Inoubliable, mythique, inégalable Tristan tout autant que ses Tannhäuser, Lohengrin, Siegmund, Siegfried, Parsifal, Walther… mais également Rienzi ou bien Erik du Vaisseau Fantôme, Wolfgang Windgassen incarne pour la postérité LE ténor wagnérien par excellence.
Né à Annemasse en Haute-Savoie d’une famille de musiciens (son père est ténor, sa mère, soprano colorature), le futur ténor se perfectionne à Stuttgart avant de débuter sur la modeste scène du théâtre de Pforzheim en 1939. Ténor léger avant d’oser explorer le répertoire du ténor héroïque de l’opéra allemand (Max du Freischütz puis Florestan de Fidelio…), sa rencontre avec Wagner, toujours à Stuttgart, ajoutera Siegmund (La Walkyrie) à son répertoire en 1951. La même année, Wieland Wagner l’invitera à Bayreuth où l’artiste sera l’une des révélations majeures de la réouverture du Festival après-guerre.
A lui seul, Windgassen incarne, au sein de la nouvelle équipe formée par Wieland Wagner, le nouveau Bayreuth de 1951, mais également, cette toute nouvelle génération de chanteurs wagnériens qui vont désormais se révéler incontournables voire indispensables. Parsifal, tout d’abord, sous la baguette de Hans Knappertsbusch, dont le disque nous rapporte le fidèle témoignage. Puis, encouragé par le succès que le ténor rencontre cette même année à Bayreuth, Wieland Wagner lui proposera tous les rôles du répertoire wagnérien
A chaque prise de rôle sur la Colline Sacrée, le ténor est toujours accueilli par un public débordant d’enthousiasme, de fascination et de frénésie. Tannhäuser, Lohengrin, Tristan, Walther, Siegmund et Siegfried, Parsifal : Windgassen est de toutes les productions. Pour le plus grand bonheur d’un public unanime et conquis d’avance.
Et le ténor, de son côté, de digérer du mieux qu’il peut l’avalanche de rôles et de représentations qu’il doit désormais assumer sur la scène du Festpielhaus. Toujours avec sa voix d’airain, particulièrement remarquable par sa clarté et à une diction incomparable. Une voix pourtant pas si démesurée que cela, et qui, au départ, ne prédisposait pas particulièrement Wolfgang Windgassen à devenir cet archétype du ténor wagnérien par excellence qu’il était devenu.
A partir de l’été 1951, chaque saison et sur près de vingt années consécutives, le ténor irradiera la Colline par la clarté de son chant et l’incarnation de ses personnages.
A l’issue de sa prestigieuse carrière (principalement à Bayreuth), le ténor se passionnera pour la mise en scène à l’Opéra de Stuttgart, ville dans laquelle il disparaîtra quelques temps plus tard, le 8 septembre 1974.