Amalie Malvida Willelmina Tamina von Meysenbug est né à Kassel, Hesse. Elle est la neuvième de dix enfants, et son père, issu d’une famille de huguenots français, fut anobli par Guillaume Ier de Hesse-Kassel. Très tournée vers les pensées sociales, elle rompt avec sa famille à cause de ses convictions politiques. Sans jamais faire appel à sa fratrie (ses frères réussissent de brillantes carrières), elle vit d’abord dans une communauté libre à Hambourg, puis immigre en 1852 en Angleterre où elle fréquente les cercles des révolutionnaires et démocrates en exil. Là, elle rencontre les républicains Ledru-Rollin, Louis Blanc, et Gottfried Kinkel. Elle y rencontre aussi Alexander Herzen, émigré russe aux idées révolutionnaires, connu comme le « père du socialisme russe » et devient la préceptrice de ses enfants. A la mort de son épouse, elle adopte sa fille cadette, Olga.
En 1855, Malvida rencontre Wagner, qu’elle admire, à Paris. Celui-ci vient de découvrir Schopenhauer et l’incite à découvrir le philosophe, dont elle devient à son tour adepte. En 1861, de retour en Allemagne, son engouement pour l’œuvre du « Maître » et sa conversion à la philosophie de Schopenhauer lui valent de faire partie du cercle des intimes de Wagner.
Féministe, elle œuvre dans les mouvements d’émancipation des femmes. Et elle est l’amie de nombreuses personnalités, dont Jules Michelet et Romain Rolland. Quand elle rencontre Nietzsche à Bayreuth en 1872, elle se lie tout naturellement d’amitié avec le jeune auteur de La Naissance de la tragédie. Elle l’invite à Sorrente, une ville qui domine la baie de Naples, à l’automne de 1876, en compagnie de Paul Rée. C’est dans ce lieu que Paul Rée écrit Les origines de la morale Sensations, et que Friedrich Nietzsche commence Humain, trop humain.
La relation épistolaire entre Malwida von Meysenburg et Nietzsche ne prend fin qu’avec l’effondrement psychique du philosophe en janvier 1889. Elle compte ainsi parmi les rares personnes qui conservent au philosophe leur amitié lorsque celui-ci se détourne de Wagner.
Malwida meurt à Rome en1903. Elle y est enterrée dans le cimetière protestant. «Nous avons fait graver sur le socle de l’urne, écrit Gabriel Monod, (époux de sa fille adoptive Olga), les mots Amore, Pace. (…) C’était la devise de sa vie.»
Elle est elle-même l’auteur de plusieurs ouvrages, dont le plus célèbre est Mémoires d’une idéaliste, ouvrage dont la première partie a été publié anonymement. Il connaît dix éditions successives entre 1876 et 1908, mais n’a plus été réédité depuis. Elle a aussi rédigé Le Soir de ma vie, Amour céleste et amour terrestre et de nombreuses autres publications…