Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

VAN DAM José

Né le 29 août 1940

Baryton-basse

Né à Bruxelles, fils d’un ébéniste et d’une coiffeuse, Joseph Libert Alfred, (devenu en 1998) Baron Van Damme commença à étudier le chant dès l’âge de 13 ans, et entra en 1957 au Conservatoire Royal de Bruxelles, dans la classe de Frédéric Anspach, dont il sortit diplômé au bout d’un an ; il remporta ensuite plusieurs prix dont le Concours de Bel Canto à Liège, le Concours « Ecole des Vedettes » à Paris, le Concours de la Chanson à Toulouse et le Concours International de Musique de Genève. Il fit ses débuts à l’opéra à Liège dans le rôle de Basilio dans Le Barbier de Séville de Rossini. L’impression qu’il fit fut telle qu’il fut admis, dès 1961, au sein de l’Opéra de Paris et de l’Opéra-Comique. En 1967, il entra à l’Opéra de Genève, puis, deux ans plus tard, devint l’un des principaux chanteurs du Deutsche Oper de Berlin. Il y interpréta régulièrement, de 1967 à 1973, le rôle de Leporello dans le Don Giovanni de Mozart, un rôle auquel il resta associé pendant de nombreuses années sur les scènes du monde entier. Il apprécia beaucoup ces ambiances de troupe.
A partir de 1968, José van Dam apparut sur les scènes du Festival de Salzbourg, puis au Festival de Pâques (Salzbourg) l’année suivante.

Dix ans à peine après ses débuts, le baryton-basse donnait le meilleur de lui-même sur les scènes de la Scala de Milan, du Met de New-York, de Covent Garden à Londres et très naturellement du Théâtre Royal de la Monnaie en Belgique, où l’artiste revint quasiment chaque saison.

Est-ce dû à ses origines belges ? Toujours est-il qu’il mit son phrasé si exceptionnel et sa diction impeccable au service des répertoires essentiellement français et allemand. Il créa ainsi l’éprouvant rôle de Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen en 1983 à Garnier. Tout aussi à l’aise dans le répertoire allemand et en particulier wagnérien, la chaleur de son timbre aux accents parfois inquiétants faisait de lui un Hollandais bouleversant d’humanité (celui de 1981 avec Hildegard Behrens au Festival de Salzbourg, de 1984 à la Monnaie ou de 1988 avec Lisbeth Balslev à Lyon et un Amfortas déchirant de douleur (en 1980 au festival de Salzbourg ou en 1989 à la Monnaie).

Baryton-basse par excellence, José van Dam fut également le visage si humain de Hans Sachs sur les scènes de la Monnaie, l’un de ses rôles préférés. Travailleur, toujours avec une constante soif d’apprendre et de se perfectionner, le baryton ne voulut jamais se frotter au rôle de Wotan, ni sur scène, ni en studio, bien qu’il fut invité à Bayreuth pour le rôle par Georg Solti. Il enregistra toutefois les célèbres “Adieux” au final de La Walkyrie, des pages qu’il avait souvent interprétées en concert. Avec José van Dam, le Dieu se faisait homme… Et l’on regrette que l’homme ne fut jamais le Dieu sur scène ….

NC

 

 

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