Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

La Genèse d’un Monde

[image_categorie_parente]

par Nicolas CRAPANNE

ou « Et du murmure des eaux naquit…le prélude de L’Or du Rhin »
(La Spezia, septembre 1853)

Durant les années 1850, au cours de son séjour à Zurich, Richard Wagner – alors exilé d’Allemagne – déborda d’une énergie créatrice concentrée sur l’écriture, la poésie, la versification, les ébauches de ses futurs drames musicaux, la rédaction de plusieurs  essais, allant même jusqu’à s’essayer à la philosophie. Mais plus que tout cela, sa “grande entreprise” fut la composition des quatre journées qui forment “La Tétralogie” (“L’Anneau du Nibelung”) : d’abord le poème en vers, puis – bien après la publication de ce premier –  l’élaboration de la musique de ce Ring.

Or cette aventure à ses débuts ne devait être qu’un “opéra” en un seul volet (La Mort de Siegfried). Mais un deuxième s’avéra rapidement indispensable pour la compréhension de toutes les facettes de l’action (Le Jeune Siegfried), puis enfin deux oeuvres supplémentaires furent nécessaires pour créer un tout, tant dramatique que musical (L’Or du Rhin et La Walkyrie). Initialement, Wagner n’avait pas pour objectif les seize heures de drame et de musique que nous connaissons aujourd’hui.

Ces poèmes, rédigés en vers, Wagner en donna lecture publique entre les 16 et 19 février 1953, au cours de quatre soirées de déclamation, dans un salon du très prisé Hôtel Baur-au-Lac, sur les bords du lac zurichois.

L’enthousiasme du public fut tel qu’il convainquit Wagner (mais avait-il besoin d’être convaincu ?) d’entamer la mise en musique de son oeuvre… devenue titanesque.

De santé fragile, Wagner, sur les conseils de son ami Otto Wesendonck, entreprit  durant l’été 1853 un voyage en Italie, en quête de cette luminosité sensée calmer ses douleurs.

A Turin, puis à Gênes, au lieu du calme qu’il entendait y trouver, Wagner se heurta au bruit de la foule estivale des vacanciers et à  une chaleur suffocante. Pris de fièvre, le compositeur se rendit dans la petite ville de La Spezia, en Ligurie.

Et c’est alors que le miracle de la création artistique se produisit :

Alors qu’il n’avait composé aucune note de musique depuis des années, faute d’inspiration et sans doute aussi trop accaparé par l’écriture de ses poèmes, le murmure du ruisseau qui jouxtait son hôtel inspira au compositeur les notes qui allaient bientôt constituer le prélude de L’Or du Rhin.

1-W9-N8-1888 (220244)<br />
'Die erste Szene aus Das Rheingold'<br />
Wagner, Richard; Komponist; 1813-1883.<br />
Werke: Das Rheingold (1854).<br />
- 'Die erste Szene aus Das Rhein-<br />
gold'. -<br />
Gemälde, 1888, von Henri Fantin-Latour<br />
(1836-1904).<br />
Öl auf Leinwand, 115 x 77 cm.<br />
Hamburg, Kunsthalle.<br />
E:<br />
'The first scene from Das Rhein- gold'<br />
Wagner, Richard; Composer; 1813-1883.<br />
Works: Das Rheingold (1854).<br />
- 'The first scene from Das Rhein-<br />
gold'. -<br />
Painting, 1888, by Henri Fantin-Latour<br />
(1836-1904).<br />
Oil on canvas, 115 x 77 cm.<br />
Hamburg, Kunsthalle.<br />
F:<br />
'La première scène de L'Or du Rhin'<br />
Wagner, Richard ; compositeur allemand ; 1813-1883.<br />
Oeuvre : L'Or du Rhin (1854).<br />
- 'La première scène de L'Or du Rhin'. -<br />
Huile sur toile, 1888, de Henri Fantin-Latour (1836-1904).<br />
H. 1,15 ; L. 0,77.<br />
Hambourg, Kunsthalle.

« C’est dans un état d’extrême épuisement, à peine capable de me traîner, que je cherchai à La Spezia le meilleur hôtel qui, à ma grande frayeur, se trouvait dans une ruelle étroite et bruyante. Brûlant de fièvre, je passai une nuit blanche ; le lendemain, je me forçai à poursuivre mes promenades à pied dans les environs vallonnés, couverts de pins parasols. Tout m’apparut nu et vide ; et je ne comprenais pas ce que j’étais venu faire ici. Je rentrai dans l’après-midi, mort de fatigue ; je m’allongeai sur un dur lit de repos et ne tardai pas à sombrer dans une espèce de somnambulisme habité de l’accord parfait en mi bémol majeur, souligné de motifs mélodiques. Ces motifs mélodiques allaient en s’accélérant, mais l’accord parfait en mi bémol majeur immuable, semblait vouloir donner à sens à mon cauchemar.

Une frayeur soudaine me fit sortir de la semi-torpeur avec la sensation que des vagues, à présent, passaient avec fracas au-dessus de ma tête. Et là, soudain je sus que je détenais le prélude orchestral de L’Or du Rhin, et, du même coup, je compris aussi que c’était en moi et en moi seul, que je devais puiser des forces vives. » (extrait de Mein Leben/Ma Vie)

En une journée à peine, l’inspiration qui avait tant fait défaut au compositeur lui revint de plein fouet.

Dès le lendemain de cette expérience musico-sensorielle étonnante, Wagner rejoignit Zurich. Le compositeur était désormais prêt à s’attaquer à mettre en musique les innombrables vers de … La Tétralogie !

Cet article est protégé

En savoir plus Cet article est protégé par les droits d’auteur. Toute copie ou reproduction est strictement interdite.
LES ARTICLES SUIVANTS SONT SUSCEPTIBLES DE VOUS INTÉRESSER
L’ANNEAU DU NIBELUNG ou LA TÉTRALOGIE (Der Ring des Nibelungen), WWV86 : Une approche sémiologique de la Tétralogie

LES ARTICLES THEMATIQUES Une approche sémiologique de la Tétralogie ONOMATOPÉES, ÉTYMOLOGIE, ALLITÉRATIONS : IMPORTANCE ET PORTÉE DU VOCABULAIRE ET DES SONS DANS “LA TÉTRALOGIE” par Nicolas CRAPANNE Pour composer le poème en vers de La Tétralogie, Richard Wagner puise son inspiration dans les sagas (sögur) nordiques du moyen-âge (principalement la… (Lire la suite)

L’ANNEAU DU NIBELUNG ou LA TÉTRALOGIE (Der Ring des Nibelungen), WWV86 : Erda, analyse psychologique et vocale du rôle

ERDA (contralto) Déesse primitive de la terre nourricière (son nom lui-même provient de die Erde – « la terre »), dont elle est l’oracle, ancêtre des dieux (elle est d’ailleurs également appelée Ur-Wala – de Ur : « qui est à l’origine de »), mère des Nornes et des Walkyries,… (Lire la suite)

Sommaire
Comment s’appelle le cheval de Brünnhilde : Brangäne, Brange ou Grane ?

Réponse : Grane. Dans le prélude du Crépuscule des dieux, Brünnhilde reçoit l'anneau d'Alberich en guise d'adieu à Siegfried, après quoi elle confie son cheval Grane à Siegfried. Brangäne est un personnage de Tristan et Isolde ; quant à Brange, c’était le nom d’un chien de Wagner.

LIENS UTILES
Pas de liens utiles
TAGS

Appeller le musée

16, Boulevard Saint-Germain 75005 Paris - France

Français / English / Deutsch