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Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
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LES SOURCES LITTERAIRES DU POEME DE LOHENGRIN
(Lohengrin, WWV 75)

par Alain DURIAU

Une extraordinaire contradiction existe dans l’Allemagne de la fin au XVIIIe et au début au XIXe siècle entre le haut niveau de culture et le retard politique, économique et social dont souffre le pays. Tout se passe en effet comme si la culture, limitée à des cercles étroits d’initiés, n’exerçait aucun rayonnement sur la vie publique des peuples allemands. De cette attitude qui conduit à l’abstentionnisme politique, c’est le luthéranisme qui est sans doute la cause profonde. L’idée fondamentale qui l’anime, c’est qu’il est nécessaire de promouvoir d’abord la transformation morale de l’individu, sans laquelle toute spéculation sur l’amélioration des liens sociaux demeure vaine.

Richard Wagner s’est lui-même fait l’écho de cette situation. N’écrit-il pas à Liszt le 13 septembre 1860 : « Crois-moi, nous n’avons pas de patrie et si je suis Allemand, je porte mon Allemagne en moi-même. »

La Révolution Française, tout en agissant activement sur la formation d’un sentiment national allemand, n’a pas permis de changement notable. A l’exemple de Schiller qui écrit dans son poème sur La Grandeur allemande, composé à l’époque de la paix de Lunéville, que l’Allemagne est le « seul pays où les choses saintes existent », écrivains et artistes allemands continuent à développer l’idée d’une mission spirituelle de leur nation. Les guerres de libération nationale de 1813 contre Napoléon ne changeront pas davantage cette orientation générale des esprits. Pendant toute la période du Vormärz, l’Allemagne vivra sous le signe du particularisme. Le mouvement romantique va pourtant permettre, par une remise à la mode du Moyen Age, que se forme, au moins sur le plan littéraire, une idée plus précise de l’unité nationale.

Ludwig Achim von Arnim est un romancier, chroniqueur, dramaturge et poète romantique allemand

Franz Clemens Brentano est un philosophe et psychologue catholique allemand, puis autrichien.

A Heidelberg en l805, Arnim et Brentano achèvent la rédaction du fameux livre : Le Cor enchanté de l’enfant. Goethe salue l’œuvre et exprime le désir qu’elle passe « dans la vie et dans la culture de la nation . En 1806 Joseph Goerres publie Les livres populaires allemands. En 1808, Arnim et Brentano fondent le « Einsiedlerzeitung ». A Cologne, un prêtre, Wallraf, s’était fait nommer par l’autorité française inspecteur des antiquités de la ville: il y rassembla des collections qui devaient révéler les beautés de l’art médiéval. Dans son sillage deux frères, Sulpice et Melchior Boisserée commencèrent à cette époque de longues années de vagabondages esthétiques, parcourant en France, en Belgique et, naturellement en Allemagne, les cloîtres et les églises à la recherche de vieilles peintures, de vieilles statues et d’antiques émaux. Frédéric Schlegel les accompagnait, notait leurs trouvailles. Sulpice réussit même, non sans mal, à intéresser Goethe à son œuvre. Goethe accepta de faire en 1815, un voyage sur le Rhin en compagnie des deux frères. Il fonda même une revue Uber Kunst und Altertum, dans laquelle furent répertoriés, pendant de longues années, les différents édifices gothiques allemands. Philologues et littérateurs prenaient l’histoire du Moyen Age en constatant qu’il y avait eu une époque où le peuple germanique avait été l’artisan d’œuvres grandioses. Goerres parla en 1819 dans son livre, L’Allemagne et la révolution, des artistes qui répandaient la gloire de l’Allemagne. Ce fut aussi en 1819 que fut organisée, par Frédéric Overbeck , à Rome, la première exposition nationale d’art allemand (à l’occasion de la visite de l’empereur d’Autriche). Cette exposition fut un prélude aux divers « Kunstvereine » qui de 1820 à 1830 se fondèrent à Karlsruhe, Munich, Berlin, Dresde et Düsseldorf.

Au sein de ce mouvement général pour un retour à l’histoire médiévale allemande, il nous faut cependant citer plus particulièrement les noms des frères Grimm d’une part et de Joseph Goerres d’autre part. C’est grâce à eux que Richard Wagner prit connaissance de la légende de Lohengrin. En effet on peut voir deux sources principales au poème conçu par Richard Wagner : la source moderne (les frères Grimm, Goerres, et quelques autres) et la source médiévale elle-même, notamment le poème de Wolfram von Eschenbach.

Laissons Wagner nous retracer les grandes étapes la création de Lohengrin. Il indique dans Mein Leben que l’idée première de Lohengrin lui vint à Paris probablement en 1841, au moment où son ami. Lehrs lui fait découvrir un essai du professeur Lucas sur La guerre de la Wartburg. Les choses se précisent en 1843 alors qu’i1 vient d’être nommé maître de chapelle à Dresde.

« Cependant, j’avais le sentiment d’être en pleine mutation et j’essayai de tirer des leçons du passé en prenant quelques distances vis-à-vis de mes succès. Dès le mois de mai, le jour de mes trente ans, j’avais achevé le livret du Venusberg qui, plus tard, prit le titre de Tannhäuser. A cette époque je n’avais guère sur l’art poétique médiéval, que des notions fugitivement acquises ces dernières années, grâce à ce que Lehrs m’avait appris à Paris. La sécurité que m’apportait l’emploi perpétuel accordé par le roi allait me permettre de fonder un foyer stable… Alors que je n’étais en place que depuis quelques mois, on m’accorda, dès le premier été, un congé que j’allai passer, une fois de plus, à Teplitz, que je m’étais mis à aimer et où j’avais envoyé ma femme auparavant… Partout où je me rendais, je portais toujours avec moi un énorme livre, la Mythologie allemande, de J. Grimm. Ceux qui connaissent cet ouvrage comprendront l’effet stimulant que me fit sur le moment son contenu incomparablement riche, puisé à toutes les sources mais mal construit et manquant d’unité ; parfois, j’étais tenté d’abandonner cette lecture, mais pourtant, j’étais sous l’empire d’un étrange sortilège; ces lambeaux de tradition, c’était le passé qui remontait de la nuit des temps, et bientôt, j’eus conscience d’être le siège d’une résurrection, et d’être en quelque sorte investi malgré moi d’ombres surgies d’une mémoire profonde et qui peu à peu me devinrent familières. Ainsi et grâce à cette découverte, je renaissais à moi-même dans un univers miraculeux et merveilleux. »

L’étape suivante est l’acquisition, en un seul bloc semble-t-il, d’une bibliothèque assez exceptionnelle : « Ce qui contribua le plus à faire de ma maison un foyer douillet, fut une bibliothèque que j’acquis en une seule fois pour mener à terme mes chères études. Lorsque ma situation à Dresde s’effondra, cette bibliothèque devint la propriété de M. Heinrich Brockhaus, car je l’avais hypothéquée à l’insu de ma femme; jamais je n’ai réussi à récupérer cette collection caractéristique [Cette collection resta la propriété de la famille Brockhaus jusqu’en 1975, date à laquelle elle a été remise à la Fondation Richard Wagner de Bayreuth.] La littérature allemande ancienne et, en général, la littérature du moyen âge en constituaient le fond essentiel avec plus d’une œuvre précieuse, par exemple les vieux et rares Romans des douze pairs. A cela s’ajoutaient les bons ouvrages sur l’histoire du moyen âge et du peuple allemand ainsi que des poèmes de la littérature étrangère et même un Shakespeare dans son édition originale, sans oublier les Français dont je parlais la langue et, bien sûr, les traductions des Antiques. Ainsi pourvu,  j’avais cru pouvoir profiter longtemps d’un foyer que  j’avais enfin gagné, et je m’installais, débordant de joie, en octobre de cette même année (1843), dans mon appartement de chef d’orchestre imposant et honorable.»

Voici quelques détails supplémentaires au sujet de cette bibliothèque. On y trouve: Gibbon et Niebuhr (pour l’histoire romaine en particulier), L’histoire d’Alexandre et L’histoire de l’hellénisme de Droysen, les recherches de Mone, bibliothécaire à Heidelberg puis professeur à Louvain, sur Les traditions héroïques des Germains, livre publié en 1835, les Coutumes et origines du droit allemand de Jacob Grimm. Il y avait même dans cette bibliothèque une œuvre aussi rare que, L’histoire de l’Etat et du droit flamands jusqu’en l’an 1305 de Leopold August Warnkönig…

La "maison à la feuille du Trèfe" à Marienbad où Richard Wagner composa la majeure partie de Lohengrin

Voici Wagner de nouveau en vacances, en juillet 1845 à Marienbad, en Bohème : « J’avais pris avec moi la lecture qui convenait: les poèmes de Wolfram von Eschenbach revus par Simrock et San Marte, et, pour compléter, l’épopée anonyme de Lohengrin, avec la grande introduction de Görres. Le livre sous le bras, je m’enfonçais dans les bois voisins pour trouver, après avoir dressé mon camp au bord d’un ruisseau, avec Titurel et Parsifal, une diversion dans le poème de Wolfram, étrange et pourtant si intimement familier à mon esprit. Mais bientôt, j’éprouvai avec intensité le désir de donner forme à ce que j’avais lu. Lohengrin, dont j’avais déjà conçu quelque idée lors de mon séjour à Paris, s’érigeait soudain devant moi, avec la structure dramatique de l’ensemble du thème élaborée jusque dans ses moindres détails. En particulier la légende du cygne m’apparaissait dans toute sa signification. Me rappelant la mise en garde de mon médecin, je repoussai la tentation de donner suite à mon inspiration et, dans ce but, je recourus à un moyen des plus insolites. Au hasard de l’histoire de la littérature allemande de Gervinus, les Maitres chanteurs de Nuremberg, ainsi que Hans Sachs, avaient quelque peu pris possession de mon esprit… et, brusquement, toute ma comédie des Maîtres chanteurs s’imposa à moi avec une telle intensité que je me crus autorisé malgré l’interdiction médicale, puisqu’il s’agissait d’un sujet destiné à faire rire, à en rédiger une première ébauche. Ce que je fis, en espérant notamment, que de cette façon, je m’étais affranchi du désir de me consacrer à Lohengrin. Mais je m’étais fait des illusions; à midi, à peine m’étais-je plongé dans mon bain, je fus pris d’un tel désir d’écrire Lohengrin que j’écourtai mon bain, et courus chez moi comme un fou pour confier au papier l’idée qui me pressait. Cela se reproduisit plusieurs jours, jusqu’à ce que fût détaillé également tout le plan scénique de Lohengrin. »

En octobre et novembre 1845 (pendant les répétitions et les premières représentations de Tannhäuser, crée le 19 octobre), c’est la rédaction du poème de Lohengrin que Richard Wagner présente à une douzaine d’amis, le 17 novembre 1845 au restaurant Engel. Parmi ces amis : Robert Schumann.

Enfin les dernières étapes seront l’ébauche de la composition de mai à juillet 1846 puis l’orchestration commencée par le troisième acte et terminée par le prélude du premier acte (août 1847).

Monument représentant Wolfram von ESCHENBACH (1170-1220) érigée par le roi Maximilien II de Bavière à la gloire du chanteur allemand en 1860

Intéressons-nous maintenant, aux différentes formes de la légende. C’est Wolfram von Eschenbach qui introduit l’histoire dans la littérature allemande : vers 1210 il achève son Parzival, le monument le plus important de la poésie épique courtoise (il compte 24840 vers environ). C’est très précisément aux strophes 824 à 826 que Wolfram développe le récit emprunté à Chrétien de Troyes. C’est le lieu de rappeler ici que la légende est d’abord connue en France. En effet le premier témoignage que nous possédons est une lettre de Guy de Bazoches, écrite entre 1175 et 1180, où il est dit que Baudoin, frère de Godefroy de Bouillon est le petit-fils du « miles cygni ». La légende se répand très vite et les références se multiplient: en Angleterre (abbaye de Faversham) en Belgique (chronique du monastère de Brogne près de Namur) etc.. La Chanson d’Antioche est le premier texte littéraire qui mette en relation Godefroy de Bouillon et le Chevalier au Cygne. Ecrite à la fin du XIIème siècle, elle fait partie d’un cycle : Hélias, Les enfances Godefroy etc..

Remarquons cependant tout de suite que souvent dans les versions françaises, le Chevalier au Cygne ne porte pas de nom spécifique et que c’est Wolfram von Eschenbach qui, en adaptant en quelque sorte la légende, créera le nom de Loheangrin.

Une autre différence essentielle entre légendes françaises et légendes allemandes doit être soulignée : dans la littérature d’expression française, à la légende du Chevalier au Cygne se rattache très tôt un récit destiné à expliquer l’origine du cygne tirant la nacelle. Ce conte est celui des enfants-cygnes qui nous est parvenu sous diverses formes dont la plus ancienne est due à Jean de Haute-Seille qui, vers 1190, le relate dans son Dolopathos. Les textes allemands ne rapportent jamais ce conte des enfants-cygnes, Wolfram von Eschenbach compris. Ce dernier est peut-être en revanche, l’auteur de la liaison de la légende de Lohengrin et de celle du Graal ; la question est discutée car on retrouve cette liaison dans un continuateur de Chrétien de Troyes nommé Gerbert de Montreuil (qui écrit vers 1220). Wolfram a inventé cependant, c’est certain, la paternité de Parzival et le nom de Loheangrin peut-être pour relier le royaume du Graal au Saint Royaume de Jérusalem à la faveur d’une allusion à Godefroy de Bouillon, premier roi de Jérusalem et chevalier au Cygne de la Lorraine. Citons également un autre auteur allemand mort à Bâle en 1287, Konrad von Würzburg, dont l’originalité est double: d’abord il a recours à d’autres sources que Wolfram, ensuite il rattache la légende du Chevalier au Cygne à la maison de Clèves. Le récit de Konrad se caractérise par l’importance qu’occupe le duel judiciaire entre le héros et l’usurpateur saxon (alors que ce duel n’existe pas dans la version de Wolfram).

Chevalier au cygne, enluminure du XVe

La légende du Chevalier au Cygne est remaniée entre 1276 et 1290 par un poète bavarois qui lui donne pour titre Lohengrin œuvre à très forte tendance moralisante et christianisante, mais œuvre épigonale et tout entière puisée dans Eschenbach et Konrad von Würzburg. Il existe encore quelques métamorphoses de la légende du Chevalier au Cygne : un autre écrivain bavarois, Albrecht von Scharfenberg insère cette légende dans un immense poème allégorique et d’inspiration cléricale auquel on a donné le nom de Second Titurel. Dans le Livre des Aventures (1473-1478), Ulrich Fuetrer fait une courte synthèse des écrits de ses prédécesseurs. Mais son but semble être de montrer l’extinction du lignage de Parzival et surtout la fin de l’idéal chevaleresque et courtois.

On connait enfin un poème intitulé, Lorengel, dont l’originalité est de supprimer l’interdit. Il est permis de penser que le personnage du Chevalier au Cygne est étranger au véritable récit qui pourrait bien avoir les traits d’une chronique se présentant comme l’histoire des combats de la chrétienté contre les païens. En effet, à mesure que nous approchons de la fin du Moyen Age, les dernières traces du mythe primitif s’estompent et le Chevalier au Cygne accède à la position de personnage semi-historique.

Signalons qu’un nombre important de nobles maisons prétendent tirer leur origine du Chevalier au Cygne : les textes français, nous l’avons vu, rattachent la légende à la famille de Bouillon. Selon Lambert d’Ardres (1180-1223), les comtes de Boulogne descendraient aussi d’une telle souche, et sur un sceau de la ville, daté de 1408, est frappé un cygne. Cette tradition ne repose sur rien. La famille normande des Thoeni revendique une telle ascendance en s’appuyant sur le mariage de Godehilde, fille unique de Rodolphe II de Thoeni avec Baudoin de Bouillon en 1096. Les ducs de Brabant font de même. Une dernière maison s’est attaché la légende: celle de Clèves. Les pierres tombales de cette famille sont ornées d’un cygne à partir de 1330 et nous avons déjà constaté que Konrad von Würzburg est le premier témoin de ce rattachement, Konrad qui d’ailleurs n’était pas au service de cette maison.

Notons encore qu’il existe une hypothèse de l’origine celtique de la légende du Chevalier au Cygne. Elle repose essentiellement sur le fait que l’interdit, le tabou (le geis) est un motif des plus fréquents dans l’ancienne littérature celtique. Il en est de même de la nacelle merveilleuse. Il semble au minimum probable que la légende a été « contaminée » par des récits celtiques. Il n’est pas impossible que l’immigration monastique du IXe siècle ait joué un rôle (installation de moines irlandais dans des monastères sur les bords du Rhin).

Dernière hypothèse à envisager enfin: l’origine mythique du Chevalier au Cygne. Depuis les investigations de Jacob Grimm, bien des chercheurs ont noté la parenté existant entre la première scène de la légende, celle de son arrivée et un bref récit légendaire attesté dès le Xe siècle chez les Anglo-Saxons, rapportant qu’un enfant endormi arriva un jour chez les Angles dans une barque sans avirons. Ce héros nommé Sceaf est cité d’abord par les chroniqueurs anglais. La preuve du passage de Sceaf sur le continent est attestée par l’étude toponomastique des provinces belges et flamandes, étude qui permet d’apporter la preuve de l’installation de Saxons d’Angleterre en ces lieux. Derrière Sceaf se cache en effet une divinité du panthéon germanique de la Troisième Fonction selon la typologie de Georges Dumézil. Il n’est pas possible de trancher cependant entre trois membres d’une même famille: Njordr, Freyr et Freyja. Lohengrin serait une hypostase de l’un des deux premiers. La disparition du Chevalier ne serait plus la conséquence d’un interdit mais la conséquence de la fin d’une mission qu’il a mené à bien et qui consistait à rétablir l’ordre, la paix et la prospérité.

Comme on le voit les hypothèses sont nombreuses qui prétendent pouvoir expliquer l’origine de la légende. Cette profusion est, comme bien souvent, le signe de la richesse de son contenu. On aurait pu croire que c’était en cela qu’elle avait pu séduire Richard Wagner. Il nous faut déchanter. Voici ce que le Maître écrivit après avoir achevé son œuvre, avec la modestie et la lucidité qu’on lui connait :   « Cet ancien poème allemand est ce qui dans le genre, nous a été légué de plus médiocre et de plus plat… J’éprouve un grand bonheur d’avoir satisfait mon désir d’arracher cette légende aux décombres prosaïques sous lesquels l’avait enfouie le vieux poète, pour lui rendre à travers mon invention et ma recréation sa valeur et sa richesse de grande poésie«.

in WAGNERIANA ACTA  1985 @ CRW Lyon

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