Michael Volle ne pouvait échapper au destin d’artiste auquel la famille voue la carrière de ses enfants : ses propres frères mèneront en effet une carrière d’acteur (Harmut) ou bien encore, comme lui-même, d’artiste lyrique (Dietrich).
Comme bon nombre de jeunes allemands chez qui on décèle une sensibilité artistique affirmée, le tout jeune Michael Volle fait son premier apprentissage du chant parmi les rangs de la chorale de la petite paroisse de sa ville natale, en Forêt-Noire. On lui enseigne également les rudiments de la maîtrise d’un instrument : ce sera l’alto. Ainsi, l’adolescent s’illustre tout jeune dans les petits ensembles orchestraux de sa région.
A l’heure où l’on se doit d’effectuer les choix qui guideront une vie « rangée » ou bien « moins conventionnelle », le jeune homme entame tout d’abord des études afin de devenir enseignant. Vraisemblablement sans très grande conviction, puisqu’en parallèle, à l’âge de 25 ans, l’étudiant revient à la musique et commence de très sérieuses études de chant. Pour preuve de sa motivation : c’est auprès de la Guildhall School, la très prestigieuse école supérieure de musique et d’art dramatique londonienne qu’il effectue sa formation. Après avoir étudié notamment avec Josef Metternich et Rudolf Piernay, Michael Volle remporte une avalanche de premiers prix de concours de chant internationaux (notamment à Genève ou bien encore à Gütersloh, en Allemagne). Immédiatement à l’issue de ces distinctions, le baryton débute alors sa carrière d’artiste lyrique en 1990 sur la scène de l’Opéra de Mannheim où il signe son premier engagement. Pour autant, le jeune chanteur se produit également sur les scènes lyriques de Bonn, Düsseldorf et Cologne.
En 1997, Michael Volle fait également des débuts particulièrement remarqués à l’Opéra Royal de Covent Garden, pour son interprétation du rôle du Héraut dans Lohengrin. Déjà son premier succès chez Wagner.
Michael Volle intègre ensuite la troupe de la Staatsoper de Bavière à Munich, au cours de la saison 2007/08. Alors que le baryton se forge son propre répertoire en y interprétant tous les emplois les plus célèbres de sa tessiture (Don Giovanni, Eugène Onéguine, le comte Almaviva, Barak le teinturier ou bien encore le bohème Marcello), c’est bien dans les rôles de baryton wagnérien que Volle révèle au public tout son talent : Kurwenal, Gunther, Beckmesser et surtout Wolfram, des rôles qu’il imprime de cette « marque de fabrique » unique qui est la sienne, et héritée tant de l’opéra que de l’art du Lied, des rôles qu’il interprète année après année et dans lesquels il se montre tout simplement… insurpassable.
Preuve en est sa première invitation (en 2007) à se produire sur la prestigieuse scène du Festival de Bayreuth, où il y il fait des débuts remarqués dans le rôle (particulièrement exigeant) de Beckmesser dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (mise en scène de Katharina Wagner). Il y sera réinvité dès l’année suivante, en 2008, tant son interprétation avait conquis le public. D’insurpassable, l’artiste devient… irremplaçable.
En 2011, Michael Volle est invité à se produire au Festival d’été de la Staatsoper de Munich où on le retrouve dans le rôle du Maître de musique (Ariane à Naxos) et dans celui de Kurwenal (Tristan et Isolde). Cet artiste « boulimique » que rien ne semble arrêter dans son exploration du répertoire wagnérien aborde sans peur (et d’ailleurs sans reproche) de nouveaux challenges, qui lui font gravir un nouveau degré tant de popularité que de prestige dans le répertoire des œuvres de Richard Wagner. Avec successivement deux prises de rôle majeures : tout d’abord, le Wotan de La Walkyrie sur la scène du Théâtre de la Maestranza de Séville, puis en 2012, il interprète son tout premier Hans Sachs dans Les Maîtres chanteurs à Zurich.
En 2013, il débute à la Scala de Milan dans le rôle de Wotan dans Le Ring de Wagner et effectue encore une nouvelle prise de rôle : celle du Hollandais dans Le Vaisseau fantôme à Berlin.
En novembre 2016, il incarne Wotan à Tokyo dans L’Or du Rhin. Il fait ensuite en janvier 2017, son grand retour à l’Opéra de Paris (où il avait débuté dans le rôle de Mandryka dans Arabella de Strauss) dans le rôle de Papageno dans La flûte enchantée de Mozart, puis revient la même année au Théâtre de la Scala pour Les Maîtres chanteurs en mars. En avril 2017, nouveau challenge : il interprète le rôle du Hollandais maudit dans Le vaisseau fantôme au Metropolitan opera.
D’une joviale spontanéité et d’une générosité communicative, cet interprète majeur de la scène wagnérienne contemporaine est tant encensé par le public de ses fans envers qui il n’est jamais avare d’attentions, que par la critique internationale : le chanteur a reçu de nombreuses distinctions comme celle de « chanteur de l’année » (pour Opernwelt, 2008, tout comme pour les Opera International Awards, 2014). Si c’est la scène et les rôles d’opéra qui occupent principalement aujourd’hui la carrière de Michael Volle, ce dernier ne délaisse pourtant pas l’art du lied : il enregistre plusieurs CD consacré à Schubert et Bach notamment. Son Winterreise (Naxos) ou bien son Schwanengesang (Animato) figurent parmi les enregistrements les plus aboutis, en particulier pour le caractère introspectif qu’il donne des personnages mis en musique par Franz Schubert.
Durant l’été 2017, sur la prestigieuse scène du Festpielhaus de Bayreuth, Michael Volle a incarné son premier Hans Sachs dans la nouvelle production des Maîtres Chanteurs de Nuremberg.
Michael VOLLE,
« Chanter Wagner comme l’interprète d’un Lied «
Un portrait wagnérien écrit et réalisé par Nicolas CRAPANNE
extrait de la série « UNE VOIX POUR RICHARD WAGNER »
@ tous droits réservés Le Musée Virtuel Richard Wagner 2017-2018
« UNE VOIX POUR RICHARD WAGNER »,
Une série exclusive, écrite et réalisée par Nicolas CRAPANNE,
auteur-réalisateur
pour Le Musée Virtuel Richard Wagner.
@ tous droits réservés Le Musée Virtuel Richard Wagner 2017-2018