Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
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L’OR DU RHIN (Das Rheingold), WWV 86A : POUR ALLER PLUS LOIN

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L’Or du Rhin (Das Rheingold, WWV86A) est le premier des quatre drames musicaux qui constituent le cycle de L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen). L’oeuvre a été présentée pour la première fois au public comme un opéra isolé de l’intégralité du cycle au Théâtre National de la Cour royale de Munich (National-und-Hoftheater) le 22 septembre 1869, par ordre du roi Louis II de Bavière et contre le souhait de son compositeur. Elle fut ensuite donnée dans l’intégralité du cycle au Festspielhaus de Bayreuth, le 13 août 1876.

Wagner écrivit les poèmes des quatre drames de la Tétralogie “à rebours”, soit en commençant par la fin, La Mort de Siegfried (plus tard, Le Crépuscule des Dieux). Si L’Or du Rhin fut ainsi le dernier des poèmes à être rédigés, il n’en fut pas moins le premier à être mis en musique. Wagner termina la partition en 1854, mais en suspendit la représentation jusqu’à ce que tout le cycle fut composé et ainsi apte à être présenté en intégralité  (la composition de la musique prit au compositeur jusqu’en 1874). Mais le roi Louis II de Bavière, impatient de voir le Grand Oeuvre représenté sur scène, et par ailleurs mécène du compositeur, ordonna, contre l’avis de celui-ci, à ce que L’Or du Rhin fut donné indépendamment du reste du cycle (ce qui ne manqua pas de créer une tension entre les deux hommes).

Après la création “officielle” au cours du premier cycle de la Tétralogie dans son intégralité à Bayreuth en 1876, L’Anneau du Nibelung entra au répertoire international de nombreux théâtres d’opéra, notamment grâce au Théâtre itinérant d’Angelo Neumann qui fit connaître cette oeuvre au-delà des frontières germano-bavaroises. Depuis lors, le cycle de l’Anneau fait partie du répertoire classique et est régulièrement représenté.

Dans son essai de 1851, Opéra et Drame, Wagner a échafaudé les principes sur lesquels devaient être construits ses “drames musicaux”, rejetant ainsi par exemple la forme conventionnelle de l’opéra de tradition italienne (sur une succession d’airs, ensembles et choeurs). Plutôt qu’une simple base littéraire nécessaire à la construction musicale de ses œuvres, la musique devait constituer en elle-même une interprétation émotionnelle du texte, capable de refléter les sentiments et les ambiances décrits par celui-ci, notamment par l’usage récurrent des leitmotive symbolisant un personnage, un concept ou une situation. L’Or du Rhin fut le premier des drames musicaux dans lesquels Wagner mit en pratique son système théorique ; c’est ainsi que, composé en premier, l’oeuvre présente l’application sans doute la plus stricte et rigide de ses principes de composition. C’est aussi – si l’on en excepte le trio mélodique constitué par les Filles du Rhin – sans doute la partition la partition la plus “abrupte” de l’ensemble du cycle.

Composé comme un véritable prologue à l’intérieur du cycle, L’Or du Rhin jette les bases des événements qui vont donner matière à se développer durant les trois “journées” (ou “soirées”) suivantes du drame. L’action  présente ainsi le vol de l’or par Alberich des profondeurs du Rhin, après avoir renoncé à l’amour ; comment celui-ci forge l’anneau tout puissant et comment il asservit les Nibelungen à sa cause ; le rapt de l’or par Wotan, obligé de céder finalement celui-ci avec l’anneau en paiement de sa dette envers les Géants qui construirent pour lui sa forteresse du Walhalla ; la malédiction d’Alberich sur l’Anneau et tous ses possesseurs à venir ; l’avertissement que prononce Erda à Wotan contre les méfaits de l’anneau maudit ainsi que les premières manifestations de cette malédiction après que le dieu cède celui-ci aux deux géants ; ainsi que l’entrée des dieux au Walhalla, dans l’ombre de la malédiction.

Après avoir achevé la composition de son opéra Lohengrin en avril 1848, Wagner choisit de s’intéresser au héros germanique légendaire Siegfried. Le mois d’octobre de cette même année, le compositeur jette sur le papier une première esquisse en prose pour La Mort de Siegfried. Puis il développe celle-ci les mois suivants sous la forme d’un poème musical à part entière. Après avoir fuit Dresde et s’être établi en Suisse, Wagner poursuivit le développement de son projet pour Siegfried. C’est alors qu’il se rend compte qu’une seule oeuvre ne pourrait jamais suffir à satisfaire tous ses projets artistiques. En élargissant l’action du drame, La Mort de Siegfried allait finalement devenir le point culminant d’une série de plusieurs drames musicaux, chacun d’entre eux, prenant ses racines d’inspiration dans une mythologie germanique (héritée de la mythologie scandinave) largement revisitée par Richard Wagner pour les besoins de l’action.

En 1851, dans son essai Une Communication à mes amis, Wagner décrit l’oeuvre comme suit : “ Je propose de présenter ma version de la légende de Siegfried au public au travers de de trois drames musicaux , précédés par un long Prélude (Vorspiel). Bien que chacun de ces drames constitue une oeuvre indépendante, il ne pourra pas être présenté de manière isolée. Je pense à représenter l’intégralité de ce cycle, les trois drames et leur Prélude, au cours d’un Festival de trois soirées, précédées d’un prologue. ”

Fidèle à ce schéma ainsi qu’au but qu’il s’était fixé, Richard Wagner allait par la suite remanier La Mort de Siegfried (qui allait devenir Le Crépuscule des Dieux), un drame musical qu’il allait précéder de l’histoire du Jeune Siegfried (plus tard, Siegfried), lui-même précédé de La Walkyrie. Finalement, ces trois drames allaient être eux-mêmes précédés d’un prologue qu’il baptisera L’Or du Rhin.

NC/MH

Voir également :
LA TETRALOGIE, « pour aller plus loin » (cliquez ici)

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