Wagner, le premier compositeur européen ! Si le nom du compositeur résonne plus allemand que le nom “Allemagne”, l’artiste, lui-même toujours en quête de notoriété et de succès, s’exila dès ses plus jeunes années pour aller trouver une reconnaissance… ailleurs. Une reconnaissance qu’il ne pouvait trouver au sein des frontières de l’Empire germanique.
Cet ailleurs, Wagner ira le chercher de Londres à Saint Pétersbourg, en passant par Paris ou bien Zurich, des lieux qui furent tout autant des lieux de vie que de création musicale et d’inspiration artistique. Autant de lieux émouvants, de périodes de vie incarnés par une simple plaque commémorative au détour d’une rue ou parfois tout un musée : une promenade  à laquelle nos recherches convient le lecteur sur les pas de Richard Wagner.

Altlacher Hochkopf,
le refuge secret de Richard Wagner et de Louis II de Bavière

par Luc ROGER

Sur les traces du Roi Louis II et de Richard Wagner

– Un peu d´histoire
Vers 1850 le Roi Maximilien II de Bavière avait fait reconstruire le refuge de chasse situé sur le Altlacher Hopfkopf, une montagne qui surplombe la rive sud du Walchensee. Le roi Louis II y séjourna à diverses reprises. Louis II mit le refuge à la disposition de son ami Richard Wagner en août  1865. Le compositeur y passa dix jours. Il y aurait travaillé à son opéra Parsifal.

Au départ du sentier qui mène au sommet, on trouve un rocher qui porte une plaque de bronze commémorative  représentant Richard Wagner et rappelant son séjour sur le Hochkopf où il était supposé composer son opéra Parsifal. La plaque représente aussi le roi Louis II de profil.
Wagner y séjourna seul, accompagné de son seul serviteur Franz et de son chien. Il décrivit son séjour dans le refuge de chasse à l’attention de Cosima dans son journal (Das braune Buch, 1865-1882) : « La montée pénible, l´arrivée en pleine nuit, la vaine recherche d´eau dans cette contrée totalement sauvage… Il attrape un gros refroidissement et finit par interrompre son séjour. Il expliqua au Roi qu´il dut quitter le refuge après dix jours parce qu´il s’était rendu compte de l´impossibilité de guérir là-haut et qu’il avait voulu rentrer à Munich pour recevoir les soins de son médecin. Il expliqua également qu´il avait passé trois beaux jours au refuge et que peut-être il pourrait y revenir une autre année, ayant au préalable préparé tout le nécessaire. »
NB : si le roi espérait vivement que dans cet écrin de tranquillité absolue, loin de tous les tracas de la vie citadine de Munich, son « protégé » puisse se consacrer pleinement à la composition du poème et l’ébauche de la musique de Parsifal… il en fut tout différemment pour Wagner qui, certes un peu éprouvé par les conditions d’accès au chalet, profita surtout du calme de sa retraite pour consacrer la plupart de son temps à la lecture des Misérables de Victor Hugo ainsi que de la Ramayana, dans la traduction de Holzmann. Le 12 août, Wagner compose un poème, « Au précipice ». Dès son retour à Munich, toutefois et devant les marques d’insistance réitérées du roi, Wagner se mit sérieusement au travail du projet de Parsifal. (NC)
Wagner ne revint jamais par la suite au chalet. Louis II essaya pourtant par la suite de le convaincre d’un autre séjour dans l’un de ses chalets de montagne. En vain ! Le Roi, quant à lui, fêta deux de ses anniversaires au refuge Altlacher Hopfkopf, en 1866 et en 1878.
Le Roi se confie
Un garde-forestier, Anton Braü, dont la ferme se situait au bord du Walchensee, y reçut le Roi à diverses reprises. Il s’entretint parfois avec le Roi jusque tard dans la nuit. Le Roi lui expliquait qu’il appréciait la solitude dans les montagnes, les ambiances de la nature, lorsque la lune illumine les sommets, lorsque tôt le matin les premiers rayons du soleil dorent les sommets. Il lui parlait des nappes que forment la brume matinale et du chant des oiseaux aux aurores.
Le refuge (situé à 1299 mètres)
 Toujours accessible et visible de nos jours, on accède au refuge après avoir gravi un dénivelé d’environ 500 mètres par des chemins relativement faciles d’accès.
LR.
Pour lire l’article dans son intégralité et découvrir l’ensemble des iconographies sur le blog de l’auteur :
(Crédits photographiques : Luc Roger)

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