Fragment d’un drame ou d’un opéra en trois actes intitulé ACHILLE
Esquisse en prose écrite en mai 1849
Achille à Agamemnon :
« Si tu recherches le plaisir dans la royauté,
que la sagesse d’abord t’enseigne à aimer. »
Achille repousse l’immortalité que lui offre sa mère Thétis, car l’immortel ignore la jouissance. Pour les délices que doit octroyer sa soif de vengeance, il renonce, plein de mépris, aux joies de l’immortalité. Sa mère reconnaît qu’Achille est plus grand que les Élémentaires (les Dieux).
L’homme erst l’accomplissement absolu de Dieu. Les Dieux éternels sont les Éléments qui ont d’abord engendré les hommes. La création s’achève donc dans l’homme. Achille est plus parfait, plus grand, que l’élémentaire Thétis.
Achille, interrogé par les chefs de l’armée après la mort d’Hector : veut-il maintenant les accompagner pour détruire Troie ? – « J’ai dévoré le coeur de l’aigle ; je vous abandonne sa charogne. » – « Et toi, que feras-tu ? » – « Je vais digérer. »
Texte de Richard Wagner
Traduction de Philippe GODEFROY in Les Opéras imaginaires de Richard Wagner (Librarie Séduire – Archimbaud)