Lucia POPP

Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

POPP Lucia

(née le 12 novembre 1939 – décédée le 16 novembre 1993)

Soprano

De nationalité slovaque, naturalisée plus tard autrichienne, Lucia Poppova naquit le 12 novembre 1939 à Uhorska Ves. Elle renonça rapidement à ses études de médecine, attirée par la scène. Bien qu’entrée à l’Académie Bratislava à 23 ans pour étudier l’art dramatique, elle fut immédiatement repérée par Anna Hrusovska-Prosenkova, un professeur de chant à l’Académie, qui  lui proposa des cours lyriques. Lucia commença ses études vocales en tant que mezzo, mais sa voix développa soudainement un registre dans les aigus – si bien qu’elle fit ses débuts en tant que Reine de la Nuit à l’Opéra de Bratislava, avant de briller à Vienne. Elle avait la voix et la personnalité idéale pour l’opérette viennoise, et fut l’une des meilleures Rosalinde (Die Fledermaus) et Hanna Glawaris (La Veuve joyeuse) de son temps.

Lorsqu’Elisabeth Schwarzkopf l’entendit pour la première fois, elle fut éblouie : “Mademoiselle, vous êtes phénoménale !” Un compliment d’autant plus inattendu et appréciable quand on sait que Dame Schwarzkopf était… assez avare d’éloges à l’encontre des élèves qu’elle auditionnait !

La jeune Lucia devint rapidement une artiste internationale : elle fit ses débuts à Covent Garden en 1966 dans le rôle d’Oscar dans Un Ballo in Maschera, et au Met en 1967 en tant que la Reine de la Nuit.

Dans les années 70, son registre évolua vers le lyrique – Pamina, Suzanne – et dans les années 80 elle étoffa son répertoire avec des rôles de Strauss et de Wagner. Ce fut en effet à Covent Garden en février 1982 qu’elle chanta sa première Eva dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Sa performance y fut très admirée. Lucia Popp incarnera également pour le disque le rôle d’Elisabeth dans Tannhäuser, un rôle de toute beauté pour sa voix innocente et juvénile, un radieux ciel bleu dans lequel on lui aura peut-être reproché « qu’il n’y ait eu un peu de nuages », tout comme l’Elsa von Brabant de Lohengrin (Opéra de Zurich).

Dans les quelques rôles wagnériens que l’artiste incarna (en plus d’une Woglinde ou d’une fille-fleur soliste, des rôles que le disque aura gravé pour témoignage), Eva est devenue l’une des plus belles interprétations de Lucia Popp. Son apparence encore juvénile, sa beauté , avec une nouvelle force et la maturité vocale, lui a donné une crédibilité complète du personnage. Dans tous ces rôles, sa voix conservait une luminosité merveilleuse, une grande pureté.

Grande spécialiste des récitals de lieder, sa présence sur scène apportait un charme supplémentaire à son talent.

Mariée en 1986 à Peter Seiffert en secondes noces, sa mort prématurée en 1993 à l’âge de 54 ans a mis fin brutalement à  une grande carrière.

Rôles : Eva, Woglinde, Elisabeth, Elsa von Brabant, une Fille-Fleur (Parsifal)

SB/NC

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