L’œuvre musicale de Richard Wagner est composée d’opéras ou “drames musicaux” allant des “Fées” (Die Feen) à “Parsifal”. Une présentation détaillée de chacune de ces œuvres majeures est ici associée à un ensemble d’articles thématiques, replaçant celles-ci non seulement dans le contexte de sa vie personnelle mais également dans son contexte social, économique et culturel. Cette section regroupe également l’ensemble des œuvres musicales (hors opéra) et son œuvre littéraire.

« Une Ouverture pour Faust », WWV59

« Eine Faust-Ouvertüre », WWV59

Une Ouverture pour Faust, en ré mineur, WWV59, fait partie, au même titre que l’Ouverture en Ut Majeur ou bien que l’Ouverture “Polonia” ou encore de l’Ouverture pour le drame Christophe Colomb des oeuvres de jeunesse de Richard Wagner.

Composée entre 1839 et 1840, cette pièce était initialement destinée à être le premier mouvement d’une Symphonie sur le thème du Faust de Goethe, à l’instar de la pièce de Franz Liszt (Eine Faust Symphonie, laquelle sera créée plus tard à Weimar, en 1857).

Le mythe de Faust exerça chez Richard Wagner une certaine fascination commune à tous les compositeurs romantiques de la première moitié du XIXème siècle en Europe occidentale. En témoigne également le cycle de mélodies avec accompagnement pour piano que le compositeur réalisa dès 1831 (WWV15).

Alors qu’il réalisa qu’il ne pourrait pas achever cette symphonie dans son intégralité, Wagner révisa ce premier mouvement en y incorporant d’autres thèmes initialement destinés aux autres mouvements pour donner une forme définitive à cette Ouverture de concert sous le nom de Une Ouverture pour Faust en 1840. Cette première version ne sera présentée au public que le 22 juillet 1844 à Dresde, sous la direction du compositeur.

L’Ouverture pour Faust fut remaniée une nouvelle fois (seconde version) en 1855. Elle sera elle-même créée sous sa forme “définitive” le 23 janvier 1855, à Zurich, toujours sous la direction du compositeur.

Véritable “pendant” à l’oeuvre (plus complète et plus aboutie) de son ami et contemporain Franz Liszt, l’ouverture de Wagner est de nos jours beaucoup plus souvent jouée en Allemagne qu’elle ne l’est en France. On peut certes y apprécier les influences non négligeables de Carl Maria von Weber et de Felix Mendelssohn, les “maîtres à penser” directs du jeune Wagner de Dresde, mais déjà on peut y déceler les vigoureux élans du Vaisseau fantôme ainsi que l’orchestration de Tannhäuser. Faisant pour l’une des première fois appel au principe du leitmotive, Wagner utilise force contrebasses et tubas pour évoquer les méandres tumultueux d’un Faust vieillissant et désespéré de ne pouvoir accéder à la connaissance universelle. Quelques pages seulement, jouées aux bois, évoquent la douce personnalité de Gretchen, et il faudra seulement attendre la fin de la pièce pour que l’oeuvre apporte une conclusion dans une tonalité de Majeur, fin optimiste au voyage que Wagner propose dans l’univers de Goethe.

Bien qu’elle fut saluée à sa création par Hans von Bülow qui y voyait à travers elle “la maladie en général du genre humain” ainsi que Piotr Ilytch Tchaïkowsky qui y avait décelé “la meilleure composition de Wagner”, l’ Ouverture pour Faust fut rapidement délaissée par les organisateurs de concert au profit des extraits symphoniques de ses opéras plus probants de l’“art nouveau” tel que le proposait Richard Wagner au regard du monde.

L’oeuvre dans sa version définitive (deuxième version, 1855) dure environ huit minutes.

NC

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