ANNÉE 1859

Résultat de plusieurs années de recherches minutieuses, notre biographie exhaustive de Richard Wagner rassemble la plupart des informations connues à ce jour sur la vie du compositeur de la Musique de l’Avenir. Ces informations proviennent notamment des propres écrits du compositeur, ainsi que de correspondances et informations recueillies par les témoignages écrits de ses proches. Notre travail s’appuie sur une compilation des autobiographies de Richard Wagner  (Ma Vie, Une Communication à mes amis…) ainsi que des ouvrages attestés des plus célèbres biographes du compositeur (M. Gregor-Dellin, H.S. Chamberlain, H. Lichtenberger…).
Réparties en neuf périodes, chacune de ces sections permet ainsi d’accéder à une chronologie complète, année après année, de la vie de Richard Wagner.

Les années d’exil et d’errance (1850-1863)

Début de l’année 1859
Le début de l’année 1859 est marqué par les démarches que Richard Wagner entreprend afin d’obtenir sa réhabilitation en Allemagne.
A son souci de ne pas pouvoir rentrer dans sa patrie se joignent des problèmes financiers grandissant qui ne vont pas tarder à décider de son expulsion de Venise (alors sous domination autrichienne).
Cette période est marquée par la lecture approfondie de Schopenhauer en marge de la composition de la musique du deuxième acte de Tristan et Isolde.

1er février 1859
L’expulsion de Richard Wagner hors de Venise est décrétée à la suite des démarches de l’Ambassadeur saxon à Vienne.
Richard Wagner adresse une requête à l’intendant von Lüttichau à Dresde en vue de solliciter son amnistie.
Celle-ci se soldera par une fin de non-recevoir (que Richard Wagner reçoit par courrier le 10 mars 1859).

MVRW Tristan et Isolde9 mars 1859
Richard Wagner achève l’ébauche de l’orchestration du deuxième acte de Tristan et Isolde.

10 mars 1859
Richard Wagner note dans son Journal à Mathilde Wesendonck : “ Enfin, j’ai terminé hier mon second acte, ce grand problème musical dont la solution semblait si douteuse à tous, et je sais que je l’ai résolu, comme aucun problème n’a jamais encore été résolu. C’est l’apogée de mon art jusqu’ici. 

18 mars 1859
La partition du deuxième acte de Tristan et Isolde est enfin terminée.

24 mars 1859
Richard Wagner quitte Venise et gagne Milan, où il découvre La Cène de Leonard de Vinci ainsi que le Dôme.
L’état de siège ayant été proclamé à Milan, Richard Wagner se met en route pour Lucerne où il arrive le 28 mars et où il décide de s’établir.

2 avril 1859
Richard Wagner va passer une journée à Zurich, auprès d’Otto et Mathilde Wesendonck. “ Notre revoir fut mélancolique, mais sans aucun embarras  (Mein Leben).

10 avril 1859
Richard Wagner entame la composition de la musique du troisième acte de Tristan et Isolde.
Dans son Journal à Mathilde Wesendonck, Richard Wagner note : “ Le troisième acte est commencé. je me rends clairement compte que je n’inventerai jamais plus rien de nouveau ; cette période de suprême floraison a soulevé en moi une telle abondance de germes que je n’aurai plus qu’à puiser dans ma provision afin de m’élever aisément la fleur. ”

1er mai 1859
Richard Wagner commence l’ébauche de l’orchestration du troisième acte de Tristan et Isolde.

7 juin 1859
Monté au Rigi, Richard Wagner y est réveillé de bonne heure par le Cor des Alpes. Si l’on en croit son autobiographie (Mein Leben) la mélodie qu’il y entend lui suggère l’appel allègre qui annonce l’arrivée du vaisseau d’Isolde, dans la deuxième partie du troisième acte de Tristan et Isolde.

16 juillet 1859
Richard Wagner achève l’ébauche de l’orchestration du troisième acte de Tristan et Isolde.

MVRW WESENDONCK Mathilde Photo

6 août 1859
A quatre heures et demie de l’après-midi, Richard Wagner met un point final à la partition de Tristan et Isolde, en attendant la visite d’Otto et Mathilde Wesendonck.
Le même jour a lieu la première à Dresde de Lohengrin.

6 au 9 septembre 1859
Richard Wagner se rend à Zurich chez les Wesendonck où le compositeur expose son projet d’aller s’installer à Paris, et de tenter une nouvelle fois l’aventure française.
Richard Wagner et Otto Wesendonck s’accordent sur le fait d’éponger les dettes du compositeur et de financer son installation à Paris par la vente à Otto Wesendonck du droit de publication exclusif de La Tétralogie pour 6.000 francs.
Chez Otto Wesendonck, Richard Wagner peut revoir entre autres ses amis Herwegh, Keller ainsi que Gottfried Semper.

10 septembre 1859
Départ de Richard Wagner pour Paris.

15 septembre 1859
Arrivée de Richard Wagner à Paris.
Cinq jours plus tard, le compositeur va occuper un appartement au n°4 de l’avenue Matignon, près des Champs-Élysées, signant ainsi un bail de trois ans.
Richard Wagner a déjà en tête la représentation de Tannhäuser sur la scène de l’Opéra de ParisOn a en effet laissé entendre au compositeur qu’il peut bénéficier de l’appui de la princesse Pauline von Metternich, épouse de l’ambassadeur d’Autriche à Paris, elle-même particulièrement influente auprès de l’Empereur Napoléon III.
MVRW METTERNICH PaulineA cet effet, le 2 octobre 1859, Richard Wagner écrit à Minna : “ C’est vers le 15 janvier, je pense, que sera représenté le Tannhäuser…. Je crois pouvoir compter sur un grand succès. ”

20 octobre 1859
Paris, Richard Wagner change d’appartement pour le n°16, rue Newton, toujours dans le quartier des Champs-Elysées, “ un joli pavillon avec jardin que je louerai pour trois ans à raison de 4.000 francs par an. ” (à Minna)
Dans cet appartement, Richard Wagner mène un train luxueux, s’offrant le service de domestiques et même d’un valet.

Fin octobre 1859
Richard Wagner va rendre visite à Hector Berlioz qui est malade.
Le projet de monter, par ailleurs, Tristan et Isolde à Karlsruhe échoue.

17 novembre 1859
Dans une ultime tentative de sauver son ménage, Minna débarque à Paris pour rejoindre son mari.
Le couple reprend la vie commune, sous condition… d’une abstinence sexuelle !
Dès son arrivée au domicile de son époux, Minna congédie tout le personnel, sauf Thérèse, une Souabe, venue avec elle. La tension est palpable lors de la cohabitation des deux époux sous le même toit.
Il semble que la bonne Thérèse ait servi de tampon entre mari et femme…

Automne 1859
Richard Wagner persuade Carvalho, directeur du Théâtre-Lyrique parisien, d’écouter de larges extraits de son Tannhäuser. A l’issue de l’audition, ce dernier se montre extrêmement dubitatif.

Décembre 1859
Auguste de Gasperini, jeune médecin n’exerçant guère, mais fin mélomane (il s’est fait remarquer par un certain nombre de critiques musicales parues dans diverses gazettes de l’époque) et personnage très mondain, prend fait et cause pour Richard Wagner et lui propose d’introduire ce dernier dans les cercles mondains parisiens. Parmi ceux-ci, celui, très influent, de la princesse Pauline von Metternich.

19 décembre 1859
À l’occasion de son anniversaire, Richard Wagner envoie à Mathilde Wesendonck la partition autographe de la dernière page du prélude de Tristan et Isolde, composé en l’honneur de sa Muse.

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