Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

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UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

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L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

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 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

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WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

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 WAGNER APRÈS WAGNER

À LA RECHERCHE DE PARSIFAL : DE RICHARD WAGNER DANS L’OEUVRE DE MARCEL PROUST

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par Kalle Olavi LUNDAHL

extrait du Bulletin Marcel Proust n°54 (2004)
« Marcel Proust et la Musique »
(Société des Amis de Marcel Proust et des amis de Combray)

« Je présenterai comme une illumination
 à la Parsifal la découverte du Temps retrouvé
 dans les sensations, cuiller, thé 1. »
(Marcel Proust)

Dans cet article, sera examiné le rôle qu’a joué l’opéra Parsifal de Richard Wagner pour Marcel Proust lors de la création de son œuvre. Pour justifier une telle recherche, on peut citer André Coeuroy, qui écrit que Marcel Proust racontait « naturellement et sans effort, tel sentiment ou telle circonstance à tel drame de Bayreuth ». Il ajoute « Proust offre cet exemple, peut-être unique, d’un écrivain qui a vécu, comme l’on respire, dans un wagnérisme quotidien et familier » 2. Bien que Proust n’ait jamais rencontré Wagner, on peut le considérer comme un ami et commentateur du compositeur puisque, dans toute la Recherche, Richard Wagner est l’artiste non-fictif le plus fréquemment cité. Son nom et ses opéras y paraissent plus de cinquante fois 3. Wagner n’y est pas seulement cité, mais comme le dit Émile Bedriomo dans son excellente étude, Proust, Wagner et la coïncidence des arts, « commenté par Proust, loué, discuté sur des points précis, expliqué aux profanes, analysé parfois en cinq pages » 4. Voilà pourquoi il y a tout lieu d’étudier le rôle joué par l’œuvre de Wagner en tant que source d’inspiration de l’œuvre de Proust.

Proust musicien, par Jean-Jacques Nattiez

Il est inutile d’insister sur l’immense impact de la musique de Wagner sur la vie artistique en France. La Revue wagnérienne, fondée en 1885, en donne des témoignages éloquents, comme les poèmes consacrés à Wagner que Verlaine et Mallarmé y firent paraitre 5. Cette « période des enthousiasmes les plus fanatiques [pour Wagner] correspond pour le jeune Proust à une époque de la vie où les impressions laissent des traits ineffaçables », constate Florence Hier 6.

Parmi les critiques qui se sont intéressés au rôle joué par Parsifal dans l’œuvre de Proust, il convient de citer Jean-Jacques Nattiez, qui donne dans Proust musicien une interprétation « symbolique » et « wagnérienne » de la Recherche 7. Son livre fut durement critiqué, lors de sa parution, par Françoise Leriche dans un compte rendu du Bulletin d’informations proustiennes 8. Au cours de la présente étude, nous examinerons les objections de Leriche.

Nous voudrions aussi, plus systématiquement que Nattiez, comparer Parsifal avec les écrits de Proust, car dans la Recherche, dans ses lettres et dans ses cahiers, Proust mentionne plusieurs personnages de Parsifal, par exemple Klingsor, Parsifal et Amfortas.

Ces passages sont dans l’œuvre de Proust éparpillés et détachés de leur contexte. Nous les réunirons pour tenter d’en donner une interprétation cohérente en répondant aux questions suivantes : Qu’est-ce que Proust voulait dire lorsqu’il faisait allusion à cet opéra de Wagner ? Quelle est l’influence de cet opéra pour la pensée proustienne ?

 

Parsifal : acte I

Affiche pour la création de Parsifal au Festspielhaus de Bayreuth en 1882.

Au premier acte de Parsifal, la première scène se passe dans le « domaine sacré » situé au pied de la citadelle du Graal. Gurnemanz, un des plus vieux chevaliers du Graal, fait la prière du matin avec deux jeunes écuyers. Après la prière, il engage ses compagnons à s’occuper du bain dans lequel Amfortas, le roi des chevaliers du Graal, doit chercher l’apaisement des souffrances. Le roi est fort malade, n’ayant pas su résister aux tentations de Kundry, une femme maligne.

Gurnemanz sait qu’un jour, un rédempteur arrivera « Par la souffrance un simple instruit doit venir espère lui. »Son nom, Parsifal, signifie « chaste fou » 10.

Maintenant, Parsifal, ignorant son propre nom, arrive. Il a tué un cygne et Gurnemanz essaye en vain de lui faire comprendre qu’il faut avoir la compassion pour les animaux.

Gurnemanz le fait assister au repas mystique des serviteurs du Graal, mais Parsifal, qui n’y comprend rien, est finalement chassé par Gurnemanz.

 

Parsifal et Gurnemanz

 Depuis le ler janvier 1914, date de la répétition générale, jusqu’à la fin du mois, on donna onze représentations de Parsifal à Paris 11. Proust y fait allusion dans deux lettres : « […] on joue Parsifal », écrit-il à Henri Ghéon le 6 janvier 12, et « Je suis asgité par l’idée de changer mes heures et de n’avoir pas vu avant Parsifal » s’exclame-t-il dans une lettre à Reynaldo Hahn du 29 janvier 13.

Selon les commentaires de Philip Kolb, Proust était malade et il avait « sans doute espéré assister à une de ces représentations ». Il n’avait jamais vu que des morceaux de Parsifal, mais il montre dans la lettre suivante qu’il connaissait bien l’intrigue de cet opéra. Voici ce qu’il écrit le 17 février 1914 à Jacques Rivière à propos du premier tome de la Recherche :

« J’ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste de ne pas laisser voir, de ne pas announcer que c’était justement à la recherché de la Vérité que je partais […]. Ce n’est qu’à la fin du livre, et une fois que les leçons de la vie comprises, que ma pensée se dévoilera. Celle que j’exprime à la fin du premier volume, dans cette parenthèse dans le Bois de Boulogne que j’ai dressée là comme un simple paravent pour finir et clôture un livre qui ne pouvait pas pour des raisons matérielles excéder cinq cents pages est le contraire de ma conclusion. Si on en induisait que ma pensée est un scepticisme désenchanté, ce serait absolument comme si un spectateur ayant vu, à la fin du 1er acte de Parsifal, ce personnage [Parsifal] ne rien comprendre à la cérémonie et être chasse par Gurnemantz, supposait que Wagner a voulu dire que la simplicité du cœur ne conduit à rien 15. »

Philip Kolb commente cette lettre de la manière suivante : « Sic. Il s’agit de Gurnemanz, un des principaux personnages de Parsifal, rôle joué à l’Opéra par Delmas. » 16

Dans le parallèle que Proust établit ici entre son œuvre et l’opéra de Wagner, il insiste donc sur la simplicité du cœur, qui constitue la première étape nécessaire pour Parsifal. Le point central est que le héros doit continuer son chemin vers l’illumination. Parsifal ne comprend pas encore la raison des souffrances du cygne et d’Amfortas. Il est chassé par Gurnemanz, parce qu’il ne comprend pas la cérémonie des serviteurs du Graal. Quelle est l’analogie avec la Recherche ? Marie Miguet-Ollagnier fournit une explication qui nous parait fort à propos. Elle estime que la « maladresse mondaine » fait du Narrateur « un Perceval totalement ignorant du protocole il comprend trop tard les rites de la réception chez les Swann […], n’arrive pas à savoir s’il est vraiment invité chez la princesse de Guermantes »17.

Le passage de la lettre de Proust à Jacques Rivière que nous venons de citer mérite de retenir toute notre attention, puisque Proust y compare la composition de la Recherche avec l’intrigue de Parsifal. Si le lecteur ne lit que le premier tome de la Recherche, il sera aussi déconcerté qu’un spectateur de Parsifal qui aurait quitté le concert après le premier acte.

 

Mme Verdurin et « le thème d’Amfortas »

Madeleine Lemaire (1845-1928) , peintre, illustratrice et salonnière, l’une des modèles dont se serait inspiré Marcel Proust pour le personnage de Madame Verdurin

Dans le passage suivant, tiré des brouillons du Temps retrouvé, Madame Verdurin est mise en parallèle avec Amfortas :

« Madame Verdurin écoutait. Elle n’avait plus besoin de faire ses mines d’autrefois car celles-ci étaient devenues sa figure. Sous l’effet des innombrables névralgies que la musique du maître de Bayreuth lui avait fait éprouver son front avait pris des proportions énormes […]. [Mme Verdurin] semblait dire: « Vous comprenez que je le connais un peu Parsifal. S’il fallait que je me mette à exprimer ce que je ressens nous n’en aurions pas fini. » Aussi écoutait-elle dans une immobilité farouche. On sentait qu’elle était artiste et vaillante, qu’elle connaissait le thème d’Amfortas et qu’elle se mettrait au lit en rentrant. » 18

Comparons avec la scène telle qu’elle se déroule dans Parsifal. Le roi s’approche :

« Un cortège d’écuyers et de chevaliers, portant et escortant la litière sur laquelle Amfortas est étendu, s’avance […]. Amfortas, se soulevant un peu : “Là!… bien!… merci! Reposons-nous ! Après l’horrible nuit, le calme frais des bois! Du lac sacré, que l’onde aussi me calme !” »19.

« Le thème d’Amfortas », souvent appelé « le thème de la Souffrance », dont il est question ici, constitue un des leitmotive principaux de Parsifal 20. On l’entend chaque fois qu’Amfortas apparaît sur la scène, étendu sur sa litière. Mme Verdurin, étant absorbée par la musique, est presque sur le point de se mettre « au lit en rentrant » comme Amfortas.

Il n’y a plus d’allusions à Amfortas dans la version définitive de la Recherche, mais ce qui reste est intéressant : les névralgies ou la « souffrance » de Madame Verdurin commencent chaque fois qu’elle écoute Wagner !

 

Les chevaliers et les écuyers de Wagner

Dans la Recherche, le Narrateur réfléchit de la manière suivante sur la virtuosité avec laquelle Wagner élabore les leitmotive musicaux qui accompagnent chaque personnage, aussi obscur soit-il :

« Là où un petit musicien prétendrait qu’il peint un écuyer, un chevalier, alors qu’il ferait chanter la même musique, au contraire, sous chaque dénomination, Wagner met une réalité différente, et chaque fois que parait son écuyer, c’est une figure particulière, à la fois compliquée et simpliste, qui, avec un entrechoc de lignes joyeux et féodal, s’inscrit dans l’immensité sonore. D’où la plénitude d’une musique que remplissent en effet tant de musiques dont chacune est un être. Un être ou l’impression que donne un aspect momentané de la nature 21. »

Ici on peut sans doute deviner une affinité esthétique ressentie par Marcel Proust entre son œuvre et celle du grand compositeur.

 

Le cygne = Swann

Peut-on retrouver le cygne de Parsifal dans l’œuvre de Proust ? Vallée a avancé à propos du nom de Swann cette interprétation un peu téméraire mais tout de même intéressante :

 » Il a la même consonance et, à une lettre près, la même orthographe que le nom anglais que traduit, dans notre langue, le mot « cygne ». N’ai-je pas dit que Swann est le héros de Proust, son Lohengrin? Peut-être est-ce pour cela que les lettres de son nom l’enlèvent comme sur un cygne ?

Un héros est quelque chose de pur, et de cette pureté la blancheur du cygne est le symbole 22. »

Nous trouvons toutefois l’interprétation de Nattiez plus ingénieuse :

« Le nom de Swann, « ce nom, devenu pour moi presque mythologique » […] 23, n’a sans doute pas été choisi au hasard, si proche du Schwannallemande (le cygne).[…] Le Narrateur, ayant eu le choix entre le couple Swann-Charlus et le couple Elstir-Vinteuil, se range délibérément du côté des créateurs. Il «élimine définitivement le Swann-Charlus qui vivait en lui et menaçait de le stériliser » 24 : comme Parsifal tue le cygne dont la chasse l’a mené à Montsavalt où il connaîtra la révélation, le Narrateur s’écarte de la démarche de Swann pour être confronté, chez lui, à la Sonate qui le conduira à la vérité artistique 25. »

Swann a choisi le chemin erroné, c’est-à-dire l’amour avant la vérité artistique. Au contraire le Narrateur fait le bon choix sous la forme de la littérature, la musique et la peinture.

Ajoutons que Nattiez s’appuie sur Roussel, qui souligne que Swann et Charlus se ressemblent beaucoup. Ils viennent « du milieu Guermantes, ils s’introduisent dans le clan Verdurin pour retrouver l’objet aimé, et ils en seront expulsés de façon analogue » 26.

Pour notre part, nous ne sommes pas d’accord avec Bedriomo sur l’identification de Swann avec Parsifal 27 ni avec Vallée qui affirme que « Swann est le héros de Proust, son Lohengrin ». Swann choisit le chemin erroné, comme nous venons de le constater. Il n’est pas le véritable héros de la Recherche. C’est bien le Narrateur. Encore que Swann ait certains traits du cygne de Lohengrin, il est plutôt le cygne de Parsifal qui est tué par le héros.

 

Parsifal : acte II

Dans le deuxième acte, Klingsor, l’enchanteur malfaisant, essaye d’anéantir Parsifal en lui envoyant les filles-fleurs et Kundry pour détruire sa morale. Kundry est une figure complexe elle est à la fois bonne en sa qualité de messagère du Graal et mauvaise pour avoir bafoué le Christ. A cause de cela, elle est condamnée à une errance éternelle. Kundry est la cause des souffrances d’Amfortas parce qu’elle l’a séduit, mais elle n’y réussit pas, lorsque notre héros arrive.

 

Mme Swann et « le laboratoire de Klingsor »

« Le Jardin enchanté de Klingsor » (décors de Max Brückner sur une esquisse de Paul von Joukowsky) dans Parsifal … ou … le Jardin des Jeunes filles en fleurs ?

Il y a une référence à Klingsor dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs :

« Je me retrouvais seul, une fois refermée la porte que Mme Swann finirait bien par ouvrir. Et, certes, j’eusse été moins troublé dans un antre magique que dans ce petit salon d’attente où le feu me semblait procéder à des transmutation, comme dans le laboratoire de Klingsor 28. »

Dans ce passage le « petit salon d’attente » de Mme Swann est comparé au laboratoire de Klingsor. Dans l’opéra de Wagner, Klingsor possède un château où il y a des « instruments de magie et appareils de nécromancie » 29. Mme Swann est aussi mentionnée dans ce passage. Le Narrateur ressent de l’effroi en l’attendant. Selon Nattiez, Odette est, comme les jeunes filles dans À l’ombre des jeunes filles en fleursune femme tentatrice 30. Les femmes tentatrices ont le même rôle dans la Recherche que Klingsor dans Parsifal : elles essayent d’empêcher le héros d’atteindre le but. Dans le cas de Parsifal, il s’agit d’arriver à la compréhension parfaite du mystère du Graal, dans le cas du Narrateur à la compréhension parfaite de l’Art 31.

 

Les filles-fleurs

 La première fois que Proust eut l’occasion d’écouter une partie de Parsifal fut en 1894. Proust en parle dans une lettre à Robert de Montesquiou :

« Je suis guéri maintenant et irai prochainement â Versailles me faire pardonner, si vous daignez y consentir; mais pas demain parce que Colonne donne un peu de Parsifal, que je n’ai jamais entendu, un peu de la scène de ces Filles-Fleurs qu’un autre maître m’a rendues si chères 32. »

« « L’autre maitre » que Proust veut désigner ici serait donc, semble-t-il, Montesquiou », commente Kolb 33. Inspiré par l’opéra de Wagner, Montesquiou avait écrit deux poèmes sur Parsifal. Selon Piroué, c’est à Montesquiou que Proust doit « d’avoir été initié au culte et converti â la religion du wagnérisme » 34.

Le Côté de Guermantes, Marcel Proust

Jean-Yves Tadié mentionne, dans sa biographie de Proust, l’influence de Montesquiou et de l’audition qu’a faite Proust le 14 janvier 1894 de certaines scènes de Parsifal, dont celles des filles-fleurs. Tadié écrit à ce propos : « On peut penser que le titre du futur prix Goncourt fait allusion à cette œuvre, que Proust cite plusieurs fois. » 35 Un fait qui appuie cette hypothèse est le passage dans la lettre de Proust à Robert de Montesquiou que nous venons de citer. Les autres passages dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs que l’on peut associer à Parsifal, par exemple le passage sur Klingsor cité ci-dessus, apportent d’autres arguments en faveur de cette idée. Il nous semble cependant que le meilleur argument est le passage suivant que l’on trouve dans Le Côté de Guermantes II :

« Je m’aperçus que venait de se produire autour de moi, de moi qui […] avais été habitué chez ma mère, à Combray et à Paris, aux façons ou protectrices ou sur la défensive de bourgeoisies rechignées qui me traitent en enfant, un changement de décor comparable à celui qui introduit tout à coup Parsifal au milieu des filles-fleurs. Celles qui m’entouraient, entièrement décolletées (leur chair apparaissait des deux côtés d’une sinueuse branche de mimosa ou sous les larges pétales d’une rose), ne me dirent bonjour qu’en coulant vers moi de longs regards caressants comme si la timidité seule les eût empêchées de m’embrasser. 36″

Marie Miguel-Ollagnier commente ce passage de la façon suivante :

« Devant les jeunes filles le héros a l’inexpérience un peu sotte de Perceval : il ne sait pas quand il inspire l’amour, il se croit rejeté de Gilberte au moment même où elle voudrait se donner à lui. […] Il continuerait à croire que les femmes n’aiment pas faire l’amour. La naïveté du héros médiéval devant les éblouissantes filles fleurs est explicitement mentionnée dans Le Côté de Guermantes 37. Mais le titre A l’ombre des jeunes filles en fleurs met déjà toute la deuxième partie du roman sous l’éclairage de la référence culturelle à Wagner et à son héros Parsifal 38. »

Après avoir étudié tous les arguments présentés ci-dessus, nous avons du mal à comprendre les objections que Leriche formule dans le compte rendu signalé au début de notre article 39. Elle écrit qu’elle ne se laisse pas convaincre par Nattiez, qu’elle qualifie de « démon de l’analogie » 40. Mais l’analogie entre la Recherche et Parsifal n’est-elle pas assez évidente ? Nous sommes pour notre part entièrement d’accord avec Bedriomo pour dire que « la comparaison du Narrateur lui-même avec Parsifal peut couvrir plusieurs pages » 41.

 

Kundry = Albertine ?

Le baiser de Kundry (Amalie Materna, Bayreuth, 1882)

Dans Parsifal, après l’échec des filles-fleurs à séduire le protagoniste, Kundry arrive sur la scène et les filles-fleurs disparaissent. Parsifal se souvient de son nom, lorsque Kundry l’appelle et essaye de le séduire. Bientôt il comprend les souffrances d’Amfortas et il est prêt à entamer la quête du Graal. Nattiez a comparé le baiser de Kundry avec le baiser d’Albertine 42. Cependant, le baiser de Kundry est, pour Parsifal, une expérience qui produit entre autres le recouvrement de la mémoire 43, tandis que le baiser d’Albertine ne produit aucun recouvrement de mémoire. Après le baiser, selon Nattiez, « le Narrateur sera parvenu à dépasser les illusions du sentiment amoureux » 44. C’est vrai, mais il nous semble que Nattiez se trompe sur un point : Parsifal n’est pas amoureux. La seule ressemblance entre les deux œuvres est que le Narrateur « pourra avoir accès à la révélation » 45 après le baiser, même si cette révélation n’aura lieu que bien plus tard, dans le dernier tome, Le Temps retrouvé.

 

Parsifal : acte III

Dans le troisième acte, qui est aussi le dernier de l’opéra, Parsifal baptise Kundry, guérit Amfortas et sauve le Graal. Pour nous, et surtout pour Proust, la chose la plus importante est la scène appelée l’Enchantement du Vendredi Saint.

 

Gurnemanz = Guermantes ?

Emil Scaria (1838-1886), créateur du rôle de Gurnemanz au Festpielhaus de Bayreuth

Nattiez formule l’hypothèse que le nom de Guermantes pourrait être une « francisation de celui de Gumemanz ». Cette hypothèse est rejetée par Leriche, selon qui, c’est encore un exemple des « vastes zones d’ignorance » de la part de Nattiez (!) 46. Cependant, Leriche oublie que la duchesse de Guermantes a un nom d’une « douceur pour ainsi dire wagnérienne » 47 et que la duchesse de Guermantes descend de Geneviève et d’Elsa de Brabant 48. La princesse de Guermantes reproche d’ailleurs au Narrateur d’avoir manqué l’audition de Parsifal : « On donne un louis à son cocher pour arriver plus vite mais on n’arrive pas après Parsifal […] Je ne doute pas que le cheval de votre fiacre n’aurait pris le mors aux dents pour vous emmener avant le premier accord » 49. La ressemblance entre les deux noms amène Nattiez à faire le commentaire suivant « Parsifal peut entrer à Montsalvat conduit par Gurnemanz, le Narrateur dans la bibliothèque de la princesse de Guermantes » 50. Concluons qu’il est difficile de savoir s’il y a un rapport entre le Gurnemanz de Parsifalet le nom de Guermantes dans la Recherche, mais que cela ne nous semble pas impossible. Nous pourrions répondre à la critique de Leriche en citant Bedriomo : « Ne sous-estimons jamais, chez Proust, la portée d’un nom, ni la séduction magique que le nom symbolise pour lui. »51

 

L’Enchantement du Vendredi Saint

L’Enchantement du Vendredi Saint, extrait de l’acte III de Parsifal (réduction pour piano)

Après avoir baptisé Kundry, Parsifal « se détourne et regarde avec une douce extase la forêt et la prairie qui brillent dans la lumière matinale : “Comme aujourd’hui me semblent beaux les près” […] Gurnemanz : « C’est là le charme du saint jour, Seigneur !  » » 52.
Ce jour est le Vendredi Saint. Entre-temps, nous entendons le thème, si important pour Proust, qui s’appelle l’Enchantement du Vendredi Saint 53. Cet air exprime la miséricorde de Dieu et l’éveil de la nature au moment de Pâques. Georges de Lauris a raconté un épisode touchant de la vie de Proust : il visitait avec des amis quelque église à Coucy, et ils voulaient voir la plate-forme d’une grande tour. Proust :

« Est monté, malgré ses étouffements et sa fatigue […]. Il montait appuyé au bras de Bertrand de Fénelon qui, pour l’encourager, chantait à mi-voix l’Enchantement du Vendredi Saint. C’était, en effet, un Vendredi Saint, avec les arbres fruitiers en fleurs sous un premier soleil 54. »

Dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs, le Narrateur parle ainsi du printemps qui approche et de la Semaine sainte : « Il me suffisait pour avoir la nostalgie de la campagne, qu’a côté des névés du manchon que tenait Mme Swann, les boules de neige […] me rappelassent que l’Enchantement du Vendredi Saint figure un miracle naturel auquel on pourrait assister tous les ans si l’on était plus sage. » 55. L’épisode le plus célèbre de la Recherche est celui de sa madeleine trempée dans une infusion de tilleul. Dans la citation qui suit, extraite des brouillons du Temps retrouvé, Marcel Proust dévoile que l’inspiration de cet épisode aurait été ce qu’il appelle « l’illumination à la Parsifal » :

« De même que je présenterai comme une illumination à la Parsifal la découverte du Temps retrouvé dans les sensations, cuiller, thé etc., de même ce sera une 2ème illustration dominant la composition de ce chapitre, subordonnée pourtant à la première et peut être quand je me demande qu’est-ce qui assurera la matière du livre qui me fera soudain apercevoir que ttes (sic) les épisodes de ma vie ont été une leçon d’idéalisme […] » 56.

Ce que nous savons sur l’Enchantement du Vendredi Saint nous donne avec ce passage le clé de la Recherche. Dans Parsifal, il y a au moins deux illuminations, mais seulement une où il s’agit de la mémoire involontaire. Dans l’acte deux, Parsifal se souvient de son nom lorsque Kundry l’appelle et essaye de le séduire. Nous avons déjà cité cette scène ci-dessus. Il convient cependant de faire observer que ce que Proust voulait dire par « une illumination à la Parsifal » n’est pas nécessairement une allusion au deuxième acte de Parsifal. Il y a de bonnes raisons de penser qu’il se réfère plutôt au troisième acte, où Parsifal « atteint à la compréhension parfaite lors de l’Enchantement du Vendredi Saint », ce qui, selon Nattiez, correspondrait dans la Recherche à l’illumination vécue par « le Narrateur en écoutant le Septuor », dans Le Temps retrouvé 57.

 

En guise de conclusion

Au cours de cet article, nous avons attiré l’attention sur les analogies qu’il y a entre Parsifal et À la recherche du temps perdu. Proust connaissait fort bien l’intrigue de Parsifal 58. Au début, le héros de Wagner ne comprend ni la cérémonie des serviteurs du Graal, ni les souffrances du cygne et d’Amfortas. De la même façon, le Narrateur de la Recherche comprend trop tard comment il faut se comporter chez les Swann et comment interpréter les paroles de la princesse de Guermantes 59.

Beaucoup de spécialistes ont signalé les parallèles qui existent entre l’oeuvre de Wagner et l’oeuvre de Proust, mais il nous semble qu’on n’a pas assez souligné le fait que presque tous les personnages principaux de Parsifal sont mentionnés par Proust, dans la Recherche, dans la Correspondanceet dans les cahiers de la Matinée chez la Princesse de Guermantes. Ce sont seulement les personnages les moins importants de Parsifal qui n’y apparaissent pas 60.

Sur le plan structural, il nous semble particulièrement intéressant que Proust assimile toutes les femmes tentatrices, Odette, Gilberte et Albertine à Kundry. Les femmes tentatrices de la Recherche essaient d’empêcher le Narrateur de comprendre la «vie réelle», comme Kundry essaie d’empêcher Parsifal de mener sa quête à bonne fin.

Mais l’aspect le plus important est à notre avis le rôle qu’a joué l’Enchantement du Vendredi Saint pour la genèse de l’œuvre de Proust. Il semble que le thème wagnérien ait indiqué à Proust la voie qui mène à la rédemption artistique : le héros de Parsifal atteint la compréhension parfaite des souffrances et du mystère du Graal lors de l’Enchantement du Vendredi Saint,et Proust s’inspire de cet air en créant les passages qui expliquent comment son Narrateur arrive à la compréhension parfaite de l’art.

Empruntons pour finir cette étude les mots qui terminent Mythologie de Marcel Proust de Marie Miguet-Ollagnier : « Si la Recherche a une si large audience, si cette œuvre supporte si bien d’être traduite dans toutes les langues, c’est peut-être parce que, malgré l’effondrement de la société qu’elle dépeint, elle est porteuse d’un message mythique sans fausse complaisance et sans désespoir systématique. Chacun de nous est porteur d’un salut et peut assister au miracle naturel de l’Enchantement du Vendredi Saint. » 61

in Bulletin Marcel Proust n°54 (2004)
« Marcel Proust et la Musique »
(Société des Amis de Marcel Proust et des amis de Combray)

 

  1. Marcel Proust, Matinée chez la Princesse de Guermantes, édition critique établie par H. Bonnet en collaboration avec B. Brun, éditions Gallimard, 1982. P. 318
  2. André Coeuroy, « La Musique dans l’œuvre de Marcel Proust », La Revue Musicale, janvier 1923, p.195
  3. Emile Bedriomo, Proust, Wagner et la coïncidence des arts, Editions Jean-Michel Place, 1984, p.12 et 171.
  4. Emile Bedriomo, cit., p.12.
  5. Léon Guichard, La Musique et les lettres en France au temps du wagnérisme, Presses Universitaires de France, 1963, p. 7-98. Cette revue existait entre 1885 et 1888. « La disparition de La Revue wagnérienneau bout de trois ans, a été due aux divergences d’opinion sur la manière d’interpréter les idéesde Wagner; à un excès, justement, d’enthousiasme pour le maître, et non pas à l’infidélité de ses disciples. Le culte de Wagner était au cntraire à son comble : un enthousiasme de cet ordre, et aussi une fidélité aussi totale étaient jusqu’alors inconnus en France », écrit Emile Bedriomo, cit., p. 33.
  6. Florence Hier, La Musique dans l’œuvre de Marcel Proust, New York, Institute of French Studies, 1933, p.5.
  7. Le livre de Jean-Jacques Nattiez est paru pour la première fois en 1984 : Proust musicien, Christian Bourgeois. Nous nous référons à la deuxième édition revue et corrigée : Proustmusicien, Christian Bourgeois, 1999.
  8. Françoise Leriche, « Nattiez, J.-J., 1984, Proust musicien », Bulletin d’informationsproustiennes, 1985, p.83-84.
  9. Traduction de Judith Gautier et Maurice Kufferath, « Parsifal, drame sacré en trois actes, de Richard Wagner », La Petite Illustration, 1914, p. 32.
  10. Albert Lavignac, Le Voyage artistique à Bayreuth, Librairie Ch. Delagrave, 1897, p. 238.
  11. Marcel Proust, Correspondance, texte établi par Kolb, Plon, 1970-13 ; XIII (1914), p. 87-88, n°6, lettre 35 commentée par Kolb.
  12. Ibid, T.XIII (1914), p. 38, lettre 8.
  13. Ibid, T.XIII (1914), p. 87, lettre 35.
  14. Ibid, T.XIII (1914), p. 87-88, n°6, lettre 35, commentaires de Kolb.
  15. Ibid, T.XIII (1914), p. 99, lettre 43.
  16. Ibid, T.XIII (1914), p. 100, n°5, lettre 43, commentaires de Kolb.
  17. Marie Miguet-Ollagnet, La Mythologie de Marcel Proust, Les Belles-Lettres, 1982, p. 384-385.
  18. Marcel Proust, Matinée chez la Princesse de Guermantes, cit., p. 394-395. Cf. Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Editions Gallimard, 1996, p.672.
  19. Traduction de Judith Gautier et Maurice Kufferath, cit., p. 6.
  20. Selon Albert Lavignac, cit., p. 417 et 476, il y en a 24 dans Parsifal.
  21. Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », I-IV, 1987-1989 ; III, La Prisonnière, p. 665. Cf. Pierre Boulez, Points de repère, Editions du Seuil, 1981, p. 266. D’autres passages commentés par Proust sur le rôle des écuyers chez Wagner : voir les commentaires de Jean-Yves Tadié dans La Prisonnière, cit. T. III, p. 1733, note 5.
  22. Claude Vallée, La Féerie de Marcel Proust, Fasquelle éditeurs, 1958, P. 352-353. Cf. la biographie de Jean-Yves Tadié sur Proust, cit., p. 838.
  23. Du côté de chez Swann, cit, T.I, p. 142.
  24. Jean-Jacques Nattiez cite ici Jean Rousset, Forme et signification, Librairie José Corti, 1962, p. 149.
  25. Jean-Jacques Nattiez, cit,p. 72-73.
  26. Jean Rousset, cit., p. 148. On sait que Charles Haas est souvent cité parmi les modèles de Swann (Jean-Yves Tadié,op.cit., p. 391-394). Il y a même des critiques qui prétendent que Marcel Proust a créé une image défavorable de ce juif riche, qui avait fait tant de succès dans les salons, pour plaire à Léon Daudet, membre de l’Académie Goncourt, qui votera pour donner le prix Goncourt à Proust (Sigbrit Swahn, Marcel Proust och vännerna, Stockholm, Carlssons Bokförlag, 1996, p. 66 et 94)
  27. Emile Bedriomo, cit., p. 53.
  28. A l’ombre des jeunes filles en fleurs, I, cit., T.I, p. 518.
  29. Traduction de Judith Gautier et Maurice Kufferath, cit., p. 14. Au début de l’acte II.
  30. Jean-Jacques Nattiez, cit,p. 71.
  31. Jean-Jacques Nattiez, op.cit,p. 71.
  32. Marcel Proust, Correspondance,cit,T. I, (1894), p. 269, lettre 134. La lettre est datée du 13 janvier 1894.
  33. Marcel Proust, Correspondance,cit,T. I, (1894), p. 270, n°2. Lettre 134 commentée par Kolb.
  34. Georges Piroué, Proust et la musique du devenir, Editions Denoël, 1960, p. 24.
  35. Jean-Yves Tadié, cit., p. 227. Cf. Jean-Jacques Nattiez, op.cit.,p. 71.
  36. Le Côté de Guermantes, II, op. cit., II, p. 716.
  37. Il s’agit du passage que nous venons de citer.
  38. Marie Miguet-Ollagnier, cit., p. 384-385.
  39. Françoise Leriche, « Nattiez, J.-J., 1984, Proust musicien », Bulletin d’informationsproustiennes, 1985, p. 83-84.
  40. Françoise Leriche, cit.,p. 83
  41. Emile Bedriomo, cit.,p. 98
  42. Jean-Jacques Nattiez, cit.,p. 72.Le Côté de Guermantes, op.cit.,T.II, p. 659-661.
  43. Emile Bedriomo, cit.,p. 53
  44. Jean-Jacques Nattiez, cit.,p. 72.
  45. Françoise Leriche, cit., p. 83. Jean-Jacques Nattiez, op.cit.,p. 72, n°2 : « Guermantes est le nom d’un château construit dans la campagne de la Seine-et-Marne en France, mais ne sonne-t-il pas aussi comme la francisation de celui de Gurnemanz ? »
  46. Le Côté de Guermantes, I, op.cit.,II, p. 312. Cf. Emile Bedriomo, op. cit.,p. 36.
  47. Du côté de chez Swann, cit, T.I, p. 173-174 (Sur Geneviève de Brabant) et p. 176 (sur Lohengrinde Wagner). Cf. Emile Bedriomo, op. cit.,p. 36.
  48. Marcel Proust, Matinée chez la Princesse de Guermantes, cit., p. 199.
  49. Jean-Jacques Nattiez, cit.,p. 72. Voir aussi Jean Rousset, op.cit.,p. 149.
  50. Emile Bedriomo, cit.,p. 36. Voir aussi à ce sujet Georges Matoré et Irène Mecz, Musiqueet structure romanesque dans la Recherche du temps perdu, Editions Klincksieck, 1972, p. 311 : « Le wagnérisme militant de Mme Verdurin permet de supposer que l’écrivain, très capable de se livrer à de telles plaisanteries, a voulu ironiquement rapprocher le substantif verdureet le titre de l’opéra L’Or du Rhin. La couleur verteest chez Proust, l’expression d’un symbolisme ambivalent ; elle est aussi la complémentaire du rougequi est la couleur de Mme de Guermantes et c’est pourquoi elle apparait dans le nom d’un personnage mondai méprisé par les Guermantes : Mme de Saint-Euverte, que Charlus accable de plaisanteries féroces. » Cf. p. 315.
  51. La traduction de Judith Gautier et Maurice Kufferath, cit., p. 30.
  52. En allemand : Karfreitagszauber
  53. André Maurois,Le Monde de Marcel Proust, Librairie Hachette, 160, p. 53.
  54. A l’ombre des jeunes filles en fleurs, I, cit., T.I, p. 624. Pour délimiter notre étude, nous avons entre autres choisi de ne pas commenter le long passage sur l’Enchantement du Vendredi Saintdans Marcel Proust, Matinée chez la Princesse de Guermantes,op. cit., p. 172-173, et le passage dans Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe,op. cit.T. III, p. 490. Jean-Jacques Nattiez, op.cit.,p. 46-50, a notamment longuement analysé la phrase suivante de Proust : « L’Enchantement du Vendredi Saintest un morceau que Wagner écrivit avant de penser à faireParsifalet qu’il y introduit ensuite. » Cette phrase se trouve dans Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, précédé de Pastiches et Mélangeset suivi de Essais et Articles, ed. Pierre Clarac et Yves Sandre, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléïade », 1971, p. 274.
  55. Marcel Proust, Matinée chez la Princesse de Guermantes, cit., p. 318-319.
  56. Jean-Jacques Nattiez, cit,p. 72. Cf. Marcel Proust, Correspondance, op. cit.T. XVII (1918), p. 193, lettre 76 : « Dans la même soirée un peu plus loin, je ne serais pas surpris qu’en parlant de la petit phrase j’eusse pensé à l’Enchantement du Vendredi Saint.»
  57. Marcel Proust, Correspondance, op. cit.T. XIII (1914), p. 99, lettre 43.
  58. Marie Miguet-Ollagnier, cit., p. 384-385.
  59. Titurel, le père d’Amfortas, qui figure assez peu dansParsifal. 2. Une alto (en allemand « Altstimme », chantée apr une femme) 3. La confrérie des chevaliers du Graal, jeunes gens et jeunes garçons.
  60. Marie Miguet-Ollagnier, cit., p. 404.

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