Franz VÖLKER

Cette section présente une série de portraits biographiques de ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’édification de l’œuvre wagnérienne. Des amitiés ou des inimitiés parfois surprenantes ou inattendues, des histoires d’amour passionnées avec les femmes de sa vie, parfois muses et inspiratrices de son œuvre, mais également des portraits d’artistes (chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre…) qui, de nos jours, se sont “appropriés” l’œuvre du compositeur et la font vivre différemment sur scène.

VOLKER Franz

(né le 31 mars 1899 – décédé le 4 décembre 1965)

Ténor

Né à Neu-Issenburg (Grand-Duché de Hesse), Franz Völker fit ses premières apparitions sur scène au concert en tant qu’enfant, puis adolescent. C’est pourtant, plus prosaïquement, une carrière au sein d’une banque que le jeune homme entama dès qu’il eut obtenu son diplôme de fin d’études à Francfort-sur-le-Main.

Ne renonçant pas pour autant au chant définitivement, le jeune homme poursuivait en parallèle de son poste de guichetier une carrière de choriste.

En 1925, Franz Völker se présenta à un concours amateur de la Radio de Francfort où il remporta le premier prix avec le premier air du Duc de Mantoue de Rigoletto de Verdi. Tout changea après ce succès inattendu : Völker dut soudainement effectuer un choix entre la carrière stable d’employé de banque et celle, plus incertaine, d’artiste lyrique, appelé qu’il était à présent par plusieurs scènes de théâtres d’opéra. C’est pourtant la deuxième option que le futur artiste choisit, et il se perfectionna auprès du professeur de chant Alexander Wellig.

Auditionné par le chef Clemens Krauss, il entra à l’Opéra de Francfort où il débuta la même année dans le rôle de Florestan dans Fidelio.  Le triomphe de Völker fut immédiat et l’artiste était à présent appelé par les plus grandes scènes. Krauss qui croyait indéfectiblement au futur succès du jeune ténor lui proposa de le suivre à l’Opéra de Vienne, ce qu’il fit dès 1931, puis à la Staatsoper under den Linden de Berlin en 1935.

Si le nombre de rôles que le jeune ténor aborda fut très large, c’était néanmoins dans le répertoire germanique que celui-ci excellait : Florestan, le rôle qui le fit connaître au grand public, mais également Belmonte (L’Enlèvement au Sérail), Huon de Bordeaux (Obéron), Max du Freischütz ou bien encore l’Empereur de La Femme sans Ombre.  C’est donc tout naturellement qu’il fut appelé à rejoindre le Festival de Bayreuth à partir de 1933 jusqu’à la fermeture de celui-ci en 1942. Siegmund, Lohengrin, Parsifal ou bien encore Erik : Völker était de toutes les productions. C’est surtout dans le rôle-titre de Lohengrin que Völker brilla particulièrement, un rôle qu’il interpréta avec la vaillance et l’héroïsme propre à son caractère ainsi qu’à sa voix, rapidement considéré comme l’un des meilleurs interprètes du rôle, y compris en dehors de la scène de la Colline Verte, dont Vienne, Berlin, Milan, Londres ou bien encore Paris.

Après la guerre, Franz Völker fut engagé sur la scène de l’Opéra de Munich où il chanta les plus grands rôles du répertoire jusqu’en 1952.

Après son retrait de la scène, l’artiste se consacra à l’enseignement au Conservatoire de Stuttgart à partir de 1958.

Völker compléta avec Melchior et Lorenz la trilogie des ténors wagnériens héroïques les plus demandés de la période d’entre-deux-guerres et durant les années 40. Son timbre de voix particulièrement homogène avec des aigus d’une étonnante puissance valut à l’artiste la réputation de la meilleure interprétation du rôle de Lohengrin et place encore de nos jours ce dernier parmi les plus grands.

NC

 

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