L’œuvre musicale de Richard Wagner est composée d’opéras ou “drames musicaux” allant des “Fées” (Die Feen) à “Parsifal”. Une présentation détaillée de chacune de ces œuvres majeures est ici associée à un ensemble d’articles thématiques, replaçant celles-ci non seulement dans le contexte de sa vie personnelle mais également dans son contexte social, économique et culturel. Cette section regroupe également l’ensemble des œuvres musicales (hors opéra) et son œuvre littéraire.
``SIEGFRIED IDYLL``, WWV103
“Idylle de Siegfried” ou encore “Siegfried-Idylle”, poème symphonique, WWV103 (1870)
Le 25 août 1870, le divorce de Cosima d’avec Hans von Bülow enfin prononcé un mois plus tôt et après trois enfants illégitimes, Richard Wagner épouse sa compagne dans l’église protestante de Lucerne.
Cette période est pour le compositeur des années de bonheur et de sérénité. Il est heureux au milieu des enfants (aussi bien les siens que ceux de von Bülow), avec sa femme, recevant la visite de personnalités conquises par son oeuvre.
Le 25 décembre 1870, Cosima célèbre ses trente-trois ans. A cette occasion, Richard l’éveille aux sons de la Siegfried Idyll (de son vrai nom Tribschener Idyll mit Fidi-Vogelgesang und Orange-Sonnenaufgang as symphonic birthday greeting. Presented to his Cosima by her Richard – Idylle de Tribschen avec chant d’oiseau de Fidi et lever de soleil orange en présent symphonique d’anniversaire), poème symphonique composé spécialement pour cette occasion, Siegfried étant le nom de son fils, né le 6 juin 1869, après deux filles, Isolde et Eva.
Le secret de ce cadeau d’anniversaire a été bien gardé, les préparatifs organisés entre amis et arrangés dans le plus grand mystère. La veille, soit le 24 décembre 1870, une répétition finale est organisée par le compositeur dans un hôtel de Lucerne.
Le matin du 25 décembre, un orchestre de quinze instrumentistes, formé de quelques intimes et de musiciens de l’orchestre de Zurich installe les pupitres dans l’escalier qui mène à la chambre de Cosima. Alors que celle-ci dort encore, à 7h30, l’orchestre commence à jouer… Quel réveil…Le compositeur qui a dirigé l’œuvre du haut des escaliers pénètre avec les cinq enfants dans la chambre de Cosima en lui offrant la partition. « Maintenant, laissez-moi mourir », dit Cosima. « Il serait plus facile de mourir pour moi que de vivre pour moi », lui répond-il en souriant.
Siegfried-Idyll, dont les premières esquisses se trouvent dans un quatuor à cordes datant de 1864 appelé “ Idylle de Starnberg ”, se compose de deux thèmes principaux : le thème initial de la Paix, dit aussi thème de “ l’Immortelle bien-aimée ”, il pourrait évoquer l’apaisement dans la vie privée de Wagner et de sa famille et le thème représentant le personnage de Siegfried. D’autres thèmes sont également tirés de l’opéra Siegfried : le leitmotive du Sommeil, celui de la Résolution d’aimer, ainsi que plusieurs des leitmotive du Chant de l’oiseau.
La partition resta longtemps du domaine privé, et propriété du couple Wagner, avant que le compositeur ne décide de la modifier en vue d’une exécution par un orchestre plus complet (trente-cinq musiciens). C’est dans cette dernière version que Wagner en autorisa la publication en 1878.
Très régulièrement donnée au concert, sa durée d’exécution est d’environ vingt-cinq minutes (il est à noter qu’à l’époque de sa création, le tempo d’origine était beaucoup rapide).
NC
A propos de l’oeuvre Siegfried Idyll : voir également l’article de Chris Walton :
– De haut en bas de l’escalier, acoustique et tempi dans Traüme et Siegfried Idyll de Wagner : L’acoustique du Festspielhaus de Wagner est célébrée à juste titre. Elle est à son apogée dans Parsifal, seule œuvre écrite spécialement pour cette acoustique, où, du mélange des couleurs orchestrales du prélude jusqu’au placement des différents chœurs hors scène, Wagner utilise l’espace à sa disposition pour créer des effets musicaux jusque là tout à fait alors inédits. Comme le prouve les études sur le rôle pratique de la conception du Festspielhaus, Wagner n’a pas seulement composé pour cette acoustique, mais il a également contribué à sa création. Bien que ses connaissances en acoustique semblent n’avoir été qu’intuitives, le succès du Festspielhaus ne fut pas une simple question de hasard, mais plutôt l’aboutissement d’un intérêt de longue date pour l’espace architectural. Pour lire la suite, cliquer ici.
Pour écouter Siegfried-Idyll, WWV103 dans l’interprétation de Sir Donald Runnicles à la tête du BBC Scottish Symphony Orchestra (Royal Albert Hall, 3 août 2012) :
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