Genre :

Les opéras et drames musicaux.

Titre original :

Tannhäuser und der Sängerkrieg auf Wartburg (WWV 70)

Opéra romantique en trois actes
Livret et musique de Richard Wagner
Créé le 19 octobre 1845 au Théâtre de la Cour Royale de Saxe (Dresde),
sous la direction du compositeur (dite « version de Dresde« )
Création de la version parisienne (en français) :
le 13 mars 1861 à l’Opéra de Paris, salle Ventadour, sous la direction de Pierre-Louis Dietsch)

Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

TANNHÄUSER ET LE TOURNOI DES CHANTEURS À LA WARTBURG (WWV 70) 

Opéra romantique en trois actes
Livret et musique de Richard Wagner
Créé le 19 octobre 1845 au Théâtre de la Cour Royale de Saxe (Dresde),
sous la direction du compositeur (dite « version de Dresde« )
Création de la version parisienne (en français) :
le 13 mars 1861 à l’Opéra de Paris, salle Ventadour, sous la direction de Pierre-Louis Dietsch)

Distribution :
HERMANN, Landgrave de Thuringe (basse)
TANNHÄUSER (ténor)
WOLFRAM VON ESCHENBACH (baryton)
WALTHER VON DER VOGELWEIDE (ténor)
BITEROLF (basse)
HEINRICH DER SCHREIBER (Henri le Scribe) (ténor)
REINMAR VON ZWETER (basse)
ELISABETH, nièce du Landgrave (soprano)
VENUS (soprano)
Un jeune pâtre (soprano)
Quatre pages (soprani et alti)
Chevaliers, comtes et nobles de Thuringe, Dames de la noblesse, Pèlerins
Sirènes, Trois Grâces, Amours, Nymphes, Naïades, Faunes, Satyres, Petits Amours, Jeunes Gens
(choeurs et corps de ballet)

L’action se déroule à la Wartburg, en Thuringe, au début du XIIème siècle.

Composition de l’orchestre :
3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, 3 timbales, triangle, cymbales, tambour, grosse caisse, tam-tam, 2 harpes, cordes.
Sur le théâtre :
2 petites flûtes, 4 grandes flûtes 4 hautbois, cor anglais, 6 clarinettes, 4 bassons, 12 cors, 12 trompettes, triangle, cymbales, tambour, castagnettes, harpe

Durée approximative : environ 3h20

 

Tannhäuser et le Tournoi des chanteurs à la Wartburg (WWV70) est le cinquième des opéras de Richard Wagner, soit le deuxième des opéras dits  « de la maturité » du compositeur. Composé entre 1842 et 1845, après le succès en demi-teintes du Vaisseau fantôme (Der Fliegende Holländer, WWV 63)Tannhäuser fut conçu pour être présenté à l’Opéra de la Cour royale de Saxe où Wagner exerçait alors la fonction de Maître de chapelle.

Création de TANNHÄUSER le 19 octobre 1845 à l’Opéra royal de la cour de Saxe à Dresde. La distribution comprenait Wilhelmine Schröder-Devrient (Venus) et Josef Tichatschek (Tannhäuser)

L’idée en naquit alors qu’il était à Paris, alors qu’il tentait vainement de convaincre la direction de l’Opéra de Paris d’accepter de monter Rienzi, puis Le Vaisseau Fantôme.

En effet, il s’était vu offrir par son ami philologue Samuel Lehrs, lui aussi en exil à Paris, un certain nombre de recueils rassemblant diverses légendes populaires héritées des temps anciens, ce brillant intellectuel diplômé de l’Université de Königsberg connaissant les goûts en matière d’histoire et de légendes du compositeur.

Transporté par la lecture de ces textes dont il décèle au fur et à mesure la portée atemporelle, Wagner imagine quasiment instantanément les trames de drames ou d’opéras à venir, tous hérités des légendes de l’Allemagne médiévale : parmi ceux-ci, Tannhäuser bien entendu, mais également Lohengrin ou bien encore Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. On trouve parmi les recueils offerts par Lehrs à Wagner, un ouvrage ayant pour titre Le Venusberg, et un autre intitulé Le Tournoi des chanteurs à la Wartburg (Der Sängerkrieg auf der Wartburg). Plus soucieux de portée dramatique de ses livrets que d’exactitude historique, Wagner introduit notamment dans son drame le personnage d’Elisabeth de Thuringe, dont la vie ne croisa pas celle des tournois des Minnesänger, ainsi que certaines figures emblématiques ayant réellement existé (les chanteurs courtois que furent Wolfram von Eschenbach et Heinrich von Ofterdingen). Il résulte de ces fusions improbables de légendes un livret cohérent qui met en lumière plusieurs thèmes-clés comme l’opposition entre l’amour charnel et l’amour courtois, la rédemption par l’amour ainsi que l’insoumission du héros (auquel le compositeur s’identifie volontiers) à la rigidité d’un mode de vie trop codifié.

MVRW-Tannhauser-affiche-creation-DresdeMusicalement, Tannhäuser montre le chemin parcouru dans la réforme que le compositeur avait initiée avec Le Vaisseau fantôme,  même si l’œuvre doit encore beaucoup au Grand Opéra à la française : présence récurrente des leitmotive, introduction d’une mélodie quasi continue avec disparition progressive du découpage en numéros propres à l’opéra classique, orchestration quasi-symphonique…

Tannhäuser, dans sa première version (communément appelée aujourd’hui “version de Dresde”) fut créée le 19 octobre 1845 à l’Opéra royal de la cour de Saxe à Dresde. La distribution comprenait entre autres la fidèle Wilhelmine Schröder-Devrient (Venus), ainsi que la propre nièce du compositeur, Johanna (pour l’anecdote, celle-ci ayant été souffrante, on dut repousser le soir de la Première de quelques jours). Au moment de sa création, l’œuvre déconcerta la critique qui tarda fort longtemps à lui faire enfin bonne presse. En revanche le public semble-t-il se montra beaucoup plus indulgent. Avec Tannhäuseril retrouvait en effet certains « canons » du grand opéra romantique. Au fur et à mesure des représentations, Tannhäuser, partout en Allemagne, triomphait.

Wagner, sans doute conscient de quelques faiblesses notamment en ce qui concernait l’évolution dramatique du livret, fut contraint de remanier sa partition à plusieurs reprises, notamment en 1860.

MVRW-Affiche-Tannhauser-creation-Paris-1861-300x204En effet, à cette date, le compositeur désespère de faire représenter son Tristan et Isolde, et vit dans la précarité la plus critique. C’est alors qu’il reçoit une  surprenante nouvelle : grâce à  l’appui de l’épouse de l’Ambassadeur d’Autriche à Paris, la princesse Pauline von Metternich, l’Empereur Napoléon III accepte de faire représenter Tannhäuser sur la grande scène de l’Opéra de Paris. Cette nouvelle représente  une revanche pour Wagner pour qui le nom de la capitale était jusqu’à présent synonyme d’échec. L’œuvre doit être donnée en français, comme le veut la tradition ; la traduction du livret est attribuée à Charler Nuitter et la chorégraphie de la scène du ballet (Bacchanale de Venusberg) à Marius Petipa.

Malheureusement, pour des raisons plus politiques qu’artistiques, les représentations font l’objet d’une retentissante cabale, et Tannhäuser est retiré de l’affiche au bout de trois représentations seulement. Wagner qui pour cette production avait considérablement revu l’ensemble de son œuvre a donné ainsi naissance à ce que l’on a coutume de nommer aujourd’hui la « version de Paris » de Tannhaüser.

Œuvre sans conteste figurant parmi les plus célèbres du compositeur, Tannhäuser ne tarda pas à s’imposer sur les scènes lyriques du monde entier. Sa célèbre Ouverture, l’air d’entrée d’Elisabeth (acte II) ainsi que sa Prière (acte III), la Marche des invités ou bien encore la Romance à l’Étoile figurent parmi les pièces les plus populaires de l’œuvre de Richard Wagner.

NC

Synopsis (argument)

L’action de Tannhäuser se situe près d’Eisenach, une ville allemande, située à l’ouest du land de Thuringe, au début du XIIIe siècle.

ACTE I

L’intérieur du Venusberg, près de la Wartburg en Thuringe.
Au Venusberg, paradis de la sensualité et des sens exacerbés, Tannhäuser, un chanteur d’amour courtois, a fui la Wartburg pour chercher en vain le bonheur auprès de Vénus. Mais Tannhäuser se languit dans la grotte souterraine où la déesse de l’amour s’est réfugiée depuis que le monde antique n’est plus. Il est dévoué à la déesse de l’Amour, et lui assure de son attachement, mais il a la nostalgie du monde d’où il est originaire et réclame sa liberté. Vénus essaie de le retenir par tous les moyens qui sont en son pouvoir, Tannhäuser décide de la quitter pour retrouver la paix de l’âme. Vénus lui promet que son départ sera sans retour et qu’il sera rejeté du monde réel. Tannhäuser prononce le nom de Marie, en qui il place l’espérance de son salut,  ce qui terrasse Vénus et fait disparaître l’univers fantasmagorique du Venusberg. Tannhäuser se retrouve à l’air libre, dans la vallée de la Wartburg.

Vallée devant le château de la Wartburg
Dans la vallée de Wartburg, c’est le printemps, un jeune berger chante à la gloire de la belle saison qui s’annonce. Notre héros entend les voix de pèlerins en route pour Rome où ils vont implorer le pardon du Pape. Tannhäuser retrouve dans leur chant ses émotions humaines, lui faisant apparaitre la gravité de ses péchés et il tombe en prière.

Des sonneries de chasse annoncent l’approche du Landgrave et de sa suite. Parmi eux, les amis de Tannhäuser – Wolfram, Walther, Heinrich, Reinmar et Biterolf – sont surpris de le retrouver. Ils lui demandent de leur raconter ce qui est advenu de lui, mais il s’y refuse. Bien que Tannhäuser ne leur fournisse aucune explication sur son absence. Ses amis essaient de le faire revenir à la Wartburg. Wolfram évoque devant Tannhäuser Elisabeth, nièce du Landgrave, qui témoigne toujours de son amour pour lui. Tannhäuser se laisse convaincre et les chanteurs, enfin réunis, le mènent vers elle.

 Acte II 

La salle des chanteurs, à la Wartburg 
Dans la grande salle du château de Wartburg, Elisabeth revient saluer le lieu de ses émotions de jeune fille, cette salle qui verra bientôt le retour de celui qui avait su la toucher par son chant. Elle exprime sa joie de retrouver ce lieu qu’elle évitait depuis le départ de Tannhäuser. Les retrouvailles d’Elisabeth et de Tannhäuser montrent un amour réciproque mais également la déception de Wolfram, secrètement amoureux de la jeune femme. Entre alors le Landgrave qui décide, à l’occasion du retour de Tannhäuser, d’organiser un concours de chant dont le sujet est l’essence de l’amour et le prix sera offert par Elisabeth. Wolfram est désigné pour commencer l’épreuve. Il se lance dans une ode idéalisée à Elisabeth, qui emporte l’approbation du public. A cette conception de l’amour courtois, Tannhäuser oppose son goût pour un amour plus sensuel. Le ton monte dans la salle, Biterolf s’emporte, le Landgrave et Wolfram calment les esprits et Tannhäuser entonne un hymne à Vénus et aux plaisirs charnels. jusqu’à chanter la dernière strophe de l’hymne à Vénus entendu dans l’acte précédent. L’aveu de son séjour au Venusberg plonge l’assemblée dans la stupeur et la confusion générale : les dames quittent la salle tandis que les chevaliers s’apprêtent à brandir leurs épées pour punir le parjure en tuant Tannhäuser. Elisabeth, qui est restée, les interrompt et leur interdit de juger Tannhäuser. Celui-ci reprend ses esprits et se rend compte de ses propos. Le Landgrave demande à Tannhäuser de suivre le pèlerinage à Rome pour y obtenir son pardon.

Acte III

Vallée devant le château de la Wartburg.
C’est désormais l’automne. Elisabeth en prière devant la statue de la Vierge pour le salut de son bien-aimé. Wolfram la contemple discrètement et tendrement. Arrive le cortège des pèlerins et notre héroïne les observe fébrilement en quête de Tannhäuser, mais en vain. Dans une calme résignation, Elisabeth élève vers la Vierge son ultime prière : elle demande à être délivrée de l’existence terrestre et intercède en faveur de celui qu’elle aime. Elisabeth s’en retourne vers le château et refuse que Wolfram la raccompagne. Ce dernier chante son désespoir dans une romance adressée à l’étoile du soir.

Un pèlerin survient ; c’est Tannhäuser à la recherche du chemin du Venusberg. Le pape lui a refusé le pardon et ne lui accordera que si le bois de sa crosse bourgeonne à nouveau. Il implore Vénus qui lui apparaît et dans les bras de laquelle il se précipite, mais Wolfram le ramène à la raison en rappelant le nom d’Elisabeth.

Une procession s’avance et au milieu d’elle, le corps d’Elisabeth, morte de chagrin. Terrassé par la nouvelle, Tannhäuser s’allonge auprès d’elle, invoque la sainte pour son salut, entent le chant des pèlerins annoncer qu’un miracle s’est accompli : le bâton du Pape a refleuri, le pardon divin a été accordé au pécheur. Tannhäuser meurt aux pieds de celle qui a obtenu son pardon par son sacrifice.

 

SYNOPSIS, extrait du site internet du Cercle Belge francophone Richard Wagner
https://www.cerclewagner.be/
Sources :
Opéra national du RhinDossier pédagogique Tannhäuser. OnR, 2013.
Jean-François CANDONITannhäuser et le tournoi des chanteurs à la Wartburgin Picard Timothée (dir.). Dictionnaire encyclopédique Wagner. Actes Sud, 2010.

Les articles thématiques

Sur la genèse de l’oeuvre

- TANNHÄUSER, ENTRE HISTOIRE ET LEGENDES
par Jean MATHIEU
Après avoir abordé le genre historique dans Rienzi, Wagner, et ce d’une manière définitive, va emprunter les sujets de ses oeuvres aux légendes et plus particulièrement aux légendes  médiévales germaniques. Après le demi-succès du Vaisseau Fantôme, il fut tenté de revenir à  l’opéra historique en concevant le scénario d’un opéra en cinq actes La Sarrasine, séduit par un  épisode de l’histoire de Hohenstaufen, la conquête du royaume de Sicile par Manfred, fils de  l’Empereur Frédéric II (lire la suite...)

- TANNHÄUSER EN DECORS NATURELS
par Henri PERRIER
Tannhäuser est l’ouvrage que Wagner a situé avec le plus de précision dans l’espace géographique. La Wartburg est un château historique qui se dresse sur une colline boisée dominant la ville d’Eisenach en Thuringe. Le Hörselberg, où la légende place le royaume de Vénus, est une montagne des environs. Bien sûr, ce paradis de tous les plaisirs sensuels personne ne l’a visité ; c’est un séjour de fiction onirique. Et dans la réalité de la pratique théâtrale, c’est même semble-t-il un cauchemar pour les metteurs en scène (lire la suite...)

- LA BALLADE DE DANEUSER : AUX SOURCES DE LA LÉGENDE DE TANNHÄUSER
par Georges PUCHER
Vers la fin du XIIIème siècle, des ménestrels apportent d’Italie en Allemagne la légende de Danheuser (ou Tannhäuser, selon l’orthographe usuelle en allemand moderne). L’original italien parle de la montagne des Sibylles, remplacée dans la version allemande par le Hörselberg près d’Eisenach. C’est aussi la version allemande qui identifie l’audacieux amant de Vénus avec le minnesänger Tannhäuser, né vers l’an 1200 et mort en 1268. Urbain IV fut pape de 1261 à 1264 (lire la suite...)

- LE VENUSBERG
par Henri PERRIER
C’est seulement peu de temps avant la première représentation que Wagner intitula son opéra Tannhäuser et la guerre des chanteurs à la Wartburg, abandonnant le titre choisi initialement : Der Venusberg. La raison de ce changement était que ce terme, comme en français « Mont de  Vénus », désigne dans le vocabulaire anatomique la région externe du corps féminin  correspondant à la partie antérieure des os iliaques formant une éminence qui s’orne d’une pilosité. Ce double sens prêtait, en particulier dans le milieu médical, à des plaisanteries grivoises que Richard Wagner semblait ignorer (lire la suite...)

- L’ART DES MINNESÄNGER
par Marc ADENOT
Parmi les chevaliers-poètes évoqués par Richard Wagner dans son opéra Tannhäuser, quatre ont une réalité historique et ont exercé un temps leur art au château de la Wartburg au XIIIème siècle : il s’agit du Tannhäuser lui-même, de Wolfram von Eschenbach, de Walther von der Vogelweide et de Reinmar von Zweter. Notre propos sera de mieux connaître ces quatre personnages, principalement au travers de leur œuvre, faute de disposer de beaucoup d’autres données, et de replacer le Minnesang dans son cadre historique (lire la suite...)

- TANNHÄUSER, UNE LEGENDE DE HEINRICH HEINE
par Henri PERRIER
Dans ses récits autobiographiques Ma Vie et Une communication à mes amis, Wagner donne des renseignements sur les sources littéraires de son Tannhäuser en mentionnant des oeuvres de Ludwig Tieck et de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann ainsi qu’un recueil de récits populaires de la Thuringe. Mais il ne cite pas la légende poétique de Henri Heine Le Tannhäuser qui figure dans le recueil intitulé Les Esprits élémentaires écrit en 1836 et qui est un pastiche des ballades anonymes du Moyen-âge (lire la suite...)

Sur la composition du livret et de la musique

- ÉCRITS AUTOBIOGRAPHIQUES DE RICHARD WAGNER
par Richard WAGNER
Sur la conception du livret de Tannhäuser. « J’étais dans cette disposition d’esprit, quand me tomba entre les mains le livre populaire allemand de Tannhäuser ; cette figure merveilleuse, que créa la muse du peuple, s’empara de moi avec la plus grande violence ; mais elle le pouvait alors [à bon droit]. Certes le Tannhäuser n’était nullement un personnage nouveau pour moi ; depuis longtemps, le récit de Tieck me l’avait fait connaître. » (lire la suite...)

- TANNHÄUSER OU L’ETERNEL INACHEVE : LES TROIS VERSIONS DE TANNHÄUSER
par Nicolas CRAPANNE
Moins d’un mois avant sa mort, d’après ce qu’en rapporte Cosima dans son Journal, Richard Wagner aurait dit « qu’il devait encore Tannhäuser au monde »… Comme si, jusqu’au terme de sa vie, le compositeur et dramaturge était insatisfait de la facture définitive de son œuvre, par ailleurs le premier opéra pourtant à être considéré comme appartenant à la période dite de « maturité » de ce dernier. Entre la version de Dresde, celle de Paris, celle de Vienne, sans compter les multiples versions « hybrides » prenant de l’une ou de l’autre au gré de la volonté d’un metteur en scène ou d’un chef d’orchestre, il est vrai qu’il y a en effet de quoi se perdre, même pour le mélomane le plus aguerri (lire la suite...)

Sur les personnages

- TANNHÄUSER, analyse psychologique et vocale du rôle (ténor)
par Nicolas CRAPANNE
Derrière le personnage wagnérien et le héros des légendes médiévales se cache un personnage historique. Car le poète, tantôt chevalier, tantôt ménestrel a réellement existé, et l’œuvre du chevalier-poète Tannhäuser (ou Danheuser, en haut-allemand) reflète la personnalité ambiguë du personnage. Né sans doute en Bavière, chanteur à la cour de Frédéric II d’Autriche, puis à celle d’Othon II de Bavière, ses chants oscillent entre une profonde religiosité et une certaine frivolité qui ne manque pas de truculence, entre gravité et parodie : une double posture qui n’échappa certes pas à Richard Wagner quand il conçut le personnage central de son opéra destiné à décrire les concours de chanteurs à la Wartburg (lire la suite...)

Tannhäuser et ses contemporains : les écrits et les témoignages littéraires

- LE TANNHAUESER PAR FRANZ LISZT
par Franz LISZT
NB : Richard Wagner, dont le dernier ouvrage fait le sujet de l’analyse suivante, partage avec Reissiger les fonctions de maître de chapelle du Roi de Saxe. Il est à la fois poète et compositeur distingué, et, de plus, habile chef d’orchestre. Depuis qu’il est à la tête de la chapelle royale de Dresde, il a écrit trois grands opéras : 1° le Vaisseau-Fantôme, ; 2° Rienzi ; et enfin 3° Tannhaeuser, dont M. Liszt fait ici un si bel éloge. Richard Wagner a longtemps habité Paris, où il menait une existence pénible et obscure ; il écrivit alors en langue française plusieurs articles de critique musicale, remarquables par le style autant que par la pensée (lire la suite...)

- RICHARD WAGNER ET TANNHÄUSER A PARIS
par Charles BAUDELAIRE
Texte de  Charles BAUDELAIRE (après les représentations parisiennes – mars 1861). « Remontons, s’il vous plaît, à treize mois en arrière, au commencement de la question, et qu’il me soit permis, dans cette appréciation, de parler souvent en mon nom personnel. Ce Je, accusé justement d’impertinence dans beaucoup de cas, implique cependant une grande modestie ; il enferme l’écrivain dans les limites les plus strictes de la sincérité. » (lire la suite...)

- LETTRE SUR L’EXÉCUTION DU TANNHÄUSER À PARIS
par Richard Wagner
Paris, 27 mars 1861.
« Je vous ai promis des renseignements circonstanciés sur toute mon affaire du Tannhæuser à Paris ; c’est maintenant le cas de m’acquitter de ma promesse, et je le fais même d’autant plus volontiers, que l’affaire a pris une si franche tournure, et que je peux maintenant la voir de haut, en embrasser tout le détail, et en donner un aperçu de sang-froid, comme si c’était pour moi-même. Pour la bonne intelligence de la chose, il est nécessaire que je touche quelques mots des vrais motifs qui m’ont décidé à aller à Paris plutôt qu’ailleurs. S’il vous plaît donc, je commencerai par là. » (lire la suite...)

- EMILE OLLIVIER RACONTE LE TANNHÄUSER DE PARIS
par Luc ROGER
Dans ses éditions des 2 et 9 septembre 1900, l’hebdomadaire musical parisien Le Ménestrel consacre un article à la première parisienne du Tannhäuser en se basant sur les mémoires d’Emile Ollivier, qui avait épousé en 1857 Blandine Liszt, fille aînée du compositeur hongrois et soeur de Cosima Liszt, mariée depuis 1857 à Hans von Bülow. Article du 2 septembre 1900 (pp. 4 et 5) (lire la suite...)

- LA CRÉATION DE TANNHÄUSER À L’OPÉRA DE PARIS (1861)
par Judith GAUTIER
La création de Tannhäuser à l’Opéra de Paris (1861) (texte de Judith Gautier,extrait de son autobiographie Le second rang du collier)
« Dans la voiture, ma mère nous raconta la terrible soirée. Elle était outrée de cette cabale, abasourdie encore du tumulte. Quant à la musique, elle n’en pouvait rien dire, pour la bonne raison qu’il avait été impossible d’en rien percevoir. Théophile Gautier alors nous révéla un fait extraordinaire: c’est qu’il connaissait parfaitement le Tannhäuser ! » (lire la suite...)

Sur la création parisienne de 1861 : récit d’une bataille

- LA BATAILLE DE TANNHÄUSER (1) : LES PRÉPARATIFS
par Judith CABAUD
En 1860, un musicien allemand, épris d’idéal, vient faire un long séjour à Paris. Il arrive de Suisse où il a passé dix ans exilé de sa patrie, la Saxe, après sa participation à la Révolution de 1848. À 47 ans, Richard Wagner est attiré par l’éclat de la capitale culturelle qu’est Paris sous le régime du Second Empire de Napoléon III. Celui-ci est à l’apogée de son règne.

- LA BATAILLE DE TANNHÄUSER (2) : LE GUET-APENS
par Judith CABAUD
Vers le milieu du mois de mars 1860, c’est grâce à ses relations avec les milieux diplomatiques que Napoléon III donne l’ordre de monter Tannhäuser à l’opéra, et d’accorder au maître allemand toutes les facilités pour qu’il puisse exécuter son œuvre comme il le désire. Napoléon III, aurait sans doute préféré voir une nouvelle production de Monsieur Offenbach, mais cédant aux instances des dames de la Cour, il ne voit pas la tournure ambiguë de la situation : pour l’aristocratie française légitimiste, tenue jusque là à l’intérieur des limites du pouvoir autoritaire du régime.

- LA BATAILLE DE TANNHÄUSER (3) : LES HOSTILITÉS
par Judith CABAUD
Après sa ruine financière, la malveillance déclarée des responsables de la vie artistique parisienne, et la trame du complot ourdi par le pouvoir politique contre Napoléon III, Wagner souhaite faire appel au public et affronte finalement la cabale avec résignation. Si les circonstances ne s’étaient pas coalisées contre lui, le soir de la première de Tannhäuser aurait dû être un triomphe.

Sur la postérité de l’oeuvre

- TANNHÄUSER, UN FILM MUET DE LA THANHOUSER COMPANY (1913)
par Luc ROGER
La Thanhouser Company (appelée plus tard la  Thanhouser Film Corporation), un des premiers studios de tournage, fut fondée en 1909 par Edwin Thanhouser, sa femme Gertrude et son beau-frère Lloyd Lonergan. La compagnie, basée à New York City jusqu’en until 1918 produisit plus de  films. L’action de l’histoire de Tannhäuser est située dans la Thuringe médiévale, une histoire dont la chevalerie, la mythologie, la magie, la rédemption par l’amour et la tragédie constituent les thèmes centraux.

Bibliographie indicative

Publications antérieures à la création

Sur les sources littéraires traitant de la légende de Tannhäuser

(les sources de l’argument disponibles dans les années 1830 et dont Wagner a pu disposer, sont, entre autres, les suivantes)

  • Johann Christoph WAGENSEIL, L’Art divin des Maîtres Chanteurs, in « De sacri Rom.[ani] Imperii libera civitate Noribergensi commentatio ; accedit de Germaniæ Phnascorum, origine, præstantia, utilitate et institutis sermone vernaculo liber », Altdorf, 1697;
  • Ludwig TIECK, Le fidèle Eckhart et le Tannenhäuser, nouvelle in « Die Märchen aus dem Phantasus », 1812;
  • J.C.S. THON, Le Château de la Wartburg : contribution à la connaissance des temps anciens (Schloss Wartburg: ein Beytrag zur Kunde der Vorzeit), 1815
  • E.T.A. HOFFMANN, Le Combat des chanteurs (Der Kampf der Sänger), nouvelle in « Les Frères de Saint-Sérapion », vol. 2, 1819, troisième section
  • Heinrich HEINE, Le Tannhäuser, légende, poème en trois parties, 1836.
  • Ludwig BECHSTEIN (présent. par), Les Légendes d’Eisenach et de la Wartburg, de l’Hörselberg et de Rheinhardsbrunn
  • C.T.L. LUCAS, À propos du tournoi de la Wartburg, étude, 1838

Publications postérieures à la création
(XIXème et début XXème siècles – contemporaines ou non de Richard Wagner)

  • Édouard Schuré, Tannhæuser, lettre à M. de Wolzogen sur l’exécution de ce drame, à Bayreuth, en 1891, Librairie Fischbacher, 1892– Albert Lavignac, Analyse de Tannhäuser, deux chapitres extraits de Le Voyage artistique à Bayreuth, 1897 ; texte sur wikisource
  • Richard WAGNER, Ma Vie, trad. N. Valentin et A. Schenk, 3 vol., Librairie Plon, 1911-12.
  • Gaston PARIS, Légendes du Moyen Âge, 3e édition, Hachette, 1908. Chapitre « La Légende du Tannhauser », p. 111 ; texte sur Gallica [archive]
  • Alfred Ernst et Élie Poirée, Étude sur Tannhaeuser de Richard Wagner – Analyse et guide thématique, A. Durand et fils – Calmann-Lévy, 1895 ; texte sur Gallica [archive]
  • Georges Servières, Tannhäuser à l’Opéra en 1861, Paris, Fischbacher, 1895

Publications contemporaines
(XXème siècle à nos jours)

  • Michel PAZDRO (dir.), Jean Cabourg, Christophe Capacci, Michel Debrocq, Pierre Flinois, Philippe Godefroid, Stéphane Goldet, François Grandsir, Piotr Kamiński, Lucie Kayas, Fernand Leclercq, Alain Poirier, Pascale Saint-André, Dominique Jameux, Dennis Collins, Françoise Ferlan, Georges Pucher et Dominique Sila, Guide des opéras de Wagner : Livrets – Analyses – Discographies, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », 1998
  • Paul Boulet, Richard Wagner et le douanier Edmond Roche, Paris, 1951
  • Martine Kahane et Nicole Wild, Wagner et la France, Bibliothèque nationale et Théâtre national de l’Opéra de Paris, éditions Herscher, 1983 (ISBN 2 7335 0059-7)-Ilias Chrissochoidis, Heike Harmgart, Steffen Huck, and Wieland Müller, « ‘Though this be madness, yet there is method in’t’: A Counterfactual Analysis of Richard Wagner’s Tannhäuser [archive], Music & Letters 95:4 (November 2014), 584-602. (By subscription)-Vincent Teixeira, Richard Wagner et Charles Baudelaire autour de la création de Tannhäuser à Paris en 1861– Joris-Karl Huysmans, « L’Ouverture de Tannhäuser », in Croquis parisiens, ch. VII « Paraphrases ».

Tannhäuser en neuf extraits vidéos

Bacchanale (Venusberg) Acte I :

Air d'Elisabeth Acte II :

Marche et choeur des invités Acte II :

Choeur des Pélerins Acte III :

Prière d'Elisabeth Acte III :

Romance à l'Etoile (Wolfram) Acte III :

Récit de Rome (Tannhäuser) Acte III :

Finale Acte III :

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Genre :

Les opéras et drames musicaux.

Titre original :

Tannhäuser und der Sängerkrieg auf Wartburg (WWV 70)

Opéra romantique en trois actes
Livret et musique de Richard Wagner
Créé le 19 octobre 1845 au Théâtre de la Cour Royale de Saxe (Dresde),
sous la direction du compositeur (dite « version de Dresde« )
Création de la version parisienne (en français) :
le 13 mars 1861 à l’Opéra de Paris, salle Ventadour, sous la direction de Pierre-Louis Dietsch)

Sommaire
Qui Wieland Wagner a-t-il surnommé « trompette pour enfants » („Kindertrompete”) après une audition en raison du timbre de sa voix particulièrement clair et aigu ?

Réponse : Anja Silja. À partir de 1960, elle chanta dans presque toutes les mises en scène de Wieland Wagner, non seulement à Bayreuth, mais aussi au niveau international. Leur étroite collaboration artistique (et leur relation amoureuse) s'est poursuivie jusqu'à la mort de Wieland Wagner (1966). Après cela, Anja Silja ne s'est plus jamais produite à Bayreuth.

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