Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

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UNE VIE

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DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

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L’AVENTURE DE BAYREUTH

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ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

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WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

L’OR DU RHIN

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Prologue en quatre scènes
au Festival scénique « L’Anneau du Nibelung »
(Der Ring des Nibelungen) ou « la Tétralogie »
Poème et musique de Richard Wagner, dédiés au roi Louis II de Bavière
(année de composition : 1854)

Publication de la partition en version piano-chant : 1861
Publication de la partition de la version orchestrée : 1873 (Editions B. Schott’s Söhne, Mainz)

L’Or du Rhin fut exécuté pour la première fois (sur décision du roi et contre la volonté du compositeur) le 22 septembre 1869 au Théâtre de la Cour de Munich, sous la direction de Franz Wüllner.
L’oeuvre fut ensuite créée de manière officielle au cours de la première représentation du cycle complet de L’Anneau du Nibelung au Festival de Bayreuth, le 13 août 1876, sous la direction de Hans Richter

Distribution :

Les Dieux
Wotan (baryton)
Donner (baryton)
Froh (ténor)
Loge (ténor)
Fricka (mezzo-soprano)
Freia (soprano)
Erda (contralto)

Géants
Fasolt (baryton)
Fafner (basse)

Nibelungen
Alberich (baryton)
Mime (ténor)

Les Filles du Rhin
Woglinde (soprano)
Wellgunde (soprano)
Flosshilde (contralto)

Nibelungen (figurants)

Composition de l’orchestre :
16 premiers violons, 16 seconds violons, 12 altos, 12 violoncelles, 8 contrebasses,
7 harpes, 3 flûtes, 1 petite flûte, 3 hautbois, 1 cor anglais, 3 clarinettes, 1 clarinette basse, 3 bassons,
8 cors, 3 trompettes, 1 trompette-basse, 4 trombones, 2 tubas-ténors, 2 tubas basses, 1 tuba-contrebasse,
2 paires de timables, 1 triangle, 1 tam-tam, 1 paire de cymbales, 3 groupes d’enclumes

Durée approximative : environ 2h30 (sans interruption)

 

Sources littéraires, contexte de la composition du poème et de la musique, création

L’Or du Rhin (Das Rheingold, WWV86A) est le premier des quatre drames musicaux qui constituent le cycle de L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen). L’oeuvre a été présentée pour la première fois au public comme un opéra isolé de l’intégralité du cycle au Théâtre National de la Cour royale de Munich (National-und-Hoftheater) le 22 septembre 1869, par ordre du roi Louis II de Bavière et contre le souhait de son compositeur. Elle fut ensuite donnée dans l’intégralité du cycle au Festspielhaus de Bayreuth, le 13 août 1876.

Wagner écrivit les poèmes des quatre drames de la Tétralogie “à rebours”, soit en commençant par la fin, La Mort de Siegfried (plus tard, Le Crépuscule des Dieux). Si L’Or du Rhin fut ainsi le dernier des poèmes à être rédigés, il n’en fut pas moins le premier à être mis en musique. Wagner termina la partition en 1854, mais en suspendit la représentation jusqu’à ce que tout le cycle fut composé et ainsi apte à être présenté en intégralité  (la composition de la musique prit au compositeur jusqu’en 1874). Mais le roi Louis II de Bavière, impatient de voir le Grand Oeuvre représenté sur scène, et par ailleurs mécène du compositeur, ordonna, contre l’avis de celui-ci, à ce que L’Or du Rhin fut donné indépendamment du reste du cycle (ce qui ne manqua pas de créer une tension entre les deux hommes).

Après la création “officielle” au cours du premier cycle de la Tétralogie dans son intégralité à Bayreuth en 1876, L’Anneau du Nibelung entra au répertoire international de nombreux théâtres d’opéra, notamment grâce au Théâtre itinérant d’Angelo Neumann qui fit connaître cette oeuvre au-delà des frontières germano-bavaroises. Depuis lors, le cycle de l’Anneau fait partie du répertoire classique et est régulièrement représenté.

Dans son essai de 1851, Opéra et Drame, Wagner a échafaudé les principes sur lesquels devaient être construits ses “drames musicaux”, rejetant ainsi par exemple la forme conventionnelle de l’opéra de tradition italienne (sur une succession d’airs, ensembles et choeurs). Plutôt qu’une simple base littéraire nécessaire à la construction musicale de ses œuvres, la musique devait constituer en elle-même une interprétation émotionnelle du texte, capable de refléter les sentiments et les ambiances décrits par celui-ci, notamment par l’usage récurrent des leitmotive symbolisant un personnage, un concept ou une situation. L’Or du Rhin fut le premier des drames musicaux dans lesquels Wagner mit en pratique son système théorique ; c’est ainsi que, composé en premier, l’oeuvre présente l’application sans doute la plus stricte et rigide de ses principes de composition. C’est aussi – si l’on en excepte le trio mélodique constitué par les Filles du Rhin – sans doute la partition la partition la plus “abrupte” de l’ensemble du cycle.

Composé comme un véritable prologue à l’intérieur du cycle, L’Or du Rhin jette les bases des événements qui vont donner matière à se développer durant les trois “journées” (ou “soirées”) suivantes du drame. L’action  présente ainsi le vol de l’or par Alberich des profondeurs du Rhin, après avoir renoncé à l’amour ; comment celui-ci forge l’anneau tout puissant et comment il asservit les Nibelungen à sa cause ; le rapt de l’or par Wotan, obligé de céder finalement celui-ci avec l’anneau en paiement de sa dette envers les Géants qui construirent pour lui sa forteresse du Walhalla ; la malédiction d’Alberich sur l’Anneau et tous ses possesseurs à venir ; l’avertissement que prononce Erda à Wotan contre les méfaits de l’anneau maudit ainsi que les premières manifestations de cette malédiction après que le dieu cède celui-ci aux deux géants ; ainsi que l’entrée des dieux au Walhalla, dans l’ombre de la malédiction.

Après avoir achevé la composition de son opéra Lohengrin en avril 1848, Wagner choisit de s’intéresser au héros germanique légendaire Siegfried. Le mois d’octobre de cette même année, le compositeur jette sur le papier une première esquisse en prose pour La Mort de Siegfried. Puis il développe celle-ci les mois suivants sous la forme d’un poème musical à part entière. Après avoir fuit Dresde et s’être établi en Suisse, Wagner poursuivit le développement de son projet pour Siegfried. C’est alors qu’il se rend compte qu’une seule oeuvre ne pourrait jamais suffir à satisfaire tous ses projets artistiques. En élargissant l’action du drame, La Mort de Siegfried allait finalement devenir le point culminant d’une série de plusieurs drames musicaux, chacun d’entre eux, prenant ses racines d’inspiration dans une mythologie germanique (héritée de la mythologie scandinave) largement revisitée par Richard Wagner pour les besoins de l’action.

En 1851, dans son essai Une Communication à mes amis, Wagner décrit l’oeuvre comme suit : “ Je propose de présenter ma version de la légende de Siegfried au public au travers de de trois drames musicaux , précédés par un long Prélude (Vorspiel). Bien que chacun de ces drames constitue une oeuvre indépendante, il ne pourra pas être présenté de manière isolée. Je pense à représenter l’intégralité de ce cycle, les trois drames et leur Prélude, au cours d’un Festival de trois soirées, précédées d’un prologue. ”

Fidèle à ce schéma ainsi qu’au but qu’il s’était fixé, Richard Wagner allait par la suite remanier La Mort de Siegfried (qui allait devenir Le Crépuscule des Dieux), un drame musical qu’il allait précéder de l’histoire du Jeune Siegfried (plus tard, Siegfried), lui-même précédé de La Walkyrie. Finalement, ces trois drames allaient être eux-mêmes précédés d’un prologue qu’il baptisera L’Or du Rhin.

Synopsis

Scène 1
La scène s’ouvre au cœur du fleuve, où jouent les Filles du Rhin. Flosshilde rappelle ses sœurs à l’ordre : elles ne doivent pas perdre de vue leur mission, garder l’Or du Rhin. Alberich, nain repoussant et lubrique, est attiré par les trois Filles. Flosshilde se joint aux railleries de Wellgunde et Woglinde quand il prétend les séduire. Toutes trois excitent son désir, le laissant tour à tour approcher avant de s’esquiver. C’est même Flosshilde qui va le plus loin, jouant le ravissement avant de l’écraser sous d’humiliantes insultes.
L’attention d’Alberich est détournée par un rayon de lumière qui frappe le récif central et l’Or qu’il abrite. Les Filles du Rhin lui révèlent le secret de cet Or magique, qu’il suffirait de forger en Anneau pour gouverner le monde. Leur bavardage apprend aussi au Nibelung que seul celui qui renierait l’Amour pourrait forger cet Anneau. Qui donc renoncerait à l’Amour… Personne, sauf Alberich, persuadé justement de sa laideur absolue et de l’impossibilité d’être aimé. Il abjure l’Amour, vole l’Or, et s’enfuit.

Scène 2
Sur le toit du monde, Wotan contemple la forteresse qu’il a fait construire, enfin achevée. Son épouse Fricka est inquiète : il va falloir régler leur salaire aux Géants bâtisseurs, et l’accord portait sur sa propre sœur, Freia… Pour éviter de payer ce prix, Wotan espère une solution-miracle qui viendrait de Loge, le dieu du feu. Mais Loge tarde à le rejoindre.
Freia est arrivée, avec sur ses pas les Géants Fasolt et Fafner, d’abord prêts à l’emmener puis furieux de constater que Wotan refuse de payer le salaire convenu. Car si Fasolt semble tenir à Freia, Fafner sait qu’elle cultive pour les dieux les Pommes d’or, source de leur jeunesse éternelle. Les deux Géants s’apprêtent à emmener la déesse par la force quand Loge apparaît enfin.
Il explique à Wotan son échec : aucun trésor ne vaut la femme ; aucun trésor ne pourra donc se substituer à Freia. Mais il a appris le vol de l’Or du Rhin, et demande à Wotan de le récupérer pour rendre justice aux Filles du Rhin. La description de cet Or et de son pouvoir intéresse autant les Géants que Wotan. Quand Loge ajoute qu’Alberich a déjà forgé l’Anneau décisif et qu’il suffit de le lui voler, les Géants exigent cet Or pour salaire et emportent Freia en otage. Aussitôt le visage des dieux se fane. Pour récupérer Freia, Wotan part à la recherche de l’Or. Il descend avec Loge par une crevasse jusqu’au domaine souterrain d’Alberich– le Nibelheim.

Scène 3
Sur l’ordre d’Alberich, son frère Mime a forgé avec l’Or un Anneau et un Heaume magique, qui transforme à volonté l’apparence de celui qui le porte. Alberichen joue cruellement, disparaissant en fumée pour mieux frapper son frère. Abattu et geignard, Mime accueille Loge et Wotan. Il leur raconte comment les Nibelungen ont été asservis par Alberich et leur décrit les pouvoirs de l’Anneau et du Heaume.
Quand Alberich revient, il reconnaît les dieux mais les raille sans gêne au nom de sa nouvelle puissance. Il vante même la magie de son Heaume et, pour en démontrer l’étendue, se transforme d’abord en dragon puis – à la demande maligne de Loge – en crapaud. Alors, Wotan et Loge n’ont aucune peine à le capturer. Ils lui ôtent son Heaume et l’emportent avec eux sur le chemin du retour.

Scène 4
Revenus à la surface, Loge et Wotan rançonnent Alberich : son trésor, contre sa liberté. Convoqués par leur maître, les Nibelungen livrent aux dieux tout son Or. Wotan réclame aussi le Heaume, puis l’Anneau. C’en est trop pour Alberich. Quand on lui arrache l’Anneau, il se venge par une malédiction : quiconque le possédera désormais sera voué au malheur et à la mort. Enfin libre, il s’enfuit.
Les Géants reviennent avec Freia. Son corps doit servir de mesure à la somme d’Or nécessaire pour les payer. Alors que tout le trésor est accumulé, Fafner s’approche et aperçoit encore les cheveux de Freia : il exige le Heaume pour masquer l’ouverture. Fasolt voit aussi briller les yeux de la déesse, mais Wotan refuse d’ajouter l’Anneau. Les Géants ont beau menacer d’enlever Freia, il persiste. Seule l’apparition de la déesse-prophétesse Erda, qui lui rappelle la malédiction attachée à l’Anneau et lui annonce le crépuscule de sa race divine, le fait céder et livrer l’Anneau aux Géants.
Ceux-ci se précipitent sur le trésor et se disputent avidement l’Anneau. Premier effet de la malédiction d’Alberich : Fafner tue Fasolt, empoche le tout et s’éloigne. Les dieux se dirigent alors vers leur forteresse, que Wotan dénomme Walhalla. Seul Loge se tient à distance, ironique, tandis qu’au loin les Filles du Rhin se lamentent sur leur Or volé et l’hypocrisie du monde d’en haut.

 

logo-avantsceneopera-large Chantal CAZAUX

Texte extrait de L’Avant-Scène Opéra n°227.
© L’Avant-Scène Opéra, Paris 2005
Pour en savoir plus, nous vous recommandons la revue « L’Avant-scène Opéra » (cliquez ici)

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Sommaire
Quand un chien grognait aux mauvaises notes !

Richard Wagner, célèbre compositeur allemand, avait une relation très particulière avec les animaux. Il aimait tellement son chien, un Terre-Neuve nommé “Robber”, qu’il composait souvent avec le chien allongé à ses pieds. On raconte même que lorsque Wagner jouait du piano, son chien grognait s’il jouait une mauvaise note, comme s’il était son critique musical personnel !

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