Au lever du jour, dans une clairière située près de la forteresse du Graal, Montsalvat. C’est bientôt l’heure du bain du roi Amfortas, atteint d’une blessure qui ne se referme pas. Son vieil écuyer Gurnemanz attend en vain celui qui le guérira, et qu’un oracle désigne comme un « naïf pur ». Une sauvageonne farouche, Kundry, apporte un baume qu’elle est allée chercher en Arabie, mais dont on sait bien que l’effet sera de courte durée. C’est que la plaie est profonde, comme le raconte Gurnemanz : elle fut occasionnée par la lance sacrée dérobée à Amfortas par le magicien Klingsor. Soudain, c’est l’agitation : les chevaliers viennent de ceinturer un jeune chasseur inconnu qui a commis le sacrilège de tuer un cygne, dans une enceinte où toute vie est sacrée. L’adolescent ignore ses propres origines – c’est Kundry qui doit lui apprendre la mort de sa mère.
Espérant qu’il a enfin trouvé le sauveur, Gurnemanz autorise le simple d’esprit à assister à la cérémonie du Graal. La forêt se transforme en temple et le vieux roi Titurel, un pied dans la tombe, ordonne à son fils et successeur Amfortas de dévoiler le Graal qui assure la survie de la communauté. Amfortas s’acquitte de son office dans d’horribles souffrances, les chevaliers repartent rassasiés, mais Parsifal semble n’avoir rien compris à ce qu’il a vu : Gurnemanz le chasse, déçu de s’être trompé sur son compte.
Kundry, qui avait quitté la scène à l’acte I, en proie à un sommeil surnaturel, est réveillée par le magicien Klingsor, qui règne sur un jardin enchanté, de l’autre côté de la montagne. Ancien chevalier déchu, Klingsor a juré la perte du domaine du Graal.
Il tient sous sa coupe de séduisantes Filles-fleurs qui ont détourné maints chevaliers, et par dessus tout l’irrésistible Kundry, celle-là même qui avait envoûté Amfortas.
Arrive le jeune chasseur naïf du premier acte, que Kundry appelle par son nom : Parsifal. Elle cherche à le charmer, mais Parsifal lui résiste : le baiser de Kundry le rend clairvoyant. Parsifal comprend la douleur d’Amfortas, prend conscience de sa mission, vainc Klingsor et détruit le jardin enchanté en s’emparant de la lance sacrée.
Après une errance interminable et des épreuves qui l’ont vieilli, Parsifal revient au domaine du Graal le jour du Vendredi saint. Il trouve une Kundry soumise et prostrée, aspirant à se libérer de la malédiction qui pesait sur elle depuis que, dans une autre vie, elle avait ri sur le passage du Christ. Gurnemanz reconnaît le chasseur du premier acte et, identifiant la lance, comprend qu’il s’agissait finalement bien du sauveur annoncé par l’oracle.
Entretemps, Titurel est mort, Amfortas refuse de célébrer, les chevaliers dépérissent. Mais Parsifal guérit la blessure d’Amfortas avec l’arme même qui l’avait provoquée, et se place à la tête de la communauté du Graal en décrétant que la coupe d’abondance luira désormais en permanence.
Christian MERLIN
Texte extrait de L’Avant-Scène Opéra n° 213.
© L’Avant-Scène Opéra, Paris 2003
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