Résultat de plusieurs années de recherches minutieuses, notre biographie exhaustive de Richard Wagner rassemble la plupart des informations connues à ce jour sur la vie du compositeur de la Musique de l’Avenir. Ces informations proviennent notamment des propres écrits du compositeur, ainsi que de correspondances et informations recueillies par les témoignages écrits de ses proches. Notre travail s’appuie sur une compilation des autobiographies de Richard Wagner  (Ma Vie, Une Communication à mes amis…) ainsi que des ouvrages attestés des plus célèbres biographes du compositeur (M. Gregor-Dellin, H.S. Chamberlain, H. Lichtenberger…).
Réparties en neuf périodes, chacune de ces sections permet ainsi d’accéder à une chronologie complète, année après année, de la vie de Richard Wagner.

Munich et Tribschen (1864-1870)

30 janvier 1865
Trouvant au retour d’une promenade un tableau quelque peu « allégorique » où l’on voit Richard Wagner en pleine quête d’inspiration sous le regard bienveillant d’un buste en marbre représentant le monarque, le roi Louis II de Bavière, bouleversé par un tel témoignage de gratitude à son attention écrit immédiatement une missive au compositeur en ces termes : « Mon très cher Ami ! Rentré à l’instant de ma promenade, je trouve le splendide tableau ! – Quelle surprise pour moi ! – C’ est un enchantement que sa réussite ! Recevez mes remerciements les plus chaleureux et les plus sincères. […]. Merci, remerciement sincère. Jusqu’à la mort Ludwig, le 30 janvier 1865. »
Ce sera le début de « l’affaire du portrait » qui contribuera à la chute du compositeur à Munich.

Voir également à ce propos :
– Louis II et Wagner : l’affaire du portrait (LR)

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6 février 1865
Richard Wagner reçoit sa première disgrâce de la Cour de Bavière : selon des rapports assez controversés, le compositeur aurait ce jour-là, au cours d’une audience à laquelle il était reçu, appelé le roi “mon garçon”… devant le Secrétaire de Cabinet. Vraisemblablement sur les instances de membres du Cabinet, il aurait été demandé au roi Louis II de Bavière de ne pas recevoir le compositeur pendant quelque temps afin de marquer la disgrâce – si ce n’est une certaine distance – de celui-ci.

14 février 1865
Le roi Louis II de Bavière écrit à Wagner : “Je brûle du désir de voir enfin le plan ébauché par lui (Semper) pour ce Théâtre des Fêtes qui est nôtre, et autant désiré, ami chéri, par vous que par moi. Je veux dès maintenant connaître un avant-goût des merveilles futures. Ô Tristan ! Ô Siegfried… Ces gens bornés et misérables ne peuvent concevoir la nature de notre amour…”
(NB : cette lettre tend à accréditer le fait comme quoi l’anecdote de la disgrâce serait avérée)

Durant le mois de février 1865,
A Munich, la personnalité de Wagner agace autant qu’elle attire de partisans.

10 avril 1865
Naissance adultérine d’Isolde von Bülow.

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10 juin 1865
Première de Tristan et Isolde à l’Opéra Royal de la Cour. Ludwig et Malvina Schnorr von Carolsfeld incarnent le couple d’amants interdits. La direction musicale est assurée par Hans von Bülow.

13 juin 1865
Deuxième représentation de Tristan et Isolde.

19 juin 1865
Richard Wagner reçoit la visite d’un jeune homme qui souhaite rencontrer le compositeur afin de lui apporter son soutien : il s’agit d’Anton Bruckner.
Troisième représentation de Tristan et Isolde.

1er juillet 1865
Quatrième et dernière représentation de Tristan et Isolde.
De l’avis général et de celui de Wagner, pendant ces quatre représentations, la carrière d’un des chanteurs les plus doués de son époque, Ludwig Schnorr von Carolsfeld, interprète du rôle de Tristan, atteint son apogée.

12 juillet 1865
Sur demande spéciale du roi Louis II de Bavière est montée une soirée d’extraits d’opéras de Wagner uniquement dans la petite salle de théâtre rococo (Cuvilés-Theater) de la Résidence de Munich. Au cours de celle-ci brille notamment le ténor Ludwig Schnorr von Carolsfeld.

17 juillet 1865
Wagner commence à dicter à Cosima son autobiographie, Mein Leben (Ma Vie) sur demande spéciale du roi. Tous deux passent de plus en plus de temps ensemble à Munich, notamment dans les appartements de Wagner (et sans la présence de von Bülow).

21 juillet 1865
Alors qu’il est en pleine dictée de son autobiographie à Cosima – une quarantaine de pages ont déjà été écrites – Wagner est interrompu ce jour-là par l’annonce de la nouvelle de la mort de Ludwig Schnorr von Carolsfeld qui a succombé, à son retour à Dresde, aux suites foudroyantes, atteignant le cerveau, d’une inflammation articulaire due à des rhumatismes persistants contractés au cours de fréquents refroidissements sur des scènes mal tenues et exposées aux courants d’air.i
Il n’en faut pas plus pour que l’on parle d’une “malédiction de Tristan” : le ténor serait mort du rôle écrasant qu’il devait créer et chanter à Munich peu de temps auparavant.

22 juillet 1865
Wagner et Hans von Bülow effectuent un voyage à Dresde afin de rendre un dernier hommage à leur dévoué ami et collègue. Ils n’arriveront que le lendemain, soit trop tard pour assister aux obsèques de l’artiste.

25 juillet 1865
Wagner rentre à Munich, et répond à l’invitation du roi Louis II de Bavière à le rejoindre passer quelques jours au château de Berg. Quelques jours à peine après, à partir du 9 (et jusqu’au 21 août), le roi, qui n’a de cesse de penser à la mise en oeuvre de Parsifal, « installe » Wagner dans une sorte de pavillon de chasse – qui en fait n’en est pas un, l’Altlacher Hopfkopf, surplombant la rive sud du Walchensee.
Dans ce refuge en pleines montagnes, seul et loin de tout (et de tous), Wagner, selon les espoirs du roi, aurait dû consacrer tout son temps à travailler à Parsifal. Ce que le compositeur fera… entre autres !

Voir également à ce propos :
– Altlacher Hochkopf, le refuge secret de Richard Wagner et de Louis II de Bavière (LR)

6 décembre 1865
Wagner est contraint de quitter Munich par arrêté du roi.
Il quitte seul la Bavière, en train, avec Mrazek (sa servante) et son chien Pohl.
Le compositeur séjourne une semaine à La Tour-de-Peilz, en Suisse, avant de rejoindre Genève.

23 décembre 1865
Arrivé à Genève, Wagner loue pour trois mois une villa appelée Les Artichauts, près du Jardin des Cropettes, dans le quartier de Sécheron.

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Voir également à ce propos :
– Richard Wagner à la Villa « Les Artichauts » : la lettre du Nouvel An 1866 à un ami (LR)

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