Franz LISZT

Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

LISZT Franz

(né le 22 octobre 1811 – décédé le 31 juillet 1886)

Pianiste et compositeur

 

S’il est un homme qui fut présent tout au long de la vie de Wagner, c’est bien Franz Liszt : d’abord protecteur, puis ami et enfin beau-père, le pianiste virtuose endossa bien des rôles dans la vie du créateur de la Musique de l’avenir.

Né à Doborján en Hongrie (devenue depuis Raiding, sise en Autriche), Franz Liszt est d’origine modeste, mais l’environnement est néanmoins mélomane. En effet, Adam Liszt, son père, a toujours été passionné par la musique. Fils d’instituteur, il a suivi des cours de musique, jusqu’à ce qu’il commence son noviciat. Mais renvoyé, et désargenté, il doit trouver un poste. Entré en fonction comme comptable chez les Esterhazi, il compose un Te Deum qu’il envoie au prince et qui lui permet d’intégrer l’orchestre Esterhazi en tant que second violoncelle. Quand subitement, il est muté et devient régisseur d’un cheptel ovin, loin de toute vie culturelle. Il épouse alors Anne Lagen, domestique à Vienne, et affronte les nombreuses difficultés matérielles de sa vie, dans un environnement réputé insalubre.

Lorsque naît le jeune Franz, il se révèle de constitution fragile. Il enchaîne des crises parfois si violentes que le charpentier du village avait construit son cercueil. Mais l’enfant survit, et sent couler dans ses veines la passion que son père a eu avant lui pour la musique. Adam Liszt devient le professeur de son fils, avec l’ambition d’en faire le nouveau Mozart.

Après bien des suppliques, la famille Liszt obtient de l’aide pour s’installer à Vienne en 1822, où le jeune Franz suit notamment des cours de composition avec Salieri. Un an plus tard, après avoir reçu les félicitations et les encouragements de Beethoven, Franz Liszt s’installe avec sa famille à Paris.

Hélas, il est évincé de l’École royale de musique et de déclamation (aujourd’hui Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) par le directeur d’alors, Cherubini. Une nouvelle législation empêche en effet les étrangers de prendre part aux classes de piano. La blessure marquera l’enfant pour longtemps.

Les années qui suivent sont toutes tournées vers le travail et les représentations, lui apportant renom et finances, à défaut d’éducation. Mais en 1827, son père décède. Le jeune virtuose met alors fin à sa vie d’”enfant prodige”.

Blandine Ollivierdaniel liszt

Fréquentant les salons parisiens, Liszt fait la connaissance de Berlioz et de Chopin, ainsi que de Paganini. Il se lie également avec George Sand et Alfred de Musset, puis rencontre la comtesse Marie d’Agoult, avec laquelle il a trois enfants, Blandine, Cosima et Daniel. Mais les “galériens de l’amour”, comme les surnomme George Sand, se sépareront en 1844 et comme Liszt a reconnu les enfants, il sera seul décisionnaire de leur éducation.

En 1836 Liszt commence une grande tournée à travers l’Europe (Suisse, Italie, Russie …) et donne des concerts dans toutes les grandes villes. Il joue ses œuvres bien sûr, mais aussi celles de Chopin et de la musique allemande. Il est adulé et a un succès certain auprès des femmes. Et il fait en 1840 une rencontre qui tiendra une grande place dans sa vie : celle de Richard Wagner. Le jeune compositeur sollicite le célèbre virtuose, qui ouvre sa porte. Après quelques années d’une relation peu intense, la correspondance se fait de plus en plus précise, et Liszt s’attache au travail de son jeune protégé. Dans ces lettres, Wagner réaffirme sans cesse son besoin pressant d’argent. Liszt tente de satisfaire comme il peut les incessants besoins du compositeur.

Lorsqu’il rencontre à Kiev en 1847 la princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein, Liszt voit sa vie prendre un tournant. Celle-ci prend désormais et pour longtemps une grande ascendance sur le virtuose. Elle lui conseille d’abord d’interrompre ses tournées de concert et de se consacrer à la composition. Il s’installe à Weimar en tant que maître de chapelle. Débute alors une nouvelle période pendant laquelle il compose et réunit autour de lui se rassemblent de nombreux élèves, dont Hans von Bülow, qui deviendra son gendre en épousant CosimaLiszt continue de diriger les œuvres de Wagner toujours avec le même succès.

En 1865, Liszt entre dans les ordres mineurs, répondant à une vocation qui l’a longtemps poursuivi, et échappant ainsi à toute tentation de mariage.

À partir de 1869, Liszt, généreux de tempérament, se détache de plus en plus des biens matériels et donne de nombreux cours de piano. Donner est le bon terme : L’abbé Liszt donne toutes ses leçons gratuitement et s’intéresse à la progression de tous ses élèves.

Mais malgré sa générosité, Liszt se brouille avec Wagner, lorsqu’il découvre que sa fille Cosima s’est détourné de Hans von Bülow, son mari, et est amoureuse du compositeur  qui a vingt-cinq ans de plus qu’elle. En 1870, il décide même de couper les ponts avec le couple, mais finit par pardonner.

L’inauguration du Palais des festivals de Bayreuth par Wagner est l’occasion de démonstrations réciproques d’amitié. Wagner rend même au pianiste un hommage public, soulignant l’importance qu’il eut pour sa carrière. Lorsqu’en 1883 Liszt apprend la mort de Wagner, il dit « Lui aujourd’hui, moi demain ». En fait, Liszt mourut trois ans après son gendre…

Le compositeur, pianiste et chef d’orchestre hongrois, figure du courant romantique, musicien virtuose a été le pianiste le plus acclamé de sa génération. Homme complexe, séducteur, pieux, fidèle en amitié, Franz Liszt a consacré une grande partie de son œuvre au piano et créé la forme du poème symphonique.
Il laisse, outre ses propres compositions, une correspondance abondante, puisque 402 lettres ont été échangées entre Liszt  et Wagner de 1840 à 1882…

SB

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