L’œuvre musicale de Richard Wagner a inspiré un nombre colossal de cinéastes qui ont puisé dans le vaste répertoire du Maître de Bayreuth matière à illustrer musicalement leurs œuvres.
Depuis la célébrissime « Chevauchée des Walkyries » façon Francis Ford Coppola dans « Apocalypse now » à la « Marche funèbre de Siegfried », véritable Leitmotive tout au long d’« Excalibur », l’épopée médiévale de John Borman, la liste des films mettant réellement en scène à l’écran la musique de Richard Wagner serait trop longue à énumérer. Cette dernière, en effet, par son puissant pouvoir d’évocation et de description a été à la source même d’images sublimées par la magie sonore wagnérienne et qui resteront longtemps gravées dans nos mémoires de cinéphiles. Cet aspect d’ailleurs de l’utilisation du matériau musical wagnérien pour servir – à des fins parfois bien discutables – nombre de films a déjà été traité par Laurent Guido lors de sa présentation intitulée « Faux airs de Wagner au cinéma » et organisée par le Cercle Richard Wagner lyonnais le 13 février dernier. Lors de celle-ci, le conférencier posait justement la problématique de la réception de l’œuvre de Wagner au 20ème siècle au travers des reprises de sa musique.
Plus touchés par l’essence même du drame wagnérien, d’aucuns, cinéastes également, se sont même laissés séduire par la tentation de la transposition de l’œuvre lyrique du compositeur sur la toile de cinéma. Parfois même avec un certain talent, si ce n’est succès, l’œuvre de Wagner étant réservée à un public de cinéphile encore plus minime qu’à l’ensemble des cinéphiles mélomanes.
Ce fut le cas notamment en 1982 lorsque le réalisateur Hans-Jürgen Syberberg, fin connaisseur de l’œuvre du Maître de Bayreuth, réussit la gageure de réaliser l’impossible, à savoir mettre en scène et à filmer Parsifal. En studio et avec l’utilisation de doublages pour les voix, apportant ainsi des possibilités cinématographiques nouvelles (et des interprétations infinies), comme le personnage de Parsifal tantôt incarné par un éphèbe, tantôt un homme mûr, et même une femme, le tout dans une esthétique raffinée avec une certaine cohérence et apportant même grâce aux techniques cinématographiques un éclairage nouveau du chef-d’œuvre de Wagner auxquelles le compositeur, que l’on sait friand de nouveautés artistiques et de prouesses technologiques, n’aurait sans doute pas été indifférent.
Mais notre propos d’aujourd’hui n’est pas d’analyser la manière dont l’œuvre de Richard Wagner a été portée et adaptée, maintes et maintes fois, au cinéma. La figure du compositeur tout comme sa vie particulièrement épique pour ne pas dire rocambolesque, enflammée, passionnée – en un mot, hors du commun – a depuis les balbutiements du cinéma inspiré un certain nombre de réalisateurs qui se sont inspirés – avec plus ou moins de fidélité biographique – de cette dernière pour donner naissance à une vingtaine de films. Ceux-ci ont d’ailleurs déjà été recensés par Chantal Perrier sur le blog de « La Vie Wagnérienne » en mars 2015.
Si dans certaines réalisations, Wagner apparaît comme le personnage central d’un film relatant sa vie, d’autres, en revanche, ne font apparaître la figure magistrale du Maître de Bayreuth que comme une figure secondaire au cours d’une film retraçant la vie et la carrière de l’un de ses contemporains (Liszt, Berlioz…) Il n’est pas innocent de noter qu’en fonction de la période à laquelle ces différents films ont été écrits et réalisés, certains aspects de la personnalité même du compositeur – indétrônable génie de la musique, révolutionnaire politique acharné ou bien encore infatigable coureur de jupons – ont été mis en avant pour servir les intérêts cinématographiques et les enjeux de la production (comprendre : l’audience espérée en salle).
Ainsi, intéressons-nous aujourd’hui à cent ans de créations de vies et de visages de Richard Wagner au cinéma.
S’il eut été long et fastidieux de nous attarder à toutes les apparitions (certaines pour le moins épisodiques voire anecdotiques) du personnage de Richard Wagner au cinéma, nous nous attacherons à nous intéresser à cinq d’entre elles, particulièrement notables, pour des raisons différentes chacune. Une liste quasi-exhaustive des films consacrés à la vie de Richard Wagner ou faisant apparaître celui-ci de manière secondaire figure par ailleurs en annexe à notre présentation d’aujourd’hui
1) RICHARD WAGNER, film de Carl Froelich (1913)
Le premier film dédié à la vie du compositeur de Tristan et de Parsifal date de 1913, année de célébration de la naissance du Maître.
Il s’agit là d’un film muet d’environ 1h40 dans sa version initiale, qui fut présenté au public berlinois pour la première fois en … mai 1913, soit exactement cent ans après la naissance du compositeur à Leipzig. Le monde du cinéma considère d’ailleurs généralement ce film comme le premier « long métrage » de l’Histoire du 7ème art. La plupart des réalisations – en noir et blanc et en muet naturellement – ne dépassait en effet alors guère la dizaine de minutes.
Le film est découpé en sept parties distinctes et sont séparées les unes des autres par des cartons permettant au spectateur de se situer dans la vie du compositeur depuis son enfance à sa « Mort à Venise ». Basé sur un script original de William Wauer, c’est en fait la toute première réalisation du jeune réalisateur Carl Froelich qui se distinguera par la suite par près de quatre-vingt films, … ainsi qu’un poste à la tête de la Chambre cinématographique du Reich d’Adolf Hitler.
Collaborateur fidèle depuis son adolescence du producteur allemand Oskar Messter, le jeune cinéaste Carl Froelich signe avec ce « Richard Wagner » son premier véritable travail en tant que réalisateur, avec pour but de faire connaître à un public allemand plus large que la poignée confidentielle du public des spectateurs du Festival de Bayreuth la vie de l’un des géants de l’art musical allemand.
Très proche de la réalité biographique – du moins ainsi qu’elle était véhiculée par les écrits autobiographiques de Wagner lui-même – le film, qui sera le seul à montrer un Wagner enfant, mettra ainsi en scène des pages directement inspirées par « Ma Vie » (Mein Leben). Aussi s’ouvrira t’il sur la mort du beau-père Ludwig Geyer avec cette célèbre phrase à l’encontre du jeune Richard alors au piano, « se pourrait-il qu’il ait une quelconque aptitude à la musique ? ».
Avec autant de fidélité à l’autobiographie du Maître, Froelich reproduit – grâce à l’ingéniosité de sa caméra – la scène d’épouvante que le jeune Richard vécut deux années plus tard dans la maison d’une amie des oncle et tante Adolf et Friederike Wagner, la maison de Jeannette Thomé, qui appartint à l’époque à Auguste le Fort. La nuit, dans cette demeure solennelle et impressionnante, le jeune Richard est effrayé par les tableaux de sa chambre qui se mettent à prendre vie comme dans les célèbres « Contes » d’Hoffmann, et desquels émanent des spectres terrifiants.
Si l’apprentissage de la musique auprès du Maître de Chapelle Theodor Weinlig est assez bien illustré, les années de jeunesse (et de galère) du compositeur sont assez disparates, et il faut reconnaître que, sans une certaine connaissance de la vie de Wagner, le choix obligé par le genre du film muet de l’alternance de cartons indicatifs avec les scènes filmées reste assez confondant pour le spectateur.
Les scènes illustrant l’engagement politique de Wagner ne sont pas oubliées, bien que le néophyte non averti puisse se perdre un peu dans les événements belliqueux qui sont illustrés, tant le manque d’indication apparaisse comme confondant et qu’à de multiples reprises, on ne sait plus trop où Wagner se commet dans des combats de rues… à Dresde…. ou à Leipzig … ou à Paris. Pour le moins déroutant.
Les femmes de la vie de Wagner ne sont pas traitées avec la justesse que l’on pourrait attendre aujourd’hui d’un tel travail se voulant biographique et respectueux de la véracité historique. L’écueil du genre (film muet) est bien justement la parodie ou la caricature. Hélas, le réalisateur ne réussit pas malheureusement éviter celles-ci lorsqu’il présente Minna (ou plutôt les attraits physiques de Minna) de manière grossière et quasiment comique. L’actrice, une certaine Manny Ziener, possède des formes généreuses que le spectateur ne manquera pas encore aujourd’hui d’apprécier à leurs justes valeurs !
Mais la plus intéressant sans doute sur ce premier film consacré à la vie de Richard Wagner réside en l’incarnation du personnage principal. Pour interpréter le rôle du compositeur à l’écran, le producteur Oskar Messter fait appel à l’acteur – et par ailleurs compositeur de musique lui-même également – Giuseppe Becce. Au bout de quelques essais à peine au cours des castings préparatoires au tournage du film, la ressemblance entre les deux hommes fut tellement sidérante qu’elle apparut comme une évidence. A Becce donc d’incarner la figure de Richard Wagner pour la première fois au cinéma.
L’acteur, emballé par l’honneur d’une telle aventure, se verra également confier la composition de la musique d’accompagnement jouée, comme le voulait la tradition du film muet, par un petit orchestre situé dans les salles de cinéma devant l’écran.
Si importants soient les moyens financiers mis en œuvre pour cette production, l’équipe ne parviendra pas à convaincre la famille Wagner (Cosima en tête) ni les éditeurs Schott de céder à moindre coût les droits d’exploitation de la musique originale du compositeur. Un film sur Wagner sans une seule note de Wagner, une gageure, une folie ! C’est pourtant ce à quoi se résoudra l’acteur-compositeur en piochant des extraits de musiques de Haydn, Mozart et autres Beethoven et à adapter ceux-ci de manière quasi-wagnérienne notamment par l’emploi du Leitmotive… non wagnérien, et pour cause !
Longtemps ce film, pourtant capital dans l’histoire du cinéma fut oublié et seuls quelques rares connaisseurs en savaient même l’existence. Comme d’ailleurs les fins experts du Cercle Richard Wagner de Lyon qui eurent le privilège d’assister à une projection d’après mes sources en 2010. Plus un document-testament qu’une véritable réussite cinématographique, ce film a néanmoins fait l’objet d’une très récente restauration (en 2013) et a été re-mastérisé à l’occasion naturellement des célébrations du bicentenaire de la naissance du compositeur. C’est dans cette nouvelle version « rajeunie » qu’il a été diffusé à la télévision (sur Arte en janvier 2013), ainsi que joué dans quelques salles de cinéma ou de concert, notamment au Festspielhaus de Baden-Baden, le 22 mai 2013 – deux siècles jour pour jour après la naissance du compositeur ! Avec, pour l’occasion, l’interprétation pour la musique en live d’un orchestre, la Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, sous la direction de Frank Strobel.
Une renaissance pour un film-événement que l’histoire du cinéma avait quelque peu oublié.
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2) MAGIC FIRE (« Feu magique ») également appelé « RICHARD WAGNER ET LES FEMMES » du fait de la traduction allemande du titre « FRAUEN UM RICHARD WAGNER », film de Wilhelm Dieterle (1955)
Interlude :
Avant de nous pencher sur l’étude du film de Wilhelm Dieterle dont il sera ensuite question, il est assez intéressant de noter que, durant les années de propagande du Reich, aucun réalisateur ne fut chargé par les autorités culturelles nazies d’adapter à l’écran la vie de celui qu’Adolf Hitler révérait quasiment comme une idole absolue. Quel qu’ait été le message qui aurait été véhiculé par une telle adaptation, il aurait été intéressant d’étudier le portrait d’un tel travail (d’historien, de biographe ou de propagande pure), surtout avec le recul dont nous disposons aujourd’hui. Comment Hitler et ses sbires (dont on connaît l’habileté à travestir la réalité et l’histoire pour servir la cause du régime et de son idéologie) se seraient-ils accommodé d’un Wagner fuyant autant ses créanciers que ses responsabilités lorsqu’il est question de problèmes matériels, ses inimitiés célèbres avec certains de ses contemporains, ses prises de position politiques parfois ambigües ainsi que sa vie sentimentale plus que « désordonnée » ?
Lourde chape de plomb donc sur la vie du « Géant Wagner » et place unique faite à son œuvre, musicale et littéraire, pendant les années du Reich. En d’autre termes, l’œuvre – y compris les écrits les plus discutables – l’œuvre seule, mais pas l’homme.
Il faudra attendre bien des années après la Seconde Guerre mondiale pour que Wagner – dont l’œuvre, elle, avait été par trop connotée en Allemagne par les nazis – revienne sur le devant de la scène. Dans un film qui, tout fait de tonalités bleu et rose, pourrait paraître au premier abord assez anecdotique et romancé à l’extrême, mais qui, si on s’y attache de plus près, ne manque pas de révéler certains points d’intérêt. Certes pas par sa fidélité à l’histoire : la vie de Wagner traitée par Wilhelm Dieterle dans ce film de 1955 est malheureusement malmenée de bout en bout, durant les deux heures qu’il dure dans sa version originale.
Le scénariste s’est en effet inspiré pour l’adaptation de la vie du compositeur à l’écran d’un roman de Bertita Harding Magic Fire: The Story of Wagner’s Life and Music (1954) qui multiplie erreurs et incohérences. Le scénario du film malheureusement reproduira ces mêmes inexactitudes biographiques. La ligne directrice de la narration du film semble en fait se cantonner à la superposition des aventures sentimentales du compositeur, certaines d’entre elles étant traitées de manière quasi caricaturale, le personnage de Minna en tête. Parfaitement désinvolte, superficielle, coquette et dépensière puis naturellement plus tard dans le film, une furie hystérique. Tout le contraire de la vraie Minna qui veillait âprement au grain comme on le sait. Le personnage de Wagner quant à lui, interprété par Alan Badel, passe donc, dans ce tourbillon de crinolines aux tons pastels, hélas assez vite pour un invétéré coureur de jupons ; tout aspect sur ses réflexions politiques et idéologiques aussi bien qu’artistiques passant bien souvent au second plan. Juste pour l’anecdote…
Le film fut pourtant réalisé avec des moyens assez inhabituels car le producteur misait avant même sa sortie sur un succès sans faille. Les costumes rivalisent de luxe, les décors sont fidèlement reconstitués et certaines scènes sont même tournées in loco – notamment à Zurich, chez les Wesendonck, et au Festspielhaus de Bayreuth.
Ainsi le film tourné en version Trucolor – la technique en couleur la plus à la pointe du progrès de l’époque et également la plus onéreuse – de scènes aussi fastueuses que grandioses et aussi prometteuses pour le mélomane qu’est (aussi) le wagnérien passionné telles que la reconstitution de soirées de créations d’opéras sur scène. Ainsi assiste t’on à la création du Vaisseau fantôme, à la bataille de Tannhäuser à Paris ou bien encore aux quatre épisodes de La Tétralogie à Bayreuth. Tout cela aurait pu revêtir un intérêt passionnant pour un public désireux de se plonger avec fidélité à l’aventure wagnérienne à l’époque.
Hélas…
Faute du décorateur ou erreur notoire du producteur ?- on ne retrouve rien des mises en scènes telles qu’elles ont été présentées au public de l’époque, et que l’on connaît soit par la photographie, soit par la peinture. L’intérêt de la reconstitution s’en retrouve donc très largement amoindri, et c’est bien dommage tant pour le public en quête d’authenticité historique que pour le mélomane.
Un détail pour finir cette présentation globale de ce film, de ses enjeux et de ses limites, et pas des moindres. La direction musicale de la production – soit la composition d’une musique originale ainsi que les extraits de la musique de Wagner interprétés pour servir l’action – fut confiée pour l’occasion à Erich Wolfgang Korngold, dont on connaît aussi bien les talents de compositeur de musique symphonique et d’opéra (La Ville morte, entre autres) que de musique de film, et ce, surtout après son exil aux Etats-Unis en 1936.
Anecdote amusante pour terminer sur cette rapide présentation de ce film : c’est Korngold lui-même qui interprète le rôle de Hans Richter, le chef d’orchestre et ami fidèle de Richard Wagner. Korngold-Richter à la tête de l’orchestre de la fosse du Festival de Bayreuth pour la création de La Tétralogie en 1876, un événement inédit tant pour l’histoire du cinéma que… celle de la Musique !
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3) LUDWIG, LE CRÉPUSCULE DES DIEUX, film de Lucchino Visconti (1972)
A priori, le chef-d’œuvre de Visconti pourrait apparaître comme une extrapolation de notre propos principal, car, dans cette œuvre aussi magistrale que colossale (près de 4h30 – soit précisément 285mn – dans sa version longue) sortie en 1972, le personnage central n’est pas Richard Wagner, mais bien entendu, le roi Louis II de Bavière.
Pourtant, et ce n’est pas dû uniquement à la prestation de Trevor Howard sui incarne le compositeur plus vrai que nature, tout dans cet « opéra pour le cinéma » tourne non seulement autour de l’œuvre de Wagner – une musique omniprésente du début à la fin – mais également de la personnalité du compositeur. Et de son ascendant sur le monarque de Bavière. Car c’est bien sur le rapport – parfois ambigu et/ou difficile – qu’entretiennent les deux hommes, les jeux de pouvoir et de séduction filmés avec l’intelligence de la caméra de Visconti, qu’est basé tout le film. Mais raconter la vie du roi Louis II (le film débute d’ailleurs avec l’accession au trône du monarque en mai 1864 et l’on sait que la priorité absolue de celui-ci dès qu’il accède au trône est d’appeler auprès de lui le compositeur qu’il chérit depuis son enfance) sans Wagner eût été parfaitement impossible.
D’autres films d’ailleurs que nous n’avons pas évoqués et consacrés également à la vie de Louis II avaient déjà d’ailleurs eux également mis en scène la personnalité de Richard Wagner. Parfois de manière caricaturale, prenant ainsi le parti pris de « la défense » de Louis II. Comme souvent l’on croit que dans cette histoire unique d’amitié et de mécénat dans l’Histoire de la Musique, il faut obligatoirement prendre parti pour l’un ou l’autre des deux hommes.
Avec Visconti, pour la première fois, Richard Wagner, sous les traits de l’acteur fascinant qu’est Trevor Howard, apparaît dans tout ce qu’il a de plus visionnaire (les scènes où il déploie les plans de son projet de Palais des Festivals), humain voire enfant (lorsqu’il joue avec ses chiens à s’en rouler à terre), mais également et surtout profondément ami désespéré lorsqu’il prend conscience de la folie qui gagne son ami monarque et qu’il ne pourra rien pour le sauver de la justice des hommes. Et il fallait bien le génie et la grâce de la caméra d’un Visconti volontairement impartial dans le regard qu’il porte sur le rapport si complexe qui anime les deux hommes pour réussir une peinture aux tonalités si contrastées (tout comme il sera le premier – et le seul – à donner un véritable visage à Sissi par l’intermédiaire d’une Romy Schneider qui, avant lui, n’avait pu qu’approcher le rôle de l’Impératrice sans en révéler sa véritable complexité).
Notons enfin – et ce n’est là pas un pur hasard de distribution – que c’est la « Muse » du réalisateur, l’actrice Silvana Mangano, à la stature noble, fière et hiératique, qui incarne le personnage de Cosima.
Signalons pour finir notre présentation de ce film qu’au piano ou bien à l’orchestre est exécutée – outre les extraits de Tristan, de Tannhäuser ou bien encore de Lohengrin – pour la première fois à l’époque le thème dit « Élégie », qui porte le numéro 93 au catalogue WWV des œuvres de Wagner. Un thème d’une sobriété et d’une nostalgie infinie que le mélomane wagnérien aura entendu pour la toute première fois à l’occasion de la production de ce film.
Hasard des calendriers des dates de sorties cinématographiques, la même année, en 1972, sort sur les écrans un autre film consacré à la vie de Louis II de Bavière. Ludwig, Requiem pour un roi vierge. C’est l’œuvre du grand cinéaste qu’est Hans-Jürgen Syberberg, par ailleurs wagnérien convaincu, même si son rapport au compositeur et à son œuvre reste pour le moins ambigu.
Le film – qui prend résolument le parti-pris d’un ton très personnel et beaucoup moins reconstitution historique que son « grand frère » sorti la même année – est centré sur une étude de la folie du monarque, aspirant le spectateur dans la descente aux enfers de Louis II. Le personnage de Wagner y apparaît de manière beaucoup plus anecdotique que dans l’œuvre de Visconti, car il s’agit là plus pour Syberberg de s’attacher au pouvoir de fascination qu’exerce la musique de Wagner sur le monarque et comment celle-ci contribue à sa plongée dans la folie que de s’intéresser – de près ou de loin – à la vie du compositeur.
Fascinant donc, comme l’est nécessairement tout opus de Syberberg, mais hors propos nous concernant ici.
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4) WAGNER, film diffusé sous forme de série télévisée de Tony Palmer (1983)
En résumé : une épopée ! Une aventure dont l’histoire même évoque non sans une certaine ironie le destin de l’ambition de l’œuvre wagnérienne : en un mot, démesurée.
Car le projet initial de Tony Palmer était bien de réaliser un film pour le cinéma à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur. Dans sa version initiale, le réalisateur ne parvient pas – tant son ambition est immense et, en cela vénérable qu’elle a pour but de retracer avec le plus de fidélité possible la vie et la carrière du compositeur – à couper le montage à moins … de 7h46 de travail destiné à la projection.
Impossible dans ces conditions, bien entendu ! Même à proposer une version « courte » (qui ne fait pas moins que 5h tout de même !) que renient aussi bien le réalisateur … que les distributeurs auprès des salles de cinéma. C’est ainsi que le projet le plus fascinant, le plus complet, mais également le plus luxueux consacré à la vie de Richard Wagner au cinéma échoue avec pertes et fracas.
Le travail réalisé par toute l’équipe du film, depuis l’écriture du synopsis à la réalisation finale confine au grandiose : toutes les scènes, sans exception, sont tournées en décors naturels et dans les lieux qu’habita ou fréquenta le compositeur, tout comme les scènes filmées dans les châteaux de Louis II de Bavière.
La musique de Wagner, omniprésente, est interprétée par rien de moins que trois orchestres différents dont le très révéré Philharmonique de Vienne, tous sous la direction de Sir Georg Solti.
Pour incarner le personnage de Richard Wagner, le réalisateur fait appel à un géant en la personne de Richard Burton, qui signera avec ce film grandiose l’une des ses dernières apparitions sur les écrans. Même si parfois l’interprétation est un peu hésitante (mais le propos – soit de couvrir plus de cinquante ans de carrière – est tellement colossal que l’on peut pardonner à un acteur de ne pas être forcément des plus convaincants sur toutes les scènes), on tient là sans doute, mais c’est un avis tout à fait personnel la meilleure, la plus complète et la plus juste incarnation du compositeur devant la caméra.
A ses côtés, un casting que l’on qualifierait aujourd’hui de « cinq étoiles ». Que l’on en juge plutôt parmi quelques-uns de la longue liste des personnages du film : Vanessa Redgrave, fascinante Cosima, plus vraie que nature, Sir Laurence Olivier, Marthe Keller ou bien encore Sir Ralph Richardson. Pour incarner les chanteurs créateurs des rôles des opéras du Maître, Tony Palmer ne lésine pas non plus sur les moyens : une distribution qui pourrait rivaliser avec celles de Bayreuth. Ainsi retrouve t on Peter Hofmann et Dame Gwyneth Jones dans les rôles des époux von Carosfeld, les créateurs de Tristan et Isolde, ou bien encore Jess Thomas dans celui d’Albert Niemann, créateur du rôle de Tannhäuser dans sa version française de 1861. Un luxe absolu !
Pour ligne directrice à travers cette fantastique épopée : le combat de Richard Wagner. Une lutte sans cesse et sur tous les fronts. Tant pour faire accepter ses idées en matière de politique que pour réussir à s’imposer en tant que compositeur. Wagner, le révolutionnaire des barricades de Dresde, garde en tête et pendant tout le film son combat, politique, musical et artistique. Un Dieu révéré ou haï avec passion qui n’en a pas oublié qu’il était également… humain. Une autre figure du dieu Wotan…
Heureusement pour le public, si le projet de film échoua dans son projet initial et ne fut jamais distribué commercialement auprès des salles de cinéma, le réalisateur accepta le compromis d’une diffusion à la télévision sous la forme d’une série de dix épisodes. Depuis 2011, l’œuvre de Tony Palmer est disponible dans un coffret de trois DVD.
5) Et après Tony Palmer… ?
Avec autant de moyens mis en œuvre que par Tony Palmer dans son projet colossal, pouvait-on se risquer à se lancer dans une telle aventure à nouveau ? Car si l’œuvre de Tony Palmer était insurpassable tant musicalement que dans la qualité de l’interprétation et de la transcription à l’écran de la vie de Richard Wagner, il régnait depuis la débâcle d’une aventure aussi folle comme une sorte de malédiction à aborder à nouveau la vie du compositeur. Sans parler d’une certaine humilité que devrait ressentir tout réalisateur désireux de se confronter à une telle tâche qui appelle nécessairement la comparaison avec Visconti, Syberberg ou autre Palmer !
Et pourtant…
Il y eut toutefois quelques tentatives pour essayer de porter à l’écran le personnage fascinant et aux multiples facettes de Richard Wagner. Et notamment, de manière très personnelle dans son approche, un film aussi curieux qu’il est déroutant : « Wahnfried : Richard et Cosima », un film de Peter Patzak, sorti sur les écrans en 1986. Et présenté, rien de moins que cela, hors-compétition au Festival de Cannes en 1987 ! L’œuvre cinématographique qui se concentre sur la relation hors-normes qui unit Richard à Cosima s’étend donc des années de Tribschen à celles de Wahnfried, soit sur une quinzaine d’années.
Réellement curieux qu’il peut paraître parfois presque « choquant » (notamment dans la vénération physique portée par Cosima pour son divin mari), le film a néanmoins l’avantage de mettre en scène des personnages secondaires de la vie du compositeur qui furent néanmoins tout aussi importants que déterminants, et notamment Friedrich Nietzsche ou bien Judith Gautier. Trop intimiste sans doute, ou bien à l’intention de quelques passionnés aussi rares que confidentiels, l’œuvre ne marqua pas les esprits et fut assez vite oubliée.
Finissons notre propos sur une note légère après le récit de toutes ces aventures cinématographiques et humaines qui, souvent, prirent la dimension de toute une vie, de réalisateur ou bien d’acteur.
Etait-ce par inconscience ? Surestime de soi ? Innocence pour le moins… « maladroite » ?
Le 9 novembre 2011 – je cite la date tant pour les générations futures elle aura sans nul doute de l’importance ! – le réalisateur Jean-Louis Guillermou présente – de manière, il faut l’avouer, assez confidentielle car peu de salles ont accepté de projeter une telle œuvre – son film « Celles qui aimaient Richard Wagner ». Une vision pour le moins personnelle de la vie du compositeur, présentée comme la narration de celle-ci à travers l’expérience amoureuse de deux jeunes gens d’aujourd’hui.
Si Jean-François Balmer aurait pu incarner, par son physique et son expérience théâtrale, un Wagner crédible, l’acteur se trouve embarqué dans une production où le minable côtoie le ridicule, et où la pléiade d’acteurs réunis autour de lui pour l’occasion (Armande Althaï, Arielle Dombasle, Michèle Mercier ou Christian Vadim) rivalise de non-sens et de pathétique. Avec en tête, Stéphane Bern à l’apogée du ridicule malgré lui dans le rôle du roi Louis II de Bavière ou bien encore le ténor Roberto Alagna s’évertuant à tenter de chanter un allemand « douloureux » pour incarner le ténor Josef Tichastchek. On évoquera ce film avec un sourire de bienveillance aussi vite qu’on l’oubliera.
CONCLUSION
Sur près de cent ans donc, et ce, presque quasiment immédiatement après sa disparition terrestre, la figure de Richard Wagner, compositeur aussi génial que controversé, à la dimension humaine aussi impressionnante que jalousée qu’elle aurait pu donner naissance aux délires partisans de certains cinéastes, s’étale au cours d’une vingtaine de films qui – si on oublie vite les plus mauvais et les plus caricaturaux – complètent tel un kaléïdoscope le portrait d’un homme aux multiples facettes.
Et l’aventure cinématographique de Tony Palmer à travers sa grandiose épopée résume peut-être l’ambition de vouloir porter à l’écran la vie et la personnalité d’un artiste aussi complexe que génial que celles de Richard Wagner : démesurée et infinie.
Autant dire pour un réalisateur, irréalisable !
NC
Séminaire Cercle Richard Wagner de Lyon (20 novembre 2016)
RÉFÉRENCES DES PRINCIPAUX FILMS CITÉS DANS L’ARTICLE :
1) RICHARD WAGNER, de Carl Froelich (1 DVD Universum Spielfilm (version allemande) sorti le 06. décembre 2013)
2) MAGIC FIRE, WAGNER, DIE RICHARD WAGNER STORY, de William Dieterle (1DVD Filmjuwelen (versions allemande et anglaise) sorti le 19 juillet 2013
3) LUDWIG, LUDWIG OU LE CRÉPUSCULE DES DIEUX, de Luchino Visconti (2 DVD Studio Canal en italien et en français, avec sous-titres français) sorti 23 février 2010
4) LUDWIG-REQUIEM POUR UN ROI VIERGE, de Hans-Jürgen Syberberg (1DVD Filmgalerie 451- version allemande) sorti le 14 décembre 2007
5) WAGNER, de Tony Palmer (coffret 3 DVD Gonzo Multimedia – version anglaise avec sous-titres français) sorti le 24 août 2011
ANNEXE : LISTE EXHAUSTIVE DES FILMS ET FICTIONS TELEVISÉES DANS LESQUELS APPARAIT LE PERSONNAGE DE RICHARD WAGNER (1913-2013)
– RICHARD WAGNER, un film de William Wauer et Carl Froelich (Allemagne,1913)
Production : Messter Film / format : 2055 min.
avec Giuseppe Becce (Richard Wagner), Olga Engl (Cosima von Bülow-Wagner), Manny Ziener (Minna Wagner-Planer), Miriam Horwitz (Mathilde Wesendonk), Ernst Reicher (Louis II de Bavière).
– LUDWIG DER ZWEITE, KÖNIG VON BAYERN, ODER DAS SCHWEIGEN AM STARNBERGER SEE / SCHICKSALSTAGE LUDWIG II., KÖNIG VON BAYERN,
un film de Rolf Raffé (Allemagne, 1920)
Production : Indra-Film Rolf Raffé, München, / format : 82 min.
avec Martin Wilhelm/Ferdinand Bonn (Ludwig II jeune et âgé), Ludwig Weng (prof. Bernhard von Gudden), Carla Raffé Nelsen (Elisabeth d’Autriche), Karl Guttenberger (Richard Wagner), Oskar Beyrer (comte Dürkheim), Anton Herrmann (comte Holnstein), Addy Bonn (princesse Sophie de Bavière), Toni Zehend (Hesselschwerdt, valet du roi).
– LUDWIG II. / KÖNIG LUDWIG II., EIN KÖNIGLICHER SONDERLING / LUDWIG II, KÖNIG VON BAYERN, un film d’Otto Kreisler (Autriche, 1922)
Production : Helios-Film.
avec Olaf Fjord (Ludwig II), Thea Rosenquist (baronesse Tirnau), Eugen Preiss (Richard Wagner), Franz Scherer (François-Joseph), Gina Puch-Klitsch (Elisabeth d’Autriche), Josef Glücksmann (prince Otto), Paul Askonas (prince Luitpold), Josef Schreiber (Otto von Bismarck).
– REMONTONS LES CHAMPS-ELYSEES, un film de Sacha Guitry (France, 1938)
avec notamment Robert Pizani (Richard Wagner).
– MAGIC FIRE. THE STORY OF RICHARD WAGNER / FRAUEN UM RICHARD WAGNER (FEU MAGIQUE), un film de William Dieterle (Etats-Unis/Allemagne, 1954)
Production : W. Dieterle, Herbert J. Yates/Republic Pictures-Gloria Filmverleih / Format : 112 min. avec Alan Badel (Richard Wagner), Yvonne de Carlo (Minna Wagner-Planer), Rita Gam (Cosima Wagner), Valentina Cortese (Mathilde Wesendonk), Carlos Thompson (Franz Liszt), Gerhard Riedmann (Louis II de Bavière), Eric Schumann (Hans von Bülow), Peter Cushing (Otto Wesendonk), Charles Regnier (Meyerbeer), Heinz Klingenberg (Friedrich August II de Saxe), Erich Wolfgang Korngold (Hans Richter).
– PAR ORDRE DU TZAR (LES CLOCHES N’ONT PAS SONNE) / UNGARISCHE RHAPSODIE. FRANZ LISZTS GROSSE LIEBE,
un film d’André Haguet et de Peter Berneis (France/Allemagne, 1953/54)
Production : Florida Film-Gamma/Film France-Union/Film München / Format : 95 min.
avec Jacques François / Paul Hubschmid (Franz Liszt), Michel Simon (prince de Sayn-Wittgenstein), Colette Marchand (princesse Caroline de Sayn-Wittgenstein), Willy Fritsch (le Grand-Duc de Sachse-Weimar), Peter Lehmbrock (Richard Wagner), Margot Leonard.
– LUDWIG II. – GLANZ UND ELEND EINES KÖNIGS (LOUIS II DE BAVIERE), un film de Helmut Käutner (Allemagne, 1954)
Production : Aura-Film GmbH München (Conrad von Molo) / Format : 115 min.
avec Otto Wilhelm Fischer (Ludwig II), Ruth Leuwerik (Elisabeth d’Autriche), Marianne Koch (archiduchesse Sophie), Paul Bildt (Richard Wagner), Friedrich Domin (Bismarck), Rolf Kutschera (comte Holnstein), Robert Meyn (prof. Bernhard von Gudden), Rudolf Fernau (prince Luitpold), Klaus Kinski (prince Otto), Erik Frey (François-Joseph d’Autriche), Erica Balqué (Cosima von Bülow), Horst Hächler (prince Louis Ferdinand).
– SONG WITHOUT END (LE BAL DES ADIEUX),
un film de Charles Vidor et George Cukor (Etats-Unis, 1960)
Production : William Goetz Prod. – Columbia Pictures / Format :141 min.
avec Dirk Bogarde (Franz Liszt), Capucine (princesse Caroline von Sayn-Wittgenstein), Geneviève Page (comtesse Marie d’Agoult), Ivan Desny (prince Nicholas de Sayn-Wittgenstein), Martita Hunt (la grande-duchesse Maria Pavlovna), Patricia Morison (George Sand), Albert Rueprecht (prince Felix Lichnowsky), Lyndon Brook (Richard Wagner), Hans Unterkirchner (tsar Alexandre II), Katherine Squire (Anna Liszt), Alexander Davion (Frédéric Chopin).
– DIE BARRIKADE. RICHARD WAGNER UND MICHAEL BAKUNIN – EINE BEGEGNUNG, une fiction pour la télévision de Carlheinz Caspari (Allemagne, 1970)
Production : Norddeutscher Rundfunk
Diffusion : ARD le 19.7.70) / Format :106 min.
avec Franz Gary (Michel Bakounine), Werner Dahms (Richard Wagner), Elisabeth Ackermann (Mme Wagner), Dieter Stengel (Gottfried Semper), Gerd Martienzen (August Röckel), Kurt Conradi (Amtmann Heubner), Hans Joachim Schmidt (Dr. Munde).
– LUDWIG / LUDWIG… OU LE CREPUSCULE DES DIEUX, un film de Luchino Visconti (Allemagne, Italie, France, 1972)
Production : Ugo Santalucia/Divina Film (München)-Mega Film (Roma)-Cinétel (Paris)-Dieter Geissler Filmproduktion (München) / Format 235 min.(version longue) /183 min. (version courte)
avec Helmut Berger (Ludwig II), Romy Schneider (Elisabeth d’Autriche), Trevor Howard (Richard Wagner), Silvana Mangano (Cosima von Bülow), Helmut Griem (comte Dürckheim), Isabella Telezynska (reine mère), Umberto Orsini (comte von Holnstein), John Moulder-Brown (prince Otto), Sonia Petrowa (archiduchesse Sophie de Bavière), Folker Bohnet (Josef Kainz), Hienz Moog (prof. Bernhard von Gudden), Mark Burns (Hans von Bülow), Anne-Marie Hanschke (Ludwiga, mère d’Elisabeth), Gerhard Haerter (prince Luitpold), Gert Fröbe (révérend père Hoffman), Marc Porel (Richard Hornig).
– LUDWIG. REQUIEM FÜR EINEN JUNGFRÄULICHEN KÖNIG. – 1. DER FLUCH – 2. ICH WAR EINMAL (LUDWIG – REQUIEM POUR UN ROI VIERGE)
un film de Hans Jürgen Syberberg (Allemagne, 1972)
Production : TMS Film GmbH-ZDF
Diffusion : ZDF le 23.6.72) / Format : 134 min.
avec Harry Baer (Ludwig II), Ingrid Caven (Lola Montez/Cosima Wagner), Balthasar Thomass (Ludwig enfant), Oskar von Schab (Ludwig I/Karl May), Edgar Murray (Josef Kainz), Peter Kern (Mayr/Hoppe/Röhm), Gerhard Maerz/Anette Tirier (Richard Wagner), Ursula Strätz (Bulyowski), Peter Przygodda (Otto von Bismarck), Stefan Abendroth (prince Friedrich Wilhelm), Rudolf Waldemar Brem (prof. Bernhard von Gudden), Hanna Köhler (Elisabeth d’Autriche), Gert Haucke (baron Freyschlag), Günther Kaufmann (comte Holnstein), Johannes Buzalski (Emmanuel Geibel/Adolf Hitler), Peter Moland (ministre Lutz), Rudi Scheibengraber (prince régent Luitpold), Fridolin Werther (Wilhelm I).
– LISZTOMANIA de Ken Russell (Grande-Bretagne, 1975)
Production : Goodtimes Enterprises-VPS / Format : 104 min.
avec Roger Daltrey (Franz Liszt), Anulka Dziubinska (Lola Montes), Sara Kestelman (princesse Caroline von Sayn-Wittgenstein), Paul Nicholas (Richard Wagner), Fiona Lewis (comtesse Marie d’Agoult), Veronica Quilligan (Cosima Wagner), Ringo Starr (le pape), Andrew Reilly (Hans von Bülow), Imogen Claire (George Sand), Ken Colley (Frédéric Chopin), Ken Parry (Gioacchino Rossini), Otto Diamant (Felix Mendelssohn), Murray Melvin (Hector Berlioz), Andrew Faulds (Richard Strauss).
– CREPUSCULE A VENISE, une fiction pour la télévision de Josée Dayan (France, 1976)
Diffusion : A2 le11.11.76 / Format : 90 min.
avec Michel Vitold (Richard Wagner), Malka Ribowska (Cosima Wagner), Claude Dauphin (Franz Liszt), Nicolas Aruten, Gabriel Cattand, Alexis Nitzer (George Sand), Martine Redon (Mathilde Wesendonk), Julius Walter (Louis II de Bavière).
– LA VIE DE BERLIOZ / ZHIZN BERLIOZA, une fiction pour la télévision de Jacques Trébouta et Viktor Sergeïev (France/Suisse/Hongrie/Canada/Belgique/Suède,1982/83)
Production : ORTF-Televidenie Sovietskovo Soyousa-Radio Canada-Lenfilm-RTB-SSR-SVT
Diffusion française : TF1 le 11.11.83) / Format 6 épisodes de 52 min.
avec Daniel Mesguich (Hector Berlioz), Robert Rimbaud (le Dr Berlioz), Nadine Alari (Mme Berlioz), Mathieu Kassovitz (Hector Berlioz jeune), Rhonda Bachmann (Harriett Smithson), Noëlle Chatelet (Marie Recio), Boris Alouev (Richard Wagner), Peter Trokan (Franz Liszt).
– WAGNER / RICHARD WAGNER, une fiction pour la télévision de Tony Palmer (Grande-Bretagne, Autriche, Hongrie,1982)
Production : Richard Wagner Film GmbH, Wien-Hungaro Film-MTV-Magyar Rádío és Televisió, Budapest-London Cultural Trust
Première diffusion : TV le 3.10.83) / Format : 5 x 100 min./315 min.
avec Richard Burton (Richard Wagner), Vanessa Redgrave (Cosima Wagner), Gemma Craven (Minna Wagner-Planer), Sir John Gielgud (Pfistermeister), Laurence Olivier (Pfeufer), Laszlo Galffi (Louis II de Bavière), Miguel Herz Kestranek (Hans von Bülow), Ekkehardt Schall (Franz Liszt), Marthe Keller (Mathilde Wesendonck), Ronald Pickup (Friedrich Nietzsche), Sir William Walton (Friedrich August II de Saxe).
– LISZT FERENC / FRANZ LISZT, une fiction pour la télévision de Miklós Szinetár (Allemagne, Hongrie, Italie, France, 1982)
Production : Studio Hamburg-Polyphon-Magyar Televizio-RAI-Telecip
Première diffusion : ARD 8.1.83 / Formats : 8 x 45 min. et 16 x 25 min
avec Iván Darvas / Géza D. Hegedüs /Tamás Bolba (Franz Liszt adulte/adolescent/enfant),
Lászlo Gallfi (Frédéric Chopin), Andrea Bürgin (Marie d’Agoult), Tilo Prückner (Richard Wagner), Gabriele Violet (Cosima Wagner), Gabi Marsek (Caroline von Sayn Wittgenstein), Josef Székhelyi (Hector Berlioz), Valerio Popesco (Heinrich Heine), Jurij Azarev (Nicolas I), Vera Venczel (Anna Liszt, sa mère), László Sinkó (Adam Liszt, son père), Alexxandro Sperli (pape Pie IX).
– WAHNFRIED – RICHARD & COSIMA / RICHARD ET COSIMA, un film de Peter Patzak (Allemagne, France, 1987)
Production : Project-Star-FWF / Format : 112 min.
avec Otto Sander (Richard Wagner), Tatja Seibt (Cosima Wagner), Fabienne Babe (Judith Mendès-Gauthier), Peter Matic (Hans von Bülow), Anton Diffring (Franz Liszt), Christoph Waltz (Friedrich Nietzsche), Anja Jaenicke (Daniela von Bülow), Arnfried Lerche (Catulle Mendes), Beate Finckh (Elisabeth Nietzsche).
– BRUCKNERS ENTSCHEIDUNG, un film de Jan Schmidt-Garre (Allemagne,Danemark, 1995)
Production : HFF München-Pars Media-Te Deum Media-ZDF-Arte
avec Joachim Kaiser (Richard Wagner), Joachim Bauer (Anton Bruckner), Markus Ertelthalner (Bruckner enfant), Julia Regehr, Sophie von Kessel.
– RICHARD WAGNER – FÜR KÖNIG UND REVOLUTION,
une fiction pour la télévision d’André Meier (Allemagne, 2003) dans la série « Geschichte Mitteldeutschlands »
Diffusion : MDR le 23.11.03 / Format : 45 min
– STRAUSS, THE WALTZ KING de Rupert Edwards (Grande-Bretagne, 2005)
Production : Euro Arts-BBC Wales
Diffusion : BBC1 le 21.8.05 / Format : 55 min.
avec Simon Williams (Johann Strauss II), Katie Blake (Adele Strauss), Joe Duttine (Strauss père), Alexandra Gilbreath (Anna Strauss), Blake Tison (Johann Strauss II âgé), Joseph Edwards (Johann Strauss enfant), Sarah Everard (Lady Pallenberg), Barnaby Stone (Franz Strauss), Nick Barber (Richard Wagner), William Armstrong (Hirsch).
– UTOLSO RAPSZODIA / LAST RHAPSODY de Bence Gyöngyössy (Hongrie,France, 2011)
Utolsó Rapszódia Ltd.-Catherine Film Sarl (26.12.11) / Format : 75 min.
avec Tamás Jordán (Franz Liszt), Andrea Söptei (Cosima Wagner), Zoltán Papp (Richard Wagner), Ilona Nagy (Lina Schmalhausen), Péter Kálloy Molnár (Miska), Piroska Molnár (Mme Fröhlich), Tibor Gáspár (Dezsöfi), Attila Fritz (Göllerich).
– CELLES QUI AIMAIENT RICHARD WAGNER, un film de Jean-Louis Guillermou (France, 2011)
Francis Cafiero-Richard Wagner Productions / Format : 80 min.
avec Jean-François Balmer (Richard Wagner), Stéphane Bern (Louis II de Bavière), Elisabeth Duda (Cosima von Bülow), Henri Donet (Paul von Taxis), Robin Renucci (Franz Liszt), Christian Vadim (Hans von Bülow).
– LUDWIG II., un film de Peter Sehr et Marie Noëlle (Allemagne, Autriche, 2012)
Production : Ronald Mühlfellner/Bavaria-Dor Film / Format : 136 min.
avec Sabin Tambrea / Sebastian Schipper (Ludwig II jeune/âgé), Paula Beer (Sophie), Gedeon Burkhard (comte de Holnstein), Josef Brandmaier (ministre), Johannes Casell (assistant de von Gudden), Franz Dinda (Heinrich Vogel), Samuel Finzi (Mayr), Hannah Herzsprung (Elisabeth d’Autriche), Axel Milberg (Maximilien II), Uwe Ochsenknecht (prince Luitpold), Tom Schilling (prince Otto), August Schmölzer (Dr. Bernhard von Gudden), Edgar Selge (Richard Wagner), Katharina Thalbach (la reine Marie), August Wittgenstein (comte Dürckheim), Christophe Malavoy (Napoléon III), Bernd Birkhahn (Otto von Bismarck), Friedrich Mücke (Richard Hornig), Justus von Dohnanyi (ministre Johann Lutz).
– DER CLAN – DIE GESCHICHTE DER FAMILIE WAGNER / DER WAGNER-CLAN. EINE FAMILIENGESCHICHTE,
une fiction pour la télévision de Christiane Balthasar (Allemagne, Autriche, 2013)
Oliver Berben, Sarah Kirkegaard/Lupa Film-MOOVIE GmbH-Mona Film-ZDF-ORF
Diffusion : ORF le 14.12.13 / ZDF le 23.1.14 – Format ; 122 min.
avec Iris Berben (Cosima Wagner), Heino Ferch (Houston Stewart Chamberlain), Justus von Dohnányi (Richard Wagner), Petra Schmidt-Schaller (Isolde von Bülow Wagner), Lars Eidinger (Siegfried Wagner), Felix Klare (Franz Beidler), Vladimir Burlakov (Dorian), Friederike Becht (Cosima jeune), Johannes Silberschneider (Goldberg, avocat), Werner Haindl (Karl Klindworth), Markus Schleinzer (Adolf von Gross), Katharina Haudumm (Winifred Wagner), Janina Fautz (Eva von Bülow Wagner jeune), Noah Kraus (Siegfried Wagner jeune), Thalia Neumann (Isolde Wagner jeune), Greta Thomazo (Verena Wagner enfant).