L’œuvre musicale de Richard Wagner est composée d’opéras ou “drames musicaux” allant des “Fées” (Die Feen) à “Parsifal”. Une présentation détaillée de chacune de ces œuvres majeures est ici associée à un ensemble d’articles thématiques, replaçant celles-ci non seulement dans le contexte de sa vie personnelle mais également dans son contexte social, économique et culturel. Cette section regroupe également l’ensemble des œuvres musicales (hors opéra) et son œuvre littéraire.
``ENTONNEZ CE CHANT``, Chant pour choeur d’hommes en ré bémol majeur, WWV72
(Sur la tombe de Weber – Am Webers Grabe)
``An Webers Grabe``, Männerchor a cappella, WWV72
Chant pour choeur d’hommes en ré bémol majeur, WWV72
C’est à l’instigation de Richard Wagner que la dépouille mortuaire de Carl Maria von Weber, alors à Londres où le compositeur était mort le 5 juin 1826, fut ramenée à Dresde. Quel hommage plus vibrant et solennel le compositeur du Vaisseau Fantôme et de Tannhäuser pouvait-il en effet bien rendre à l’un de ses grands inspirateurs que de lui organiser des funérailles quasi-nationales sur une musique de sa propre production ? (…)
Pour l’occasion, et à partir du 10 novembre 1844, Wagner, alors en pleine composition de Tannhäuser, se mit à la composition d’une musique funèbre “d’après des motifs d’Euryanthe”, Euryanthe étant l’un des opéras composés par Weber pour Vienne en 1823 et inspiré par un récit français du XIIIème siècle. Véritable annonciateur de Lohengrin et de Tannhäuser, Euryanthe était l’inspiration idéale pour Wagner et parfaitement de circonstance.
Le 14 décembre 1844, la dépouille mortuaire de Weber fut ramenée de Londres depuis la berge de l’Elbe au cimetière catholique du quartier de Friedrichstadt où retentit alors pour la première fois les quatre-vingts instruments à vents et tambours interprétant la Musique funèbre (appelée également Symphonie Funèbre ou bien encore Marche Funèbre) “d’après des motifs d’Euryanthe” de Richard Wagner pendant la procession aux flambeaux.
Le lendemain, le 15 décembre, sur le tombeau de Carl-Maria von Weber, Wagner prononça lui-même l’oraison funèbre. Il était tellement submergé par l’émotion qu’il en resta un moment muet. Pour achever la commémoration, un chœur d’hommes entonna le choral Hebt an den Sang (Entonnez ce chant), également composé par Wagner pour l’occasion.
NC
Voir également :
– MUSIQUE FUNÈBRE D’APRÈS DES MOTIFS D’EURYANTHE, pour instruments à vent et tambours, WWV73 (1844)
Pour aller plus loin :
– « Hebt an den Sang » (Entonnez ce chant) – le texte du choral de Richard Wagner
Hebt an den Sang, ihr Zeugen dieser Stunde,
die uns so ernst, so feierlich erregt!
Dem Wort, den Tönen jetzt vertraut die Kunde
des Hochgefühls, das uns’re Brust bewegt!
Nicht trauert mehr die deutsche Mutter Erde
um den geliebten, weit entrückten Sohn,
nicht blickt sie mehr mit sehnender Gebärde
him übers Meer, zum fernen Albion:
aufs Neu’ nahm sie ihn auf in ihren Schoß,
den einst sie auswandt’ edel, rein und groß.
Hier, wo der Trauer stumme Zähren flossen,
wo Liebe noch das Teuerste beweint,
hier ward von uns ein edler Bund geschlossen,
der uns um ihn, den Herrlichen, vereint.
Hier wallet her, des Bundes Treu genossen,
hier grüßet euch als fromme Pilgerschar;
die schönsten Blüten, die dem Bund entsprossen,
bringt opfernd dieser edlen Stätte dar:
denn hier ruh’ Er, bewundert und geliebt,
der unsrem Bund der Weihe Segen gibt.
Traduction anglaise (NB : traduction française à venir)
which moves us in so serious, so solemn a mood.
Entrust now to the words, the notes,
the message of the high feelings that move our hearts.
The German motherland mourns
no more the beloved son who was far away,
she does not gaze with longing
over the sea to distant Albion.
She took him again into her lap,
the one whom she sent away,
noble, pure and great.
Here, where silent tears of grief had been flowing,
where love still weeps for that which is most precious,
here we made a noble pact which unites us around him,
the most glorious one. Approach, you faithful companions,
here greet each other as a pious band of pilgrims.
Bring the most beautiful flowers sprung
from our company to this noble place like a sacrifice,
for here may he find rest, who, admired and loved,
gives to our group a sacred blessing.
Pour découvrir « Entonnez ce Chant », Chant pour chœur d’hommes en ré bémol majeur, WWV72 (Sur la tombe de Weber – Am Webers Grabe) :
Vous souhaitez apporter des informations complémentaires et ainsi enrichir cet article, contactez-nous !