L’œuvre musicale de Richard Wagner est composée d’opéras ou “drames musicaux” allant des “Fées” (Die Feen) à “Parsifal”. Une présentation détaillée de chacune de ces œuvres majeures est ici associée à un ensemble d’articles thématiques, replaçant celles-ci non seulement dans le contexte de sa vie personnelle mais également dans son contexte social, économique et culturel. Cette section regroupe également l’ensemble des œuvres musicales (hors opéra) et son œuvre littéraire.
TRISTAN ET ISOLDE, WWV90
Tristan und Isolde, WWV90
Synopsis
Faits antérieurs
Afin d’empêcher les tentatives d’affranchissement de la Cornouailles à la suzeraineté d’Irlande, le roi a envoyé une expédition militaire commandée par Morold. Celui-ci était promis à Isolde, qui, connaissant les arts de la magie, avait empoisonné sa lame avant son départ en expédition. Il fut cependant tué en duel par Tristan, neveu du roi de Cornouailles. Tristan, blessé et empoisonné, avait envoyé la tête de sa victime à Isolde en guise de tribut. Cette dernière était la seule disposant de l’antidote du poison. Afin d’être soigné, Tristan débarqua en tant que naufragé sous le nom de Tantris sur les rivages d’Irlande et fut recueilli par Isolde. Celle-ci découvrit un morceau de la lame de Morold dans sa plaie et connaissait ainsi la véritable identité du blessé. Alors qu’elle s’apprêtait à venger son amant en assassinant Tristan inconscient, celui-ci se réveilla. Son regard provoqua la pitié d’Isolde, qui lâcha son glaive, le soigna et le laissa repartir. La paix entre la Cornouailles et l’Irlande devait être ainsi marquée, quelques années plus tard, par le mariage d’Isolde et du vieux roi Marke. Tristan fut envoyé en ambassade pour chercher Isolde. Ils promirent d’oublier les événements passés en Irlande. Pourtant, Isolde n’était pas disposée à ce mariage arrangé : en plus d’être éprise de Tristan, elle ne pouvait pas concevoir le fait d’apporter en dot son pays à la Cornouailles, qui était autrefois vassal d’Irlande.
ACTE I :
Sur le pont d’un bateau conduit par Tristan entre l’Irlande et la Cornouaille.
Isolde est accablée de désespoir : elle souhaite que le navire coule plutôt que de l’emmener vers sa destination détestée. Sa compagne, Brangäne, essaie en vain de la calmer. Isolde éclate de colère sur Tristan qui l’évite. Elle envoie Brangäne convoquer Tristan. Celui-ci répond par des réponses courtoises mais évasives. Son compagnon, Kurwenal, cependant, dit à Brangäne que Tristan n’est pas un vassal pour répondre à l’appel d’Isolde et entonne un chant insolent sur le fiancé d’Isolde, Morold, que Tristan a tué au combat. Revenue bredouille près de sa maitresse, Brangäne apprend les raisons de sa fureur : la mort de son fiancé Morold, les soins prodigués à Tristan et son mariage avec un ancien vassal. Brangäne essaie de lui dire que ce n’est pas un déshonneur d’épouser un roi et que Tristan fait simplement son devoir. Isolde répond que cela montre son manque d’amour pour elle. Brangäne rappelle à Isolde que sa mère l’a chargée de philtres magiques. Isolde, désemparée de devoir vivre en promiscuité avec l’homme aimé et d’être en même temps l’épouse du roi, décide de mourir avec Tristan en lui demandant de boire comme elle le philtre de mort. Mais Brangäne a échangé les potions et c’est le philtre d’amour qu’ils boivent. Pensant être devant la mort, Tristan et Isolde, libérés, s’avouent leur amour. Kurwenal er Brangäne ont juste le temps de les séparer avant l’accostage à Cornwall.
Acte II
Dans un jardin près du château de Marke
Les cors annoncent le départ du roi et de sa suite pour une partie de chasse. Impatiente, Isolde attend son rendez-vous avec Tristan. Brangäne la met en garde contre Melot, un chevalier jaloux. Isolde répond que Melot est l’ami de Tristan et demande à Brangäne d’éteindre le flambeau, signal convenu avec Tristan pour qu’il vienne. Les amants se rejoignent fougueusement. Ils saluent l’obscurité, qui bannit la lumière de la réalité quotidienne et les fausses apparences. Se sentant en sécurité dans la vérité de la nuit, ils s’abandonnent aux passions de l’amour. La voix lointaine de Brangäne avertit que la nuit va bientôt s’estomper et que le danger sera révélé, mais les amoureux ne l’entendent pas tout à leur extase. Kurwenal entre : le roi et ses partisans sont revenus, menés par Melot, qui dénonce les amants. Emu, Marke demande comment un chevalier qu’il aimait tant pouvait le déshonorer. Tristan dit qu’il ne peut pas répondre, puis se tourne vers Isolde et demande si elle le suivra dans le royaume de la mort. Elle accepte et Tristan se jette sur l’épée de Melot.
Acte III
A Karéolm, dans le château de Tristan.
Tristan, blessé, a été ramené à son château par Kurwenal. Celui-ci demande à ce que l’on cherche Isolde pour soigner son amant. À un berger qui s’enquiert de son maître, Kurwenal demande de changer sa mélodie triste dès qu’il voit un navire approcher. Tristan, en plein délire, se remémore son enfance et la mort de ses parents. Il s’accroche à la vie seulement pour qu’il puisse trouver Isolde et l’emmener avec lui. Il voit le navire d’Isolde approcher, mais la mer est vide. L’air du berger se change en fanfare joyeuse, le bateau accoste. Tristan se réveille dans une agitation croissante. Pour une fois il bénit le jour, parce que cela illumine le chemin d’Isolde. Imprudemment, il arrache ses bandages, laissant ses plaies saigner pour qu’elle puisse les guérir – « pour toujours ». Sitôt qu’Isolde se précipite, il tombe mourant dans ses bras. Un autre navire arrive avec le roi Marcke et Melot. , que Kurwenal suppose apporter à Marke et à Melot, Kurwenal se jette sur Melot : ils meurent tous deux au combat. Marke est venu en vain pardonner et unir les amants. Isolde, inconscient, a une vision de Tristan faisant signe depuis le monde au-delà. Elle sombre, transfigurée dans la mort, sur le corps de Tristan.
Sources :
Opéra national du Rhin. Dossier pédagogique Tristan. OnR, 2015.
Gyndebourne. Programme 20
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