Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

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UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

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L’AVENTURE DE BAYREUTH

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ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

RICHARD WAGNER ET FRANZ LACHNER

La caricature des Fliegende Blätter de 1865 illustre l’affrontement de Richard Wagner et de Franz Lachner sur la scène musicale munichoise. Wagner, cambré comme un coq prêt au combat, une main au revers de son habit, le menton relevé, toise Lachner de manière provocante tout en piétinant une partition de Mozart.
Franz Lachner, qui avait dominé la vie musicale munichoise sous les règnes de Louis Ier et de Maximilien II de Bavière,  n’appréciait ni la musique ni la personnalité de Wagner.
Lorsque le Roi Louis II de Bavière invita Richard Wagner à venir s’installer en Bavière et lui assura tous les moyens pour pouvoir continuer l’écriture et la création de ses oeuvres, Franz Lachner était depuis 1842 le directeur général de la musique à Munich, et sa réputation était établie au-delà des frontières.
Connu pour sa discipline et ses exigences, il avait porté l’orchestre munichois à l’excellence, ce qui sera de tout bénéfice pour Wagner lorsque ce dernier parviendra à l’évincer. L’Opéra de Munich devait à Franz Lachner une prospérité qu’il n’avait pas connue avant lui. Comme compositeur, Lachner avait beaucoup d’affinités avec Franz Schubert. On a conservé de lui des opéras : Alidia, Catherine Cornaro, Benvenuto Cellini; la cantate les Quatre âges de l’homme; un oratorio : Moïse et huit symphonies; huit suites d’orchestres beaucoup de lieders et de compositions pour piano et orgue, et des chœurs d’hommes d’une grande beauté.
Si Lachner et Wagner  ne s’appréciaient pas, ils se respectaient cependant. Ainsi, après les fameuses 77 repétitions de Tristan à Vienne, c’est Lachner qui reprendra le flambeau de cet opéra avec l’orchestre de l’Opéra de la cour à Munich, avant de céder la place à Hans von Bülow. Outre Tristan, Lachner répéta également le Vaisseau fantôme et les Maîtres chanteurs, et dirige Tannhäuser et Lohengrin.
L’histoire des relations entre les deux hommes remonte à bien avant la confrontation munichoise de 1865 et des années suivantes. En 1839, Wagner résidait à Paris où il tirait le diable par la queue alors qu’il venait de fuir Riga en raison de ses dettes. Cette même année, le journal de musique français Le Ménestrel, dans son édition du 24 mars, évoquait avec admiration la carrière de Franz LachnerWagner  a pu avoir connaissance de cet article :

Esquisses biographiques

FRANZ LACHNER
 
     Franz (François) Lachner, né en 1804, à Krain, petite ville de Bavière, montra, dès ses premières années, les plus rares dispositions pour la musique. Son père, organiste, aimait aussi cet art avec passion et chercha à en inspirer de bonne heure le goût à ses enfants. Il leur faisait apprendre le violon et le piano ; mais François, son plus jeune fils, sut mieux que ses frères seconder, par la rapidité de ses progrès, les efforts paternels, et se distingua bientôt sur cet instrument. Plus tard, espérant s’instruire davantage et avancer son éducation musicale, Lachner alla à Neuburg. Il vint ensuite à Munich où il reçut les conseils du célèbre Winter. Il étudia aussi, sous la direction d’Eisenhofer, la composition vocale, et se perfectionna dans une branche de l’art fort cultivée en Allemagne et à laquelle appartenait le Lied, cette mélancolique et gracieuse production que Beethoven et Schubert sont parvenus à nous faire goûter. Quand il eut acquis toutes ces connaissances nouvelles et qu’il se fut familiarisé avec la manière des grands maîtres tant anciens que modernes, il se rendit à Vienne et sollicita la place d’organiste à l’église protestante de cette ville. Trente concurrents se la disputaient; mais Lachner l’emporta sur eux tous avec le secours de l’abbé Stadler. Il quitta ensuite l’église, et devint directeur de musique du grand théâtre impérial. Eu 1834, on l’appela à Manheim [sic] pour remplir les fonctions de maître de chapelle de la cour, où il fut toujours accueilli avec les marques de la plus haute distinction. A celle époque, il fil exécuter une troisième symphonie qu’il venait de terminer. De 1835 à 1836, il en composa une pour le concours ouvert à Vienne; elle obtint le grand prix. Cela lui valut d’être nommé maître de chapelle du roi de Bavière, emploi qu’il a conservé depuis.
     Si l’on en croit les critiques allemands, ses compositions sont dignes d’être placées à côté des oeuvres de Mozart, de Beethoven. Ses oratorios, principalement Die vier Menschen alter (les quatre âges de l’homme), poème de J. G. Seidl, et Moïse, poème de Bauernfeld, furent exécutés plusieurs fois et accueillis avec enthousiasme. Ses deux symphonies, l’une en mi-bémol, l’autre en fa, sont aussi fort remarquables, tant par l’originalité de l’instrumentation que par la grâce de la mélodie, et généralement par la majesté du style.
      Lachner a composé un grand nombre de trios, quatuors, quintettes, etc. Il a écrit deux opéras qui ont été achetés par l’administration du grand théâtre de Vienne ; nous n’avons pas encore eu nouvelle qu’ils aient été représentés. Quelques airs de sa composition ont été aussi intercalés dans des opéras d’auteurs étrangers, notamment dans Fra-Diavolo. Celle fois, c’était une belle cavatine en mi-bémol.

   Vienne a été le théâtre des succès de Lachner et le berceau de sa brillante réputation; ses productions y sont tirs -estimées, et tout le monde y connaît sa délicieuse chanson Das Waldvoeglein (l’oiseau de la forêt). Nous dirons, en terminant cette notice, que Franz Lachner n’est pas seulement un compositeur de beaucoup de génie, mais qu’en outre, par son exécution remarquable sur le piano et sur le violon, il se place au rang des virtuoses les plus éminemment distingués. E. »Wagner parle à plusieurs reprises de Lachner dans Mein Leben (Ma vie), il le mentionne dès 1842, puis en 1855 et 1858, en le dépréciant à chaque fois de manière dédaigneuse ou sarcastique.

Le Ménestrel rappelle dans son édition du 16 mars  1907 les contacts qu’avaient eu Wagner avec Lachner en 1858 en vue de faire monter Rienzi à Munich:La censure et Rienzi. Il y aura bientôt cinquante ans, au commencement d’octobre 1858, Wagner eut une correspondance avec Franz Lachner, alors directeur général de la musique à Munich. Il s’agissait des représentations de Rienzi. Tout paraissait marcher à souhait; Wagner attendait avec la plus vive impatience l’envoi des cinquante louis d’or qui lui avaient été promis comme honoraires. Au lieu de l’argent qu’il attendait fiévreusement, il reçut une lettre de Lachner datée du 26 octobre ; cette lettre lui apportait la nouvelle que le comité de lecture du Théâtre de la Cour avait interdit la pièce et que sa décision était basée sur des motifs religieux. Wagner stupéfait, furieux, s’épancha dans le sein de Liszt : « C’est dommage pour la belle religion », lui écrivit-il, « mais si de pareilles choses peuvent arriver, c’est de ta faute et tu en es bien aussi le complice; qu’as-tu besoin de composer pour les prêtres de si belles messes ! » Rienzi ne fut joué à Munich que le 27 juin 1871, près de trente ans après la première représentation à Dresde (20 octobre 1842). Lachner avait demandé sa retraite en 1865, principalement à cause du peu de sympathie qu’il avait pour la musique de Wagner, devenue envahissante dans la capitale de la Bavière, de par la volonté du roi Louis II. »

B. Petermann, le correspondant allemand de la Revue britannique publie un article consacré à Franz Lachner en octobre 1902 à l’occasion du décès récent du directeur musical. Il y rappelle le différend qui opposa Wagner à Lachner à Munich et qui avait entraîné la fin de la carrière munichoise de Lachner:
La mort de Franz Lachner, à Munich, a vivement impressionné le monde musical. Tous les journaux ont raconté sa vie et rappelé son œuvre où se rencontrent tant de beautés, surtout dans le domaine de la musique instrumentale. On a rappelé son différend, en 1867, avec Richard Wagner, pour qui il éprouvait si peu de sympathie, différend à la suite duquel Lachner déposa définitivement le bâton de chef d’orchestre et se retira dans la vie privée. Son esprit mordant et sarcastique lui avait suscité un grand nombre d’ennemis. Dans les premiers temps de sa retraite, Hans de Bulow, qui lui avait succédé, dirigeait, un soir, un concert. Quand on fut arrivé à la seconde partie, il pria Lachner de le remplacer.
Il s’agissait de l’exécution d’une des belles « suites» de ce dernier, et il le félicita en même temps de l’excellent orchestre qu’il lui avait transmis : «Vous l’aurez bientôt gâté, » fut le compliment que Bulow reçut pour son amabilité. On raconte encore, qu’à une répétition de Lohengrin, Bulow voulut faire exécuter un peu plus fort un piano que Lachner avait marqué lui-même sur les parties d’orchestre. «Plus fort, plus fort, disait-il à ses musiciens. Votre piano est imperceptible: on n’entend rien! » A la seconde répétition, Lachner était présent dans une loge, lorsque arriva le passage en question : «Mais Hans, s’écrie-t-il, c’est beaucoup trop fort ; piano donc, piano. »  L’orchestre qui avait conservé une grande admiration pour son ancien chef, qui n’était cependant pas tendre, fut enchanté de cette algarade; mais il n’en fut pas de même de Bulow. Il faut reconnaître que Lachner était le chef d’orchestre par excellence ; il tenait ses exécutants absolument dans sa main ; il les fascinait de son regard. Sa retraite en pleine réputation, en plein succès, fut un acte qui coûta beaucoup au musicien et qui remplit son cœur d’amertume. La pension de retraite qu’on lui servit était basée sur ce motif, que des douleurs rhumatismales l’empêchaient de se servir de son bras droit.
Un naïf lui demandait un jour, sur un ton de vif intérêt, quand il pourrait reprendre son bâton de commandant, si ce ne serait pas bientôt. « Mon bras droit ne va pas trop bien, répondit-il, mais le gauche et en regardant son bras, son regard avait une expression indéfinissable mais le gauche est encore fameux! On ne pouvait pas signaler plus malicieusement la futilité du prétexte de sa mise à la retraite.
LR
Pour lire l’intégralité de l’article sur le blog Munich&co :
http://munichandco.blogspot.com/2017/03/richard-wagner-et-franz-lachner.html

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