Résultat de plusieurs années de recherches minutieuses, notre biographie exhaustive de Richard Wagner rassemble la plupart des informations connues à ce jour sur la vie du compositeur de la Musique de l’Avenir. Ces informations proviennent notamment des propres écrits du compositeur, ainsi que de correspondances et informations recueillies par les témoignages écrits de ses proches. Notre travail s’appuie sur une compilation des autobiographies de Richard Wagner (Ma Vie, Une Communication à mes amis…) ainsi que des ouvrages attestés des plus célèbres biographes du compositeur (M. Gregor-Dellin, H.S. Chamberlain, H. Lichtenberger…).
Réparties en neuf périodes, chacune de ces sections permet ainsi d’accéder à une chronologie complète, année après année, de la vie de Richard Wagner.
Les années Bayreuth (1871-1876)
4 avril 1872
Richard Wagner supprime du Crépuscule des Dieux les dernières paroles de Brünnhilde qu’il avait d’abord ajoutées, ce qui inclut le vers « Selig in Lust und Leid ! » (Heureux dans le plaisir et la souffrance) : « Ce serait presque de l’enfantillage si elle (Brünnhilde) se tournait une fois encore vers les gens pour leur dispenser sa sagesse ».
9 avril 1872
Richard Wagner esquisse le troisième acte du Crépuscule des Dieux : pour lui, le propos devient clair, c’était la fin d’un monde ou le commencement d’un nouveau, expiation, futur, né de la légende.
22 avril 1872
Le compositeur quitte définitivement Tribschen où il ne reviendra pas.
Nouveau voyage de Richard Wagner à Bayreuth pour assister et superviser l’inauguration du chantier du Festspielhaus de Bayreuth.
NB : trois jours après son départ, Friedrich Nietzsche se rend à Tribschen pour y rencontrer Richard Wagner. Il ne l’y trouve pas, celui-ci étant déjà parti.
Dans une lettre adressée à Carl von Gersdorff, Friedrich Nietzsche écrit : « Ces trois années que j’ai passées à proximité de Tribschen, pendant lesquelles j’ai fait 23 visites à mes amis, si tu savais ce qu’elles signifient pour moi. Si elles m’avaient manqué ; qui serais-je ! Je suis heureux d’avoir moi-même pétrifié dans mon livre l’univers de Tribschen. »
29 avril 1872
Début des travaux de terrassement sur la colline du Bürgerreuth à Bayreuth, en vue de l’édification du Festspielhaus.
30 avril 1872
Richard Wagner est rejoint par Cosima et les enfants.
La famille s’installe à l’hôtel Fantaisie à Donndorf, au sud-ouest de Bayreuth, sur la route de Bamberg. La famille y réside tout l’été 1872.
8 mai 1872
Richard Wagner est en voyage à Vienne avec Cosima afin d’y diriger un concert de l’Association Wagner.
Le soir même, le couple assiste à une représentation de Rienzi dans le nouvel Opéra viennois, situé sur le Ring et inauguré précédemment en 1869.
Richard Wagner se lève furieux dès l’Ouverture, à cause des trompettes qui jouent faux. Il sort, va manger une glace et revient se cacher au fond de la loge afin d’assister à la représentation.
12 mai 1872
Concert de l’Association Wagner de Vienne dirigé par le compositeur.
Au programme figurent la Symphonie Héroïque de Beethoven, la musique du Venusberg de Tannhäuser (version de Paris), le prélude de Tristan et Isoldeainsi que les Adieux de Wotan et la musique magique du feu de La Walkyrie.
Un tonnerre d’applaudissements accueille Wagner, on jette des couronnes de laurier sur la scène.
22 mai 1872
(Cinquante-neuvième anniversaire de Richard Wagner).
A 11h du matin, inauguration du chantier du Festspielhaus, à Bayreuth, sur la musique de la Huldigungsmarsch.
Dans l’assistance, on note la présence de Friedrich Nietzsche, Karl Ritter, Heinrich Porges, Peter Cornelius, Malwida von Meysenbug.
Richard Wagner donne les trois coups de marteau rituels sur un bloc de granit à l’intérieur duquel, dans un cylindre de plomb, se trouve la dédicace suivante du roi Louis II de Bavière (absent ce jour-là) : « J’enferme ici un secret, qu’il y repose des siècles durant, tant qu’en la pierre il demeurera, au monde il se révélera. »
La cérémonie s’achève avec le chœur « Wach’auf ! » extrait des Maîtres Chanteurs de Nuremberg (Die Meistersinger von Nürnberg).
En soirée, à 17h, et au cours du concert célébrant la pose de la première pierre du chantier du Festpsielhaus, Richard Wagner dirige sa Kaisersmarsch ainsi que la Neuvième Symphonie de Beethoven à l’Opéra des Margraves.
Les parties de basse, ténor et soprano sont tenues les futurs interprètes de la création de La Tétralogie en 1876 à Bayreuth : Franz Betz, Albert Niemann et Marie Lehmann.
A l’issue du concert, « tout le monde se retrouva pour le banquet à l’hôtel du Soleil où l’on avait dressé trois cents couverts et aux deux auberges voisines. Wagner tint un discours plein d’ardeur à la louange du roi de Bavière. L’empereur et l’empire ne furent même pas mentionnés. »
15-21 octobre 1872
Visite de Franz Liszt chez le couple Wagner à Bayreuth.
31 octobre 1872
Cérémonie au cours de laquelle Cosima est admise au sein de l’Eglise Evangélique dans la sacristie de l’Eglise d’Etat de Bayreuth.
10 novembre 1872
Richard Wagner entreprend avec Cosima un voyage en Allemagne afin de recruter des artistes en vue des représentations de La Tétralogie à Bayreuth.
Ce voyage conduit le couple à Würzburg, puis à Frankfurt am Main, Darmstadt et Mannheim.
A Mannheim, ils assistent à une représentation d’un « Vaisseau fantôme mutilé (qui) les chassa de la salle au deuxième acte. »
De Stuttgart, le couple se rend à Strasbourg où ils rencontrent Friedrich Nietzsche et où ils passent trois jours ensemble. Durant ce séjour Nietzsche raconte à Richard Wagner qu’un psychiatre munichois, Puschmann, a publié un article dans lequel il prouve scientifiquement que Wagner est atteint de folie.
Le voyage les mène ensuite de Karsruhe à Wiesbaden, puis à Cologne, Düsseldorf, Hanovre et Brême.
Vous souhaitez apporter des informations complémentaires et ainsi enrichir cet article, contactez-nous !