1er janvier 1867
Lors d’une brève visite à Zurich, Richard Wagner s’entretient avec son ami et architecte Gottfried Semper sur la maquette du théâtre qui doit être construit à Munich (Festtheater) pour y abriter la création de ses œuvres.
21 janvier 1867
Une note – brève – dans le Journal de Cosima : “Parzival fiancé !”
En d’autres termes, le roi Louis II de Bavière a demandé en fiançailles la duchesse Sophie-Charlotte en Bavière (NB : fille du duc Max en Bavière et la duchesse Ludovica, Sophie-Charlotte est également la sœur d’Hélène, ainsi que d’Elisabeth, Sissi. Les fiançailles ne dépasseront jamais ce stade dans l’union promise par le roi Louis II de Bavière, et le mariage n’aura jamais lieu, donnant ainsi naissance au surnom de “Roi vierge” pour désigner le roi Louis II)
28 janvier 1867
Pendant la nuit, Richard Wagner, en pleine effervescence de composition du troisième acte des Maîtres chanteurs de Nuremberg se décide pour le récit final et la harangue de Hans Sachs qui devra clôturer l’ouvrage. Si l’on replace celle-ci dans le contexte de l’époque, notamment celui du conflit qui oppose la Bavière à la Prusse, celle-ci prend une tournure réellement politique : “Habt acht! Uns dräuen üble Streich!” (“Veillez-y bien! De mauvais tours nous menacent!”)
7 février 1867
Richard Wagner termine l’ébauche de la composition du troisième acte des Maîtres Chanteurs de Nuremberg.
17 février 1867
Naissance hors mariage d’Eva von Bülow, deuxième enfant de Richard Wagner et Cosima von Bülow, à Tribschen.
NB : selon toute évidence, la paternité d’Eva est attribuée à Wagner.
5 mars 1867
Richard Wagner met un terme à l’ébauche d’orchestration du troisième acte des Maîtres Chanteurs de Nuremberg.
Entre mars et juin 1867
Wagner est invité à se rendre à plusieurs audiences auprès du roi Louis II de Bavière, à Munich ainsi qu’au château de Berg. Il y sera question, lors de ces entretiens, de sujets tant personnels qu’artistiques et politiques. L’intimité entre les deux hommes n’aura jamais été aussi libre et ouverte de tous propos.
Le roi Louis II de Bavière ne se cache pas de faire part à son ami Richard Wagner de son malaise relatif à sa future union avec Sophie, sa fiancée. Si wagnérienne soit elle, saurait-elle faire une bonne épouse ? Saurait-elle… “contenter” son futur époux ?
Richard Wagner quant à lui presse le roi Louis II de Bavière de nommer Hans von Bülow au poste de maître de chapelle de la Cour Royale de Bavière… ainsi que directeur de la future École de musique royale que Wagner entend spécialiser dans le but de former des chanteurs et musiciens à son art.
Par ailleurs, les conversations reprennent de plus belle entre le roi, le compositeur et l’architecte Gottfried Semper afin d’établir les plans du futur Festtheater qui abritera les créations du compositeur, et en particulier les représentations de La Tétralogie.
Enfin, Wagner qui décidément entend se mêler de tout et voit en l’avenir politique de la Bavière la destinée de son ambition artistique, incite désormais le roi à envisager un rapprochement – qui par ailleurs, semble inévitable, avec la Prusse.
6 juin 16867
Incident sur la scène de l’Opéra de la Cour de Munich. Le roi Louis II de Bavière a ordonné une nouvelle production de Lohengrin (Hoftheater). Pour Richard Wagner, nul autre ne semble mieux désigné pour incarner le Chevalier au Cygne que son vieil ami le ténor Josef Tichatschek dont la voix est toujours aussi admirable et juvénile.
Mais le roi Louis II de Bavière – qui entend se mêler de tout, y compris d’art, voire de mise en scène – ne voit en ce dernier qu’un “sexagénaire épaissi” – exige de confier le rôle à un autre interprète… que le malheureux Tichatschek. Premiers heurts entre le roi et Richard Wagner, contrarié.
Juillet 1867
Wagner achève de composer l’orchestration du deuxième acte des Maîtres Chanteurs de Nuremberg. Dans la foulée, le compositeur se met à l’ébauche de l’orchestration du troisième acte de son opéra.
Mi-août 1867
Cosima passe l’été à Tribschen avec Richard Wagner. Ils y reçoivent la visite du Dr et d’Eliza Wille.
16 septembre 1867
Cosima se rend à Munich avec ses filles pour y séjourner auprès de son mari.
Début octobre 1867, Franz Liszt vient rendre visite au couple. Liszt ne manque pas de reprocher à sa fille sa liaison avec Wagner. Cosima retourne à Tribschen peu de temps après. Mais Liszt ne s’arrête pas de sitôt dans sa volonté de faire entendre raison à sa fille… ainsi sans doute qu’à Wagner lui-même.
Les 9 et 10 octobre 1867
,
Liszt se rend lui-même à Tribschen afin de s’entretenir avec le couple.
Cosima note dans son Journal : “Visite de Liszt : redoutée, mais s’avérant réjouissante” (Journal de Cosima)
Durant ce séjour, et avec l’aide du fidèle Hans Richter, Richard Wagner joue à Liszt des extraits des Maîtres Chanteurs de Nuremberg.
11 octobre 1867
Le roi Louis II de Bavière rompt officiellement ses fiançailles avec Sophie-Charlotte.
24 octobre 1867
À huit heures du soir, Richard Wagner met un point final à la partition des Maîtres Chanteurs de Nuremberg.
Du 28 octobre au 4 novembre 1867,
Richard Wagner se rend en voyage à Paris où il visite l’Exposition Universelle. Le compositeur profitera de ce voyage pour revoir ses amis Truinet et Metternich.
1er décembre 1867
Hans Richter se rend à Munich où il commencera fin décembre ses fonctions de répétiteur au Théâtre de la Cour (Hoftheater).