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Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
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WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

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« LES MAÎTRES CHANTEURS DE NUREMBERG EN DÉCORS NATURELS »
(Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, WWV 96)

par Henri PERRIER

À la question de savoir par quelle qualité plus qu’une autre, un être humain se rend immédiatement sympathique, je repondrais sans hésitation que cette qualité est la sincérité. Il est certes difficile de donner une définition brève et précise de ce qu’est la sincérité. Je dirais que c’est la faculté d’exprimer ses sentiments et ses idées de la manière la plus naturelle et la moins conventionnelle possible, sans le désir de paraître autrement, sans le souci de trahir ce que l’on sait être la vérité. La sincérité peut cependant être pénible quand elle s’exprime avec brutalité, grossièreté ou sottise ; ce qui la rend agréable, c’est le tact, la subtilité, la discrétion.

A la question de savoir pour quelle raison Richard Wagner est l’artiste que je révère plus, et beaucoup plus, que d’autres grands artistes, je crois que je répondrais que c’est peut-être en premier lieu à cause de sa sincérité.

Enfin à la troisième question de savoir dans quel ouvrage de Wagner, cette sincérité apparaît de la manière la plus simple et la plus éclatante, je répondrais que c’est probablement dans ses Maîtres Chanteurs.

La sincérité dans l’art, cela peut s’appeler le naturel (à ne pas confondre bien sûr avec le naturalisme) ; Wagner qui s’ y connaissait, appelait cela « le purement humain libéré de toute convention ». Les Maîtres Chanteurs sont une œuvre où le sens du naturel de Wagner se manifeste de façon concrète presque palpable. Quand on aime les Maîtres Chanteurs, on a le sentiment d’avoir vécu à Nuremberg au XVIème siècle, on croit presque avoir fait son apprentissage de cordonnier et quand on assiste à une représentation, on a l’impression d’avoir revêtu ses plus beaux atours pour assister à la grande fête du chant, de la musique et de la poésie. C’est dire si le décor a de l’importance dans les Maîtres Chanteurs, le décor qui n’est pas seulement l’élément visuel du spectacle, mais aussi et surtout l’ambiance créée par le texte et par la musique. Pourtant, assez paradoxalement, l’évocation de décors réellement naturels revêt un caractère assez précaire.

Ainsi Wagner connaissait bien la ville de Nuremberg et les traditions de la vieille Allemagne ; cependant, pour écrire son poème, il ne s’est pas déplacé sur les bords de la Pegnitz mais à Paris où il s’enferma dans une chambre d’hôtel ayant vue sur le Louvre et les quais de la Seine. Quant à moi, pour écrire ma modeste prose, je ne me suis pas rendu au coeur de l’Allemagne, mais j’ai simplement profité d’un week-end passé au bord de la mer pour taquiner mes souvenirs et consulter mes notes de voyages, assis dans le sable, le soleil bien fixé au-dessus de mon chapeau ; et mes yeux se levaient souvent de ma table à écrire improvisée pour se perdre dans l’infini bleuté de l’horizon, pour suivre le vol des mouettes ou pour contempler les formes avantageuses des belles baigneuses bronzées.

Après un rappel de biographie couvrant la longue période de genèse de l’oeuvre, je vous emmènerai à travers l’Europe sur les lieux fréquentés par Wagner aux diverses époques où il travailla aux Maîtres Chanteurs, puis nous irons à Nuremberg visiter des endroits susceptibles d’évoquer de manière concrète les diverses scènes de ces Maîtres Chanteurs.

La genèse de l’oeuvre

C’est en juillet 1845, au cours de ce fameux séjour à Marienbad où il conçut également son Lohengrin, que Wagner écrivit un premier plan scénique des Maîtres Chanteurs. Il avait lu une histoire de la littérature allemande et avait pris un grand intérêt pour le personnage de Hans Sachs. A l’époque, il pensait suivre le conseil de ses amis qui souhaitaient le voir écrire un opéra léger et gai qui pourrait lui apporter le succès et la fortune. Les Maîtres Chanteurs auraient été un pendant comique à Tannhäuser suivant la tradition de la Grèce antique. Mais finalement le projet de Lohengrin s’imposa avec plus de force et l’esquisse des Maîtres Chanteurs fut rangée dans les cartons. Il n’en fut plus question jusqu’en 1851, date à laquelle Richard raconte son projet dans la publication autobiographique intitulée : Une Communication à mes amis. Puis ce fut de nouveau un long sommeil de dix ans.

La ville de Nuremberg en Haute=Franconie, telle que la découvrit RichardWagner (photo fin XIXe siècle)

C’est probablement au cours d’un voyage à Nuremberg en août 1861 que Wagner repensa à son sujet. Il y fit une joyeuse visite en compagnie de Blandine (la sœur de Cosima) et de son mari Emile Ollivier. Cela lui rappela sûrement la scène burlesque qu’il avait vécu dans cette même ville de Nuremberg en 1835 : une scène de pugilat nocturne rapportée dans l’autobiographie Ma Vie. Dans une lettre datée du 30 octobre 1861, Wagner fait part à son éditeur Schott de l’existence de ce projet sur les Maîtres Chanteurs et de son souhait d’y travailler à nouveau. Mais il ne prend la décision de se mettre à l’œuvre qu’une semaine plus tard en quittant Venise où il fait un bref séjour en compagnie des Wesendonck. Il y a revu Mathilde apparemment très heureuse et qui attend un enfant. Richard se résigne, et triomphe de son amertume en choisissant le renoncement. Il contemple l’Assomption de la Vierge peinte par le Titien : il a l’impression de voir mourir Isolde, comme si la Vierge figurait Mathilde qui disparaît à ses yeux. Wagner devient Hans Sachs ou plus exactement c’est Hans Sachs qui devient Wagner. Dès son retour à Vienne, pendant le long voyage en chemin de fer, Richard a la première évocation musicale de l’Ouverture. Il demande à son ami Comelius de lui procurer une vieille chronique du XVIlème siècle traitant « De l’art ravissant des Maîtres Chanteurs ». C’est dans ce livre qu’il trouve les noms de ses personnages ainsi que les règles de la Tablature et les pittoresques dénominations des chants de maître. Il écrit alors un deuxième scénario en prose, bientôt suivi d’un troisième dont il va faire lecture à Franz Schott. En même temps il se met d’accord avec ce dernier pour obtenir une avance de fonds lui permettant de réaliser son œuvre.

Sur les rives du Rhin, à Biebrich, la maison où Wagner composa Les Maîtres chanteurs de Nuremberg

À la fin du mois de décembre, il se rend à Paris et descend à l’hôtel du Quai Voltaire où il commence la rédaction de son poème. A la fin janvier, ce travail est terminé, et le 5 février Wagner fait une première lecture publique de son livret chez les Schott à Mayence. Il s’installe alors à Biebrich de l’autre côté du Rhin où il restera jusqu’au mois de novembre. C’est à Biebrich que Richard se met à la composition musicale en commençant par l’Ouverture, puis le début du premier acte. Le jour de son quarante-neuvième anniversaire, il a l’idée de ce que sera le prélude du troisième acte. A la fin de l’été, des circonstances diverses vont l’obliger à interrompre son travail, mais il est clair qu’à ce moment, une grosse part de la substance musicale des Maîtres Chanteurs a déjà été élaborée. Le 1er novembre 1862, Wagner dirige la première exécution de l’Ouverture au Gewandhaus de Leipzig devant une assistance clairsemée, mais enthousiaste puisque composée à peu près exclusivement de ses parents et amis. Cette date marque aussi un arrêt qui se prolongera pendant plus de trois ans, le travail de composition n’étant repris que très épisodiquement à Vienne puis à Munich. Ce n’est qu’au début de l’année 1866 que Wagner s’y remet activement pour terminer le premier acte à Genève à la fin du mois de mars. Peu après, il s’installe très solidement à Tribschen près de Lucerne. Pendant le printemps et l’été, il y compose la musique du deuxième acte et il entame tout de suite le troisième acte dont le livret a subi d’importantes modifications (songe de Walther, chant de Beckmesser et harangue finale de Sachs). La partition sera achevée le 24 octobre 1867. Il faut remarquer que les gros soucis personnels dans ses relations avec Cosima, Hans de Bülow et le roi de Bavière n’ont pas eu de répercussion sur son activité créatrice et n’ont pas troublé la sérénité et la gaité dont est imprégnée la musique des Maîtres Chanteurs.

Mis en répétition, au début de l’année 1868, au théâtre de Munich, l’ouvrage verra sa première représentation le 21 juin. Monté dans des conditions artistiques de perfection très exceptionnelle sous la direction musicale de Hans de Bülow, alors que Wagner s’occupait personnellement de la mise en scène, ce fut un grand succès de prestige pour le Maître qui répondit à l’ovation d’une foule de célébrités, d’amis et de journalistes depuis la loge royale où Louis II, en un signe suprême de faveur, l’avait fait appeler. On peut penser qu’à ce moment précis, Richard a vu passer en un défilé infiniment accéléré les vingt-trois années qui s’étaient écoulées depuis sa première conception des Maîtres Chanteurs à Marienbad.

Les lieux de la création

La maison de Marienbed où Wagner séjourna en 1845

MARIENBAD

En tchèque Marienzké Lazné, cette vénérable ville d’eaux se situe à une centaine de kilomètres à l’est de Bayreuth. La maison où Wagner séjourna en 1845 existe toujours au numéro 1 de la rue Karlowska ; une plaque commémorative y a été apposée. 

VENISE

L’hôtel Danieli où Wagner résida en novembre 1861 et le tableau de l’Assomption peint par le Titien (maintenant dans l’église dei Frari), sont les témoins toujours présents de la décision subite du Maître de composer son ouvrage.

VIENNE

L’hôtel de l’Impératrice Elisabeth où Wagner écrivit la version définitive du scénario est un établissement assez cossu du centre de la ville, 3 Weihburggasse. Le séjour de Wagner y est signalé sur une plaque placée dans le hall d’entrée. A Vienne encore, on peut voir la maison habitée par Wagner en 186364 dans le quartier de Penzing, 72 Hadikgasse, près de Schönbrünn. Là aussi, il y a une plaque commémorative avec un portrait du Maître et une inscription rappelant que c’est dans les heures les plus pénibles de sa vie qu’il travailla à son ouvrage le plus ensoleillé avec cette citation du chant de Walter von Stolzing : « Der Noth entwachsen Flügel » (Les ailes [du génie] ont grandi dans la détresse).

Au n°19 du quai Voltaire, une plaque témoigne du passage du Maître à Paris.

PARIS

L’hôtel du Quai Voltaire, où Wagner rédigea son poème en vers, existe toujours au numéro 19 du quai. Son nom figure parmi d’autres clients illustres sur une plaque et quelques pauvres documents wagnériens sont exposés dans le petit salon. De l’autre côté de la Seine, quand on passe sous les arcades du Palais Royal, il faut se souvenir que c’est ici que le Maître eut l’inspiration soudaine de la mélodie du choral de Hans Sachs : « Wach auf ! »

MAYENCE

La maison d’édition Schott qui se trouve au 5, Weihergarten honore avec éclat la mémoire de Wagner : un grand buste est placé dans l’entrée, et le salon où le Maître lut son poème est un véritable petit musée présentant de nombreux documents autographes. De plus, la maison Schott s’est montrée reconnaissante envers Richard Wagner en faisant édifier un monument dédié à son génie (évidemment, il s’agit d’une sculpture abstraite !) qui se trouve sur la promenade au bord du Rhin au niveau de la salle de concert « Rheingoldhalle ».

Sur l’autre rive du Rhin, à Biebrich, on trouve, au 137 Rheingaustrasse, la maison à l’architecture très curieuse que Wagner habita en 1862. C’est là qu’il commença la composition de la musique des Maîtres Chanteurs et bien sûr, il y a une plaque sur le mur d’enceinte de la propriété qui rappelle cet événement.

LEIPZIG

Il n’y a pas de plaque commémorative de la première audition de l’Ouverture car l’ancien Gewandhaus a été détruit. Mais au musée historique de la ville, on peut voir le pupitre des chefs d’orchestre du Gewandhaus, celui dont Wagner se servit pour conduire l’exécution de cette ouverture.

La villa Pellet sur les rives du lac de Starnberg, près de Munich.

MUNICH

Au bord du lac de Starnberg, à Kempfenhausen, se trouve l’ancienne Villa Pellet où Wagner habita pendant l’été 1864. Une inscription sur la façade dit qu’il y travailla à ses Maîtres Chanteurs. En fait, il y travailla certainement très peu car il avait bien d’autres choses à faire avec la très chère Cosima. Dans la ville même de Munich, le monument qui est le témoin le plus sérieux de l’époque des Maîtres Chanteurs est naturellement le National-Theater où l’œuvre fut créée. Le bâtiment, bombardé et incendié en 1945, a été reconstruit ; il est bien connu des amateurs d’art lyrique et une représentation des Maîtres Chanteurs y revêt un peu le caractère d’une célébration.

GENEVE

La propriété « Les Artichauts » où Wagner termina la composition du premier acte a été démolie à la fin des années cinquante ; à sa place se trouve maintenant l’église catholique de Saint-Nicolas-de-Flue. Mais les Genevois n’ont pas oublié et une rue, donnant sur la route de Montbrillant et située à proximité de l’emplacement des « Artichauts », porte maintenant le nom de Richard Wagner. Voir également le salon Wagner à l’hôtel Métropole.

LUCERNE

J’ai gardé pour la fin le lieu qui semble le plus chargé de souvenirs relatifs aux Maîtres Chanteurs. C’est la belle villa de Tribschen, devenue un musée Richard Wagner. Entre autres souvenirs, pour nous rappeler le temps où Wagner y écrivait la musique des Maîtres, on peut voir des fragments manuscrits de la partition, le piano Erard sur lequel le Maître travaillait, une veste et un béret de velours, une robe de chambre et même le fauteuil où Richard s’asseyait et sur lequel il s’est fait photographier tenant dans ses bras sa fille Eva, née à Tribschen en 1867.

LES LIEUX DE L’ACTION

Une vision imagée du Nuremberg de la Renaissance telle que Wagner l'aurait rêvée pour y placer l'action de ses Maîtres chanteurs.

Plusieurs petites villes d’Allemagne ont admirablement conservé leur caractère ancien de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance, mais c’est à Nuremberg, et non ailleurs, qu’il faut chercher des endroits suffisamment évocateurs pour qu’une imagination moyennement fertile puisse les admettre comme décors naturels des Maîtres Chanteurs. Autrefois, du temps de Lavignac, c’était encore relativement facile. Malheureusement, il y a eu le désastre de la deuxième guerre mondiale : la vieille ville de Nuremberg a été très gravement endommagée par les bombardements. Il existe une photographie qui illustre de manière terrible les dernières paroles de Hans Sachs à la fin du troisième acte : « Si le Saint Empire disparaissait en fumée, il nous resterait toujours le saint art allemand ». Sur cette photographie prise au lendemain des bombardements, on voit la statue de Hans Sachs demeurée intacte sur son socle avec à l’arrière-plan un chaos immense de maisons et d’édifices en ruines.

La reconstruction a cherché à conserver à la cité sa physionomie originale. Menée hâtivement, elle n’y a pas toujours réussi, ce qui fait que le visiteur doit solliciter fortement son imagination pour reconstituer des décors naturels.

L’église où se passe le premier acte, conformément à la vérité historique, est l’église Sainte-Catherine, lieu où les Maîtres Chanteurs de Nuremberg tenaient leurs réunions. Elle se trouve au sud-est de la ville. En fait, il ne subsiste que les ruines de cette église qui n’a pas été reconstruite après la guerre : seuls les murs ont été consolidés, il n’y a pas de voûte. L’endroit est utilisé en été comme théâtre de plein air et on y joue des pièces de Hans Sachs. Il faut signaler à proximité immédiate un café-restaurant dont la décoration (peintures murales, vitraux des fenêtres) rappelle les Maîtres Chanteurs. Souvent les décorateurs de théâtre ont pris comme modèle des églises de Nuremberg au gothique beaucoup plus somptueux que la modeste Katharinenkirche : la Lorenzkirche ou la Sebaldkirche. Dans sa première esquisse en prose, Wagner situait le premier acte dans l’église Saint-Sebald.

La maison d'Albrecht Dürer à Nuremberg

Pour le décor du deuxième acte, on peut parcourir les rues de Nuremberg à la recherche d’un endroit adéquat. Personnellement, j’ai trouvé que la petite place, sur laquelle donne la maison d’Albrecht Dürer, pourrait assez bien convenir. Bien sûr, c’est plutôt la maison de Hans Sachs qu’il fallait trouver mais, elle aussi a été détruite. Une plaque en indique l’emplacement dans la Hans Sachs Gasse. Devant la maison moderne qui l’a remplacée, un arbre a poussé, mais c’est un érable et non un sureau. Non loin de là, sur la place Hans Sachs, le cordonnier-poète a sa statue en bronze datant du XIXème siècle. Un autre monument grandiose a été récemment élevé à sa gloire. C’est une fontaine, la Hans-Sachs Brunnen, œuvre du sculpteur Jürgen Weber, érigée près de la Weisserturm au bout de la rue Breite Gasse. Plusieurs groupes en bronze illustrent de manière réaliste et humoristique diverses scènes de la vie en ménage, inspirées de la poésie de Hans Sachs : « Douceur et amertume de la vie conjugale ». Le poète cordonnier domine la fontaine du haut d’un socle où il semble exécuter un pas de danse.

Par ailleurs, je me souviens d’avoir vu au musée du château de Rudolstadt, dans une salle consacrée à l’artisanat ancien, une table de travail de cordonnier avec tous les accessoires, y compris le globe de verre rempli d’eau pour focaliser la lumière d’une lampe dont Sachs se sert pour empêcher la fuite d’Eva et Walter.

Comme la maison de Hans Sachs n’existe plus, je ne peux vous proposer de décor naturel authentique pour le premier tableau du troisième acte. En revanche, je peux vous proposer de visiter la maison de Dürer dont les pièces sont meublées dans le style de l’époque avec une opulente sobriété que l’on imagine bien pour représenter l’intérieur de la demeure de Hans Sachs.

La Wöhrderwiese de nos jours, à toute proximité dur coeur de la ville de Nuremberg.

Il reste à trouver la prairie du concours, la Festwiese du deuxième tableau du troisième acte. Déjà, au début du siècle, ce cher Albert Lavignac y avait renoncé. Mais était-ce une raison suffisante pour décourager un explorateur wagnérien aussi téméraire que votre serviteur. Eh bien, non ! J’y suis allé et j’ai cherché. D’après des documents anciens, il existait bien à Nuremberg au XVIème siècle une prairie, une sorte de parc public servant aux rassemblements et aux fêtes populaires : c’était la Hallerwiese. Le nom subsiste toujours mais l’endroit, à l’ouest de la vieille ville, est aujourd’hui construit et il n’y a plus guère de trace de prairie. Cependant, il existe dans la ville actuelle un lieu un peu plus crédible : c’est la Wöhrderwiese que l’on trouve en continuant à l’est, pas très loin de l’église Sainte-Catherine. Elle est entourée d’arbres et délimitée par deux bras de la Pegnitz. Elle se trouve à l’extérieur des remparts de la vieille ville mais, comme Nuremberg a grandi, elle est maintenant en pleine agglomération. Evidemment une prairie n’est qu’une prairie ; or l’élément déterminant du décor de la scène finale, ce n’est pas la prairie mais la fête qui s’y passe. Et cela, seule une belle représentation théâtrale des Maîtres Chanteurs peut le faire éprouver. Si le hasard vous mène pour cela à l’opéra de Nuremberg (Richard-Wagner-Platz), ne manquez pas d’y admirer une amusante peinture représentant Wagner en compagnie d’autres compositeurs d’opéras qui souhaitent la bienvenue aux spectateurs et, dans le foyer, un beau buste du Maître près d’un immense et célèbre tableau du peintre Max Slevogt qui représente, non pas une scène des Maîtres Chanteurs, mais Tannhäuser et Vénus au Hörselberg.

A propos, des recherches récentes ont établi que le personnage historique, le Minnesänger Tannhäuser, avait terminé sa vie à Nuremberg après être entré dans l’Ordre des Chevaliers Teutoniques. Sa sépulture se situerait à un emplacement indéterminé dans le terrain de l’église de l’Ordre, la Jakobskirche.

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Qui a mis en scène Parsifal le 30 juillet 1951 à l’occasion de la réouverture du Festival de Bayreuth ?
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Wieland Wagner, qui ouvrit ainsi la voie à une nouvelle esthétique, avec un « dépouillement » radical de l’espace scénique et des productions non conventionnelles.

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