Angleterre et en Suisse. Elle publia son premier ouvrage en 1835 anonymement : Der Sang des fremden Sängers, poème sur la liberté de la Pologne. L’ouvrage fut bien sûr censuré par la Prusse, les idéaux portés par l’œuvre étant trop séditieux.
Elle épousa en 1845 le journaliste François Wille et s’installa avec lui en 1851 au domaine de Mariafeld à Meilen : elle y reçut des personnalités de la vie culturelle, scientifique et politique, comme Conrad Ferdinand Meyer, Gottfried Semper, Gottfried Keller …
C’est en 1852 qu’elle y invita Richard Wagner pour la première fois, qui lut dans sa demeure sitôt le livret achevé L’Anneau du Nibelungen.
Les Wille furent longtemps des amis dévoués pour Wagner, puisqu’en 1864 alors qu’il est criblé de dette, c’est chez eux qu’il trouve refuge. Cette période est probablement l’une des plus sombres pour Wagner, et Eliza Wille mit toute son énergie à soutenir le compositeur, qui de son propre aveu attendait désormais un miracle. Mais après cela les relations s’estompèrent.
Auteur de poésies, de nouvelles (Stilleben in bewegter Zeit, 3 parties, 1878) et de romans (Felicitas, 2 parties, 1850; Johannes Olaf, 3 parties, 1871), elle publia en outre Quinze lettres de Richard Wagner, accompagnées de souvenirs et d’éclaircissements (ouvrage posthume, 1894).