LES ARTICLES THEMATIQUES
Sur les origines du livret
– TANNHÄUSER, ENTRE HISTOIRE ET LEGENDES @ CRW Lyon
Après avoir abordé le genre historique dans Rienzi, Wagner, et ce d’une manière définitive, va emprunter les sujets de ses oeuvres aux légendes et plus particulièrement aux légendes médiévales germaniques. Après le demi-succès du Vaisseau Fantôme, il fut tenté de revenir à l’opéra historique en concevant le scénario d’un opéra en cinq actes La Sarrasine, séduit par un épisode de l’histoire de Hohenstaufen, la conquête du royaume de Sicile par Manfred, fils de l’Empereur Frédéric II. Mais, c’est la voie de la légende qui l’emporta, avec le choix du thème de Tannhäuser considéré par Wagner comme un pas décisif dans son évolution artistique. (lire la suite…) JM
– LA BALLADE DE DANHEUSER, traduction par Georges Pucher
Aux sources de la légende de Tannhäuser – Vers la fin du XIIIème siècle, des ménestrels apportent d’Italie en Allemagne la légende de Danheuser (ou Tannhäuser, selon l’orthographe usuelle en allemand moderne). Aux sources de la légende de Tannhäuser : vers la fin du XIIIème siècle, des ménestrels apportent d’Italie en Allemagne la légende de Danheuser (ou Tannhäuser, selon l’orthographe usuelle en allemand moderne). L’original italien parle de la montagne des Sibylles, remplacée dans la version allemande par le Hörselberg près d’Eisenach. (lire la suite…)
– LE VENUSBERG @ CRW Lyon
C’est seulement peu de temps avant la première représentation que Wagner intitula son opéra Tannhäuser et la guerre des chanteurs à la Wartburg, abandonnant le titre choisi initialement : Der Venusberg. La raison de ce changement était que ce terme, comme en français « Mont de Vénus« , désigne dans le vocabulaire anatomique la région externe du corps féminin correspondant à la partie antérieure des os iliaques formant une éminence qui s’orne d’une pilosité. Ce double sens prêtait, en particulier dans le milieu médical, à des plaisanteries grivoises que Richard Wagner semblait ignorer. (lire la suite…) HP
– L’ART DES MINNESÄNGER @ CRW Lyon
Parmi les chevaliers-poètes évoqués par Richard Wagner dans son opéra Tannhäuser, quatre ont une réalité historique et ont exercé un temps leur art au château de la Wartburg au XIIIème siècle : il s’agit du Tannhäuser lui-même, de Wolfram von Eschenbach, de Walther von der Vogelweide et de Reinmar von Zweter. Notre propos sera de mieux connaître ces quatre personnages, principalement au travers de leur œuvre, faute de disposer de beaucoup d’autres données, et de replacer le Minnesang dans son cadre historique. Ces poètes-chevaliers sont habituellement désignés comme Minnesänger (lire la suite…) MA
– Le TANNHÄUSER : UNE LEGENDE DE HEINRICH HEINE @ CRW Lyon
Dans ses récits autobiographiques Ma Vie et Une communication à mes amis, Wagner donne des renseignements sur les sources littéraires de son Tannhäuser en mentionnant des oeuvres de Ludwig Tieck et de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann ainsi qu’un recueil de récits populaires de la Thuringe. Mais il ne cite pas la légende poétique de Henri Heine Le Tannhäuser qui figure dans le recueil intitulé Les Esprits élémentaires écrit en 1836 et qui est un pastiche des ballades anonymes du Moyen-âge. (lire la suite…) HP
Sur la composition du livret
– Écrits autobiographiques de Richard Wagner sur la genèse de l’œuvre
Sur la conception du livret de Tannhäuser (extrait de Une Communication à mes amis) : « J’étais dans cette disposition d’esprit, quand me tomba entre les mains le livre populaire allemand de Tannhäuser ; cette figure merveilleuse, que créa la muse du peuple, s’empara de moi avec la plus grande violence ; mais elle le pouvait alors [à bon droit]. Certes le Tannhäuser n’était nullement un personnage nouveau pour moi ; depuis longtemps, le récit de Tieck me l’avait fait connaître. » (lire la suite…)
– « Tannhäuser ou l’éternel inachevé : les trois versions de Tannhäuser »
Moins d’un mois avant sa mort, d’après ce qu’en rapporte Cosima dans son Journal, Richard Wagner aurait dit « qu’il devait encore Tannhäuser au monde »… Comme si, jusqu’au terme de sa vie, le compositeur et dramaturge était insatisfait de la facture définitive de son œuvre, par ailleurs le premier opéra pourtant à être considéré comme appartenant à la période dite de « maturité » de ce dernier. (lire la suite…) NC
Tannhäuser et ses contemporains : les écrits et les témoignages littéraires
– « Le Tannhäuser de Franz Liszt »
« LE TANNHAUESER » par Franz LISZT, article paru dans le Journal des Débats, 18 mai 1849. « Il y a quatre ans que Richard Wagner, maître de chapelle du Roi de Saxe, a fait représenter pour la première fois, à Dresde, son opéra le Tannhaeuser et la Guerre des poètes à Wartburg. Le génie de ce compositeur, maître de diverses formes, lui permet d’écrire aussi le libretto de ses opéras et d’être à la fois le poète de sa musique et le musicien de sa poésie, avantage précieux pour l’harmonieuse unité d’une grande conception lyrique. » (lire la suite…)
– Écrits sur la représentation de Tannhäuser à l’Opéra de Paris par Charles Baudelaire (1861).
« SUR RICHARD WAGNER ET TANNHÄUSER » » par Charles BAUDELAIRE, article paru le 18 mars 1861. « Remontons, s’il vous plaît, à treize mois en arrière, au commencement de la question, et qu’il me soit permis, dans cette appréciation, de parler souvent en mon nom personnel. Ce Je, accusé justement d’impertinence dans beaucoup de cas, implique cependant une grande modestie ; il enferme l’écrivain dans les limites les plus strictes de la sincérité. En réduisant sa tâche, il la rend plus facile. » (lire la suite…)
– Lettre de Richard Wagner sur l’exécution du Tannhäuser à Paris (27 mars 1861)
« Je vous ai promis des renseignements circonstanciés sur toute mon affaire du Tannhæuser à Paris ; c’est maintenant le cas de m’acquitter de ma promesse, et je le fais même d’autant plus volontiers, que l’affaire a pris une si franche tournure, et que je peux maintenant la voir de haut, en embrasser tout le détail, et en donner un aperçu de sang-froid, comme si c’était pour moi-même. Pour la bonne intelligence de la chose, il est nécessaire que je touche quelques mots des vrais motifs qui m’ont décidé à aller à Paris plutôt qu’ailleurs. » (lire la suite…)
– Emile Ollivier raconte le Tannhäuser de Paris
Dans ses éditions des 2 et 9 septembre 1900, l’hebdomadaire musical parisien Le Ménestrel consacre un article à la première parisienne du Tannhäuser en se basant sur les mémoires d’Emile Ollivier, qui avait épousé en 1857 Blandine Liszt, fille aînée du compositeur hongrois et soeur de Cosima Liszt, mariée depuis 1857 à Hans von Bülow. Article du 2 septembre 1900 (pp. 4 et 5) :Richard Wagner et son Tannhäuser à Paris. M. Emile Ollivier, l’ancien ministre de Napoléon III, vient de publier le cinquième volume (1) de ses souvenirs dans lequel on trouve, entre autres, quelques notes intéressantes sur les relations du gendre de Liszt (2) avec Richard Wagner (lire la suite…)
– La création de Tannhäuser à l’Opéra de Paris (1861) rapportée par Judith Gautier
(texte de Judith Gautier, extrait de son autobiographie Le second rang du collier). « Dans la voiture, ma mère nous raconta la terrible soirée. Elle était outrée de cette cabale, abasourdie encore du tumulte. Quant à la musique, elle n’en pouvait rien dire, pour la bonne raison qu’il avait été impossible d’en rien percevoir. Théophile Gautier alors nous révéla un fait extraordinaire: c’est qu’il connaissait parfaitement le Tannhauser! Quelques années auparavant, assistant par hasard à une représentation au théâtre de Wiesbaden, et frappé par la grandeur de l’œuvre, il avait écrit sur elle un grand feuilleton, qui avait paru dans le Moniteur Universel. (lire la suite…)
Sur la création parisienne de 1861 : récit d’une bataille
– La bataille de Tannhäuser (1) : les préparatifs
par Judith CABAUD. En 1860, un musicien allemand, épris d’idéal, vient faire un long séjour à Paris. Il arrive de Suisse où il a passé dix ans exilé de sa patrie, la Saxe, après sa participation à la Révolution de 1848. À 47 ans, Richard Wagner est attiré par l’éclat de la capitale culturelle qu’est Paris sous le régime du Second Empire de Napoléon III. Celui-ci est à l’apogée de son règne. Pour Wagner, 1860 représente un tournant dans sa vie. Son premier séjour parisien de 1839 à 1842, avait été une période d’extrême misère, de refus pour ses œuvres et un échec financier. (lire la suite…) JC
– La bataille de Tannhäuser (2) : le guet-apens
par Judith CABAUD. Vers le milieu du mois de mars 1860, c’est grâce à ses relations avec les milieux diplomatiques que Napoléon III donne l’ordre de monter Tannhaüser à l’opéra, et d’accorder au maître allemand toutes les facilités pour qu’il puisse exécuter son œuvre comme il le désire. Napoléon III, aurait sans doute préféré voir une nouvelle production de Monsieur Offenbach, mais cédant aux instances des dames de la Cour, il ne voit pas la tournure ambiguë de la situation : pour l’aristocratie française légitimiste, tenue jusque là à l’intérieur des limites du pouvoir autoritaire du régime, Wagner représente le modèle révolutionnaire … (lire la suite…) JC
– La bataille de Tannhäuser (3) : les hostilités
par Judith CABAUD. Après sa ruine financière, la malveillance déclarée des responsables de la vie artistique parisienne, et la trame du complot ourdi par le pouvoir politique contre Napoléon III, Wagner souhaite faire appel au public et affronte finalement la cabale avec résignation. Si les circonstances ne s’étaient pas coalisées contre lui, le soir de la première de Tannhaüser aurait dû être un triomphe. La Cour Impériale est présente au grand complet pour imposer quelque décence à ces chenapans d’aristocrates (les Jockeys) et leurs complices, (lire la suite…) JC
Sur les diverses adaptations postérieures à l’oeuvre
– Tannhäuser, un film muet de la Thanhouser Company (1913)
La Thanhouser Company (appelée plus tard la Thanhouser Film Corporation), un des premiers studios de tournage, fut fondée en 1909 par Edwin Thanhouser, sa femme Gertrude et son beau-frère Lloyd Lonergan. La compagnie, basée à New York City jusqu’en until 1918 produisit plus de films. L’action de l’histoire de Tannhäuser est situé dans la Thuringe médiévale, une histoire dont la chevalerie, la mythologie, la magie, la rédemption par l’amour et la tragédie constituent les thèmes centraux. Le film a été tourné par Lucius J. Henderson d’après l’opéra de Richard Wagner avec James Cruze (Tannhäuser), Marguerite Snow (Elisabeth), Florence LaBadie (Venus) (lire la suite…)