Résultat de plusieurs années de recherches minutieuses, notre biographie exhaustive de Richard Wagner rassemble la plupart des informations connues à ce jour sur la vie du compositeur de la Musique de l’Avenir. Ces informations proviennent notamment des propres écrits du compositeur, ainsi que de correspondances et informations recueillies par les témoignages écrits de ses proches. Notre travail s’appuie sur une compilation des autobiographies de Richard Wagner (Ma Vie, Une Communication à mes amis…) ainsi que des ouvrages attestés des plus célèbres biographes du compositeur (M. Gregor-Dellin, H.S. Chamberlain, H. Lichtenberger…).
Réparties en neuf périodes, chacune de ces sections permet ainsi d’accéder à une chronologie complète, année après année, de la vie de Richard Wagner.
Les années d’exil et d’errance (1850-1863)
Jusqu’au 19 janvier 1860,
Richard Wagner compose un nouveau final pour l’ouverture du Vaisseau fantôme.
Pendant cette période, Hans von Bülow aide son ami Richard Wagner à la préparation d’une série de trois concerts parisiens d’extraits d’œuvres de Wagner, et qui seront donnés Salle Ventadour (Opéra italien).
25 janvier 1860
Salle Ventadour (Opéra italien), Richard Wagner dirige une série de concerts parisiens avec plusieurs extraits de ses œuvres dont Lohengrin, Tannhäuser et Tristan et Isolde. La marche de Tannhäuser « est interrompue par un tonnerre d’applaudissements » (Mein Leben).
Parmi les spectateurs, entre autres : Daniel-François-Esprit Auber, Hector Berlioz, Charles Gounod, Giacomo Meyerbeer, Ernest Reyer, François-Auguste Gevaert et Jules Champfleury.
1er février 1860
Deuxième de la série des concerts parisiens de la musique de Richard Wagner, Salle Ventadour.
8 février 1860
Troisième de la série des concerts parisiens de la musique de Richard Wagner, Salle Ventadour.
Ces trois concerts parisiens valent à Richard Wagner un grand nombre de partisans qu’il reçoit désormais, le soir, à ses “mercredis” de la rue Newton. Des soirées où tous les fervents admirateurs de la musique de Richard Wagner se pressent. La série des concerts parisiens se solde néanmoins par un déficit de 10.000 francs.
Dès qu’il apprend cette nouvelle, Richard Wagner se met en quête de trouver des mécènes parmi le public parisien.
Durant cette série de concerts, Richard Wagner rencontre Charles Baudelaire.
Après la série de concerts parisiens, le poète français avait adressé le 17 février 1860, une lettre enthousiaste au compositeur dans laquelle il écrit : “ Je vous dois la plus grande jouissance musicale que j’aie jamais éprouvée…. D’abord, il me semblait que je connaissais cette musique…, et il me semblait que cette musique était la mienne… Vous m’avez rappelé à moi-même ”.
Début mars 1860
Richard Wagner est reçu par Gioacchino Rossini, alors âgé de soixante-huit ans.
Mi-mars 1860
Richard Wagner apprend que, conseillé par la Princesse Pauline von Metternich qui a entendu l’œuvre à Dresde, l’Empereur Napoléon III s’est montré favorable à la représentation de Tannhäuser sur la scène de l’Opéra de Paris.
19 mars 1860
Départ pour Bruxelles : Richard Wagner est engagé au Théâtre Royal de la Monnaie pour y diriger une série de concerts d’extraits de ses œuvres, comme à Paris.
24 et 28 mars 1860
Richard Wagner dirige au Théâtre Royal de la Monnaie deux concerts à Bruxelles.
Le troisième des concerts initialement prévus n’aura pas lieu, faute de ventes de la billetterie.
29 mars 1860
Retour de Richard Wagner à Paris.
Entre les 8 et 14 mai 1860,
Suite au déficit des concerts de janvier, Richard Wagner reçoit l’aide financière de Madame Kalergis (dont il avait déjà fait la connaissance lors de son premier séjour en 1853) qui lui propose de lui prêter de l’argent, par l’entremise de Malvida von Meysenbug.
Pour la remercier de sa générosité, le compositeur organise une soirée privée chez Pauline Viardot au cours de laquelle il fait entendre des extraits du deuxième acte de Tristan et Isolde (Tristan und Isolde). Pauline Viardot chante Isolde, Richard Wagner, Tristan, Karl Klindworth est au piano.
Dans l’assistance, on note la présence d’Hector Berlioz.
Richard Wagner donnera par la suite une deuxième soirée chez lui avec le premier acte de La Walkyrie (Die Walküre). Le ténor Albert Niemann y chante le rôle de Siegmund. C’est ainsi que le ténor rencontre Richard Wagner pour la première fois. A l’issue de cette rencontre, le chanteur se voit confier le rôle de Tannhäuser pour les représentations parisiennes. Richard Wagner est enthousiaste.
22 Mai 1860
Le quarante-septième anniversaire du compositeur qui se passe « sous des auspices plus que désagréables » (Mein Leben)
Richard Wagner est pris à la gorge avec son budget « passablement onéreux » (Mein Leben) ; il négocie la vente des droits d’auteur en France du « Hollandais volant, Tannhäuser et Lohengrin » (Mein Leben).
30 mai 1860
Richard Wagner achève l’ébauche en prose de la scène du Venusberg, au premier acte de Tannhäuser, qu’il entend totalement remanier pour la production destinée à l’Opéra de Paris.
22 juillet 1860
Seebach, ministre de Saxe à Paris sous le Second Empire, informe Richard Wagner qu’il a fait l’objet le 15 juillet de la même année d’une amnistie partielle ; si le compositeur n’est pas amnistié par Jean de Saxe, territoire sur lequel il n’est pas autorisé à demeurer, il lui est néanmoins possible de séjourner dans les autres pays de la Confédération germanique.
12 août 1860
Enfin autorisé à séjourner sur son sol natal, Richard Wagner entreprend un voyage dans la vallée du Rhin, où le compositeur séjourne Cologne, Coblence et Francfort.
A Francfort, Richard Wagner est tenté de provoquer une rencontre avec Arthur Schopenhauer, mais finalement ne s’y risquera pas.
19 août 1860
De retour à Paris, Richard Wagner fait la connaissance du jeune avocat Charles Truinet, qui écrit pour l’opéra sous le pseudo de Charles Nuitter. Ce sera lui finalement qui sera chargé de traduire Tannhäuser en français en vue des représentations.
Septembre 1860
Le mois de septembre 1860 est essentiellement consacré à la révision de la partition de Tannhäuser. En plus de la première scène de l’Acte I (considérablement développée par rapport à la version créé à Dresde), Richard Wagner s’attaque à la composition de la musique de la Bacchanale qui ouvrira l’opéra, afin de satisfaire aux exigences de l’Opéra de Paris en matière de ballet.
A cette occasion, Wagner rencontre le directeur du Grand Opéra, Charles Royer.
NB : dès cette première entrevue, pointent les premières discussions très vives autour du ballet de Tannhäuser et de sa place dans l’opéra. Richard Wagner défend son point de vue selon lequel le ballet doit se situer au premier acte sous la forme d’une bacchanale et suivre tout de suite après l’ouverture ; Charles Royer lui oppose le fait que le public (dont les membres du Cercle du Jockey-Club) ne sera encore pas tout à fait arrivé à la représentation.
Les répétitions de Tannhäuser commencent en septembre 1860 avec Mlle Sax (Elisabeth), Mme Tedesco (Venus), Albert Niemann (Tannhäuser) et Morini (Wolfram).
NB : Richard Wagner note dans Mein Leben que si tout le monde est très enthousiaste au cours de ces premières répétitions, c’est que toutes les parties ont à y gagner (pour certains des chanteurs c’est leur première prestation sur la scène du Grand Opéra de Paris).
Octobre 1860
Visite à Paris de Luise, la sœur de Wagner, ainsi que d’ « une partie de la famille » (Mein Leben).
La visite de Luise et de sa fille, Ottilie, est dérangée par les travaux de reconstruction de Paris dans le nouvel aménagement de la capitale par le Baron Haussmann. Richard Wagner déménage au n°3, rue d’Aumale.
27 octobre 1860
Richard Wagner est atteint d’une fièvre typhoïde, ce qui provoque l’arrêt des répétitions de Tannhäuser à l’Opéra.
Novembre 1860
Richard Wagner achève la composition de la scène de la musique de la Bacchanale de Tannhäuser « un jour, à trois heures du matin » (Mein Leben), « au moment où Minna rentrait du grand bal de l’Hôtel de Ville ». La version dite « de Paris » de Tannhäuser est achevée ; l’acte de Vénus a été totalement remanié. Richard Wagner persiste dans sa volonté de laisser la bacchanale au début de l’Opéra, malgré l’insistance de Charles Royer qui le met une nouvelle fois en garde contre les réactions à prévoir des membres du Jockey-Club.
Décembre 1860
Pas de fête de la Saint-Sylvestre, le compositeur étant encore souffrant.
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