Naissance :

13 novembre 1848

Mort :

2 juin 1938)

Editeur, homme de lettres et  musicographe, reconnu entre autres pour sa ses connaissances et sa spécialité d'exégète wagnérien.

Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

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DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

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UNE OEUVRE

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L’AVENTURE DE BAYREUTH

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WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

Hans Paul VON WOLZOGEN

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par Cyril PLANTE

Le baron Hans von Wolgozen est né le 13 novembre 1848 à Potsdam. Son père, Hans von Wolgozen était écrivain et directeur de théâtre à Schwerin. Sa mère était la fille du peintre et architecte Karl Friedrich Schinkel. Celle-ci meurt alors que son fils n’est âgé que de deux ans.

Pendant sa scolarité, il montre déjà un intérêt particulier pour la poésie, la musique et le théâtre.

Wolzogen épouse en 1872 Mathilde Friederike Theodore von Schöler. C’est au cours de sa nuit de noce qu’il se rend pour la première fois à Bayreuth, peu de temps avant que ne soit posée la première pierre du Palais des festivals de Bayreuth, le 22 mai de la même année.

 

1 – Le philologue

Il étudie à Berlin la philologie comparative et la philosophie entre 1868 et 1870, et il rédige ses analyses philologiques des poèmes wagnériens. La philologie cherche à révéler le sens des manifestations linguistiques d’un peuple ou d’une civilisation, avec leur évolution culturelle, grâce à l’examen des écrits.

Déjà dans Opéra et drame  de Wagner, on retrouve ce goût pour la philologie, l’étude des mots (explanatio) et l’herméneutique. C’est Wolzogen qui fait découvrir cette science à Wagner. Déjà ce dernier s’intéressait de près à l’héritage littéraire et linguistique allemand. Dans l’inventaire de sa bibliothèque à Dresde, on note tous les ouvrages du germaniste Jacob Grimm : le livre sur l’art des anciens maîtres chanteurs allemands, la grammaire allemande, la mythologie allemande et encore l’histoire de la langue allemande (1848).

Wolzogen ira jusqu’à éditer une analyse phonologique du Ring. Dans la Revue française de Musicothérapie, Thierry Poirot analyse ainsi les écrits de Wolzogen :

« Les titres de ces ouvrages philologiques peuvent être traduits par « La symbolique sonore poétique. Effets psychiques du phonème dans la Stabreim de L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner » pour le premier et « Le langage dans la poésie de Richard Wagner » pour le second. Wolzogen y minimise la dimension musicale, au profit d’une analyse phonologique et phonématique. Il explore ainsi l’utilisation que fait Wagner, d’une symbolique phonologique du poème en Stabreim, spécifique à la Tétralogie, une forme poétique allemande dont la rime en allitération se situe au niveau du phonème initial des mots. Wolzogen fonde son étude de cette forme poétique sur des archétypes de la signification phonologique de tradition poétique onomatopéique.

Wolzogen présente ainsi la phono-symbolique germanique adoptée par Wagner pour comprendre le système de signification poétique, spécifique à la Tétralogie. Nous pénétrons, avec la phonosymbolique, dans un niveau profond qui peut révéler un sens caché ou latent du poème, qui influe sur le discours musical. La phonosymboliquenous dévoile la part de l’inconscient et de l’intuition qui oriente les processus de création (la poïetique) et de perception (l’esthésique) du Ring. L’innovation poético-musicale majeure de Wagner, qui nous éclaire à ce sujet, est l’invention d’un nouveau procédé vocal pour son drame musical : un chant oralisé. Pour lui « l’accentuation de la voix humaine » et son extension musicale ne feront « qu’une seule et même chose avec le son chanté »[1]

Pour illustrer ce propos, donnons comme exemple le son [gl] dans les paroles d’Alberich cherchant à atteindre les Filles du Rhin :

« Garstig glatter

Glitscheriger Glimmer ! » (Saleté de schiste, lisse et glissant !)

Cette allitération du son [gl] évoque selon Wolzogen ce qui est Tendre ou douce (sanft) ; représente ce qui est lisse, glissant (das glatte und gleitende), éclatant (glänzend) et reluisant (gleißend).

 

2 – Le Leitmotiv, une création de Wolzogen

Richard Wagner n’a jamais évoqué dans ses écrits le terme même de leitmotiv. C’est Hans von Wolzogen qui l’a popularisé dans ses guides thématiques consacrés à l’œuvre de Wagner.

Wagner utilise, lui, le terme de Grundmotiv dans Opéra et drame, qui reste son ouvrage théorique le plus complet. Il parle aussi de motif de pressentiment ou de réminiscence. On voit déjà à travers ces termes que Wagner immisce la notion de temporalité dans la musique. Wagner décrit un réseau motivique de mélodies orchestrales relié à la ligne vocale dramatique selon un système de temps narratif. Le présent du motif correspond au moment de la présentation d’une idée musicale en relation immédiate avec l’action sur scène. Mais le motif peut parfois arriver par avance en tant que « pressentiment » (Ahnung) ou bien ensuite sous forme de réminiscence (Erinnerung).

Dans son essai sur l’application de la musique au drame en 1879, Wagner fait référence à l’analyse des leitmotive tels que Wolzogen les fait apparaître dans ses guides. Wagner souligne que Wolzogen s’est limité à une liste de motifs « suivant leur signification et leur effet dramatique, mais non leur rôle dans la structure musicale ». Wagner regrette que le critique n’est pas analysé la disposition, la variation et le développement de ces motifs dans le cours du drame.

Wolzogen est également à l’origine d’une biographie de Richard Wagner, ainsi que de nombreux essais. Il a également édité trois volumes des lettres et poèmes du compositeur. Sa plus grande contribution littéraire cependant, est sa série de guides thématiques des opéras de Wagner, qui a permis d’identifier et de nommer de nombreux leitmotivs. Louis II écrit avoir lu les ouvrages de Wolzogen et ils les apprécient.

Il publie en 1878 un guide analytique de l’Anneau du Niebelung, deux ans après sa première production. Il écrit également en 1920 un guide de la mythologie nordique.

 

3 – L’éditeur des Bayreuther Blätter

Sur invitation de Wagner, il emménage à Bayreuth en 1877, non loin de Wahnfried, la demeure du compositeur. Il est chargé d’éditer la revue Bayreuther Blätter, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort en 1938. Voici comment Wagner justifie en 1878 à Louis II son choix de Wolzogen à ce poste, sachant qu’il est toujours dans une situation de courtisan face au roi de Bavière :

« Dans un ordre plus idéal, c’est mon jeune ami Hans von Wolzogen dont le profond et énergique dévouement m’est une précieuse acquisition, qui en assure la charge. Il est le petit-neveu de ce Wolzogen qui fut le beau-frère de Schiller. Sa vieille race s’est établie depuis deux cents ans dans le margravinat de Bayreuth. Je l’ai fait venir d’un domaine du Nord de la Thuringe et de Postdam, où il s’était marié, pour l’installer auprès de moi. Je crois avoir trouvé en lui désormais le représentant de mon action et de ses tendances qu’il me fallait. […] Il s’est chargé à présent de la rédaction des cahiers mensuels que j’ai proposé d’instituer au frais de la Société de Patronage, afin de créer entre eux des rapports nécessaires. »(Lettre du 10 février 1878, à Louis II de Bavière)

La revue est mensuelle et contient de nombreux articles de Wagner lui-même ainsi que des contributions de nombreux membres de son entourage. C’est dans ce bulletin que furent édités les essais de Wagner sur la religion et l’art (octobre 1880) et l’héroïsme et le christianisme (septembre 1881). De 1880 à 1896, la revue a publié des extraits des souvenirs détaillés de Heinrich Porges sur les techniques de répétition et de mise en scène de Wagner.

On reprocha néanmoins l’étroitesse d’esprit des Bayreuther Blätter érigeant le wagnérisme en religion incontournable et n’ouvrant pas ses pages à la critique et à ceux qui ne suivaient pas la ligne conservatrice imposée par Cosima.

 

4 – Des opinions politiques discutables

Si Wagner exprime parfois sa confiance envers Wolzogen (« Je pourrai un jour le laisser agir comme mon alter ego lorsqu’il s’agira de maintenir l’intégrité de mes idées. Par contre le musicien et l’homme de théâtre me manque encore »[2]), Wagner n’est pas toujours en accord avec lui, pour preuve quelques témoignages dans le Carnet brun ou le Journal de Cosima

« Une lettre de l’ami Wolzogen suscite la mauvaise humeur de R[ichard] à cause […] des Bayreuther Blätter […] et il se désole de ce qu’il a trouvé en fait d’aide et de compréhension. » (27 novembre 1881)

De même dans la Lettre ouverte à Hans von Wolzogen datant du 13 mars 1882, Wagner est conscient de l’étroitesse d’esprit qui commence à régner sur le festival de Bayreuth.

À la mort de Wagner en 1883, Hans von Wolzogen intègre l’auto-proclamé  » cercle de Wahnfried « , qui tenta d’attribuer aux compositions du maître des allusions pseudo-religieuses, avec une tendance à la propagande nationaliste, s’éloignant souvent du contexte de composition. Notamment il voit en Siegfried « le modèle mystique du Christ », imaginant un nouveau Messie allemand. Wolzogen adhère en 1928 à la Ligue militante pour la culture germanique (en allemand : Kampfbund für deutsche Kultur), mouvement nationaliste et antisémite qui s’inscrit dans le contexte de montée du nazisme dans les années 1930.

Il écrit en 1936 dans la revue Zeitschrift für Musik un article où il qualifie Adolf Hitler « [d’] incarnation de l’âme du peuple allemand », en faisant une comparaison avec Richard Wagner.

Il meurt en 1938 à Bayreuth.

[1]Thierry POIROT : La phonation wagnérienne ou le chant des passions dans la tétralogie in La Revue Française de Musicologie, volume XXVIII/1 n°1. p 29-36.

Sur le site http://revel.unice.fr/rmusicotherapie/index.html?id=3050

[2]Lettre à Louis II de Bavière le 9 février 1879

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Sommaire
De 1876 à 1878, Wagner vécut une idylle particulièrement intense avec une jeune Française dont la beauté, l’intelligence et les parfums l’avaient envoûté. Qui était-ce ?

Réponse : Judith Gautier (1845-1917). L'écrivaine était la fille du poète Théophile Gautier. En raison de son tempérament impétueux, elle était surnommée « l'ouragan ». Elle servit de modèle à Wagner pour le personnage de Kundry (Parsifal).

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