Lotte Lehmann fut, aux côtés de Lauritz Melchior, la grande Sieglinde de la première moitié du XXème siècle que tous les théâtres d’opéras s’arrachèrent.
De nationalité allemande, la cantatrice étudia le chant à Berlin, puis débuta sur la scène de Hambourg en 1910 où elle rentra en troupe. Jusque dans les années d’immédiate après-guerre, ce furent 52 rôles différents que la soprano enchaîna les uns après les autres sur plus de cinq cents représentations. De l’abattage… De Verdi aux grands Wagner, rien n’arrêta cet oiseau de feu dont l’incandescence brûla les planches. Son Elsa de 1913 fut déjà une première révélation, on sait que l’artiste donna tout pour la musique de Wagner. A partir de 1914, elle devint l’invitée régulière de la Staatsoper de Vienne et incarna avec candeur et maestria l’archétype de la soprano viennoise. Richard Strauss lui confia même la création de ses plus beaux rôles, dont celui du Compositeur d’Ariadne auf Naxos. A partir de 1922, la soprano entreprit des tournées mondiales qui conduisirent celle-ci au Met à New-York. Aux côtés de Lauritz Melchior, elle incarna encore et toujours la plus tragique et la plus émouvante des Sieglinde de l’Histoire, jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Refusant toute collaboration avec le Reich, Lotte Lehmann préféra l’exil à la compromission et se retira définitivement de la scène aux Etats-Unis. Elle ne retourna plus jamais en Allemagne. Après son retrait des planches en 1945, Lotte Lehmann consacra ses dernières années à l’enseignement en Californie, où elle demeura jusqu’à sa disparition en 1976.
Rôles : le messager de la paix et Irene (Rienzi), un page, le berger et Elisabeth (Tannhäuser), Elsa von Brabant (Lohengrin), un apprenti et Eva (Les Maîtres Chanteurs), Freia et Wellgunde (L’Or du Rhin), Ortlinde, Gertlinde et Sieglinde (La Walkyrie), Gutrune, Troisième Norne et Wellgunde (Le Crépuscule des Dieux), Fille-fleur (Parsifal)