C’est alors qu’il était installé à Biebrich où il composait le poème et la partition des Maîtres Chanteurs de Nuremberg que Richard Wagner fit la connaissance de la jeune Mathilde Maier, au cours d’un réception donnée par son ami et éditeur Schott à Mayence, fin mars 1862.
Au cours de cette soirée où le compositeur est placé à côté de la belle Mathilde Maier, alors âgée de vingt-neuf ans, l’admiration est réciproque. Wagner, alors très malheureux en ménage (Minna était venue à plusieurs reprises à Biebrich et chacune de ses visites avait plongé le couple dans le chaos le plus total) était alors “une proie” pour le moins facile pour la belle Mathilde, vive, intelligente, belle – de cette pâleur aux yeux bleus germanique à laquelle rêvait vraisemblablement Wagner quand il conçut les personnages d’Elsa et Elisabeth-… et plus jeune que Minna !
Mathilde, de son côté, fut immédiatement attendrie par cet homme malheureux, et offrit à Wagner son aide pour l’assister tant moralement que physiquement. A Biebrich, elle tint assez rapidement et quasiment le rôle de la maîtresse de maison, improvisant et organisant de petites fêtes avec les moyens dont elle disposait pour son cher protégé. D’un naturel beaucoup moins exalté qu’une autre et précédente Mathilde (Wesendonck), Mathilde Maier était prudente et réservée. Ce qui l’empêcha sans doute de suivre Wagner dans ses idées de divorce d’avec Minna et de remariage : Mathilde fuyait autant le scandale que les difficultés.
Les promesses de vie communes étant restées lettres mortes tant que Minna était encore en vie et refusait le divorce, il est étonnant de constater toutefois que Wagner, bien après s’être donné à Cosima, continua d’échanger avec Mathilde Maier une correspondance pour le moins enflammée !
Elle fut la seule des proches de Wagner à rester en contact avec Nietzsche après sa brouille avec le compositeur.
Présente aux deux premiers festivals de Bayreuth en 1876 et 1882, elle mourut en 1910.