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Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
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MAGDEBOURG (Magdeburg)

par Nicolas CRAPANNE

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Le Théâtre de Magdebourg où Richard Wagner dirigea la création de La Défense d’aimer ou la Novice de Palerme

C’est sur l’invitation de la compagnie théâtrale Bethmann de Magdebourg que Wagner assume la fonction de directeur musical de la compagnie durant la saison estivale 1834 à Bad Lauchstädt, où la troupe donne des représentations pendant l’été.

D’emblée, tout déplaît à Wagner dans cette ville d’eau, notamment la présence des “curistes” venus en villégiature soigner leur maux… et surtout les goûts artistiques de ceux-ci.

L’aversion de Wagner pour ces divertissements culturels de circonstance guidera d’ailleurs plus tard celui-ci dans le choix de la petite ville de Bayreuth (qui n’est pas une ville d’eau) comme le compositeur l’exprimera dans une lettre.

Rejet de la ville et des curistes donc, mais c’est néanmoins à Bad Lauchstädt que Wagner rencontre Minna Planer pour la première fois ; la jeune actrice de la troupe de Magdebourg, âgée de vingt-cinq ans, s’y produit avec un certain succès.

Du 4 au 29 août 1834, alors qu’il est provisoirement excusé par la troupe afin de soigner un érysipèle et qu’il travaille à l’ébauche d’une nouvelle symphonie en mi majeur ainsi qu’au projet d’un opéra, La Défense d’aimer, il reçoit continuellement les visites de Minna, dont la troupe s’est déplacée à Rudolstadt. La jeune femme est éprise du talentueux chef d’orchestre. La liaison de Wagner et de Minna se transforme peu à peu en idylle amoureuse.

Ce n’est qu’à la rentrée de la saison de la troupe du Théâtre de Magdebourg, soit le 10 octobre 1834, que Wagner fait officiellement ses débuts en tant que directeur musical de la compagnie.

Dès les premiers mois de sa prise de fonctions, Wagner est averti des difficultés de la troupe à réunir le financement nécessaire à la conduite de la saison. Faute de moyens financiers adéquats, la troupe menace continuellement de se disperser. Malgré tout, Wagner croit en l’avenir de son théâtre, allant jusqu’à investir ses propres biens personnels pour sauver son entreprise ou allant à Leipzig durant le printemps 1835 afin de plaider la cause du Théâtre et espérer un quelconque financement.

Dans ces conditions particulièrement difficiles, Wagner écrit le livret et compose la musique de La Défense d’aimer, opéra qui renoue avec le style franco-italien – en accord avec les goûts du public de l’époque – et avec lequel Wagner espère monter un sauvetage financier de la troupe du Théâtre.

Il espère également se faire un nom, puisque malgré les promesses qui lui avaient été faites à Leipzig, Les Fées, premier opéra que le compositeur a mené à son terme dans la droite lignée de Weber, ne sont pas jouées.

Dans Mein Leben, le compositeur écrit à propos de La Défense d’aimer :

“Je travaillais à la fois pour fonder ma réputation et pour le rétablissement de ma situation matérielle; je mettais donc à profit, avec une ardeur extraordinaire, les rares heures que je passais auprès de Minna pour mettre la dernière main à ma partition.”

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Page manuscrite pour La Défense d’aimer

Minna, d’ailleurs, montre des signes de lassitude dans la relation qu’elle entretient avec ce fiancé (les fiançailles datent de janvier 1835) qui se débat comme il peut afin de sauver l’avenir de sa troupe. Premières tensions au sein du couple, qui mèneront Minna à quitter provisoirement le compositeur ainsi que la troupe pour s’installer à Dresde, puis à Berlin, où elle intègre la troupe du théâtre Königstadt.

L’année 1835 est pour Wagner une tentative de tour de force : le directeur musical obtient la promesse de recevoir “une somme assez rondelette” (Mein Leben) provenant de dons de la part d’un comité de soutien de la bourgeoisie de Magdebourg. Dès lors, Wagner multiplie les voyages à Leipzig, Dresde, Bad Kösen puis en Allemagne du Sud (ce sera sa première visite à Nuremberg et… à Bayreuth !) afin de recruter de nouveaux chanteurs pour reconstituer la troupe du théâtre de Magdebourg (dispersée en mai 1835) et faire représenter sa Défense d’aimer.

De retour à Magdebourg à l’automne 1835, Wagner tente de redonner une nouvelle vie au théâtre de la ville (tout en multipliant la rédaction de lettres passionnées dans l’espoir de faire revenir Minna au sein du couple). A présent “à la tête d’une troupe d’opéra vraiment excellente” (Mein Leben) avec des artistes recrutés au gré de ses voyages et de ses rencontres (on décèle une manière de procéder assez identique avec celle que le compositeur emploiera plus tard en vue de recruter ses chanteurs pour la première Tétralogie du Festival de Bayreuth en 1876), Wagner, chef d’orchestre et directeur musical d’un théâtre et de chanteurs soigneusement choisis, explore un nouveau répertoire, expérimente quelques “essais” musicaux (notamment en représentant l’opéra Jessonda de Ludwig Spohr, créée quelques années auparavant en 1823).

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Page de couverture de la partition La Défense d’aimer

En janvier 1836, Wagner met un terme à la composition de La Défense d’aimer, son propre opéra, et avec lui l’espoir de sauver tant le compositeur que la troupe qui vivotent tout autant l’un que l’autre. C’est aussi le moment où compositeur voit le (premier !) retour de Minna au sein du foyer.

Malheureusement, les préparatifs pour monter l’opéra sont catastrophiques : les rumeurs d’une nouvelle dissolution de la troupe, faute de finances, polluent les répétitions.

La Défense d’aimer sera finalement créée le 29 mars 1836, après avoir été répétée et mise en scène en dix jours seulement. La création de l’œuvre (d’une durée de près de cinq heures dans sa version initiale) est un échec cuisant : la troupe est si mal préparée à représenter un ouvrage de telles proportions que l’interprète principal oublie la majorité de sa partition. La seconde représentation, donnée devant un public comportant seulement trois personnes dans la salle, doit être annulée avant même le lever du rideau, une bagarre éclatant entre le ténor et le mari de la prima donna !

Après la dissolution de la troupe pour la seconde fois, Wagner quitte Magdebourg, le 18 mai 1836, plein de rancœur et amer aussi bien à cause de l’échec de son opéra que de l’énergie dépensée en pure perte à tenter de sauver une troupe théâtrale au bord de la faillite. Dans une lettre destinée à Robert Schumann, Wagner écrit : “Ici il n’y a rien que des salauds ! Adieu, mon très cher Schumann!”

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Sommaire
Quel compositeur aurait dit de Wagner : « Pour moi, Wagner est impossible ; c’est certes un homme d’esprit, mais il parle à n’en plus finir. On ne peut pas discuter avec lui ».
Réponse :

Robert Schumann. Wagner, quant à lui, raconte : « Nous sommes en bons termes en apparence ; mais on ne peut pas fréquenter Schumann... Peu après mon arrivée à Paris, je lui ai rendu visite, je lui ai raconté une foule de choses intéressantes... Schumann me regardait toujours sans bouger ou regardait en l'air et ne disait pas un mot. Alors je me suis levé d'un bond et je me suis enfui. »

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