LA WALKYRIE (Die Walküre), WWV86B : POUR ALLER PLUS LOIN

L’œuvre musicale de Richard Wagner est composée d’opéras ou “drames musicaux” allant des “Fées” (Die Feen) à “Parsifal”. Une présentation détaillée de chacune de ces œuvres majeures est ici associée à un ensemble d’articles thématiques, replaçant celles-ci non seulement dans le contexte de sa vie personnelle mais également dans son contexte social, économique et culturel. Cette section regroupe également l’ensemble des œuvres musicales (hors opéra) et son œuvre littéraire.

LA WALKYRIE, WWV86B

Die Walküre, WWV86B

Pour aller plus loin

La Walkyrie (Die Walküre, WWV86A), est le deuxième des quatre drames musicaux qui constituent le cycle de L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen). L’oeuvre a été présentée pour la première fois au public, isolée du reste du cycle au Théâtre National de la Cour royale de Munich (National-und-Hoftheater) le 26 juin 1870, par ordre du roi Louis II de Bavière et contre le souhait de son compositeur. Elle fut ensuite donnée avec l’intégralité du cycle au Festspielhaus de Bayreuth, le 14 août 1876.

Comme le cycle de L’Anneau fut conçu par Richard Wagner dans l’ordre inverse de celui de l’exécution des quatre drames musicaux sur scène, La Walkyrie fut l’avant-dernier des poèmes à être composés (avant L’Or du Rhin, et après le Jeune Siegfried-Siegfried). Le texte du drame musical fut achevé en juillet 1852, et la musique en elle-même, au cours du mois de mars 1856.

Dans son essai de 1851, Opéra et Drame, Wagner a échafaudé les principes sur lesquels devaient être construits ses “drames musicaux”, rejetant ainsi par exemple la forme conventionnelle de l’opéra, héritée de l’opéra italien (sur une succession d’airs, ensembles et chœurs). Plutôt qu’une simple base littéraire nécessaire à la construction musicale de ses œuvres, la musique devait constituer en elle-même une interprétation émotionnelle du texte, capable de refléter les sentiments et les ambiances décrits par celui-ci, notamment par l’usage récurrent des leitmotive symbolisant un personnage, un concept ou une situation. Wagner toutefois n’hésite pas à faire quelques entorses à ce carcan fort rigide, notamment durant la première scène du troisième acte lorsque les Walkyries se réunissent sur le champs de bataille en un ensemble de facture “classique” parfaitement harmonique et rythmique ; cet ensemble deviendra d’ailleurs par la suite une scène jouée indépendamment du reste de l’opéra, et connu sous le nom de “ Chevauchée des Walkyries ”.

Tout comme pour L’Or du Rhin, le compositeur avait spécifiquement exprimé le souhait qu’aucun de ces drames musicaux ne soit donné indépendamment des autres formant l’intégralité du cycle. Mais, après avoir fait représenter avec succès le premier de ces quatre drames – L’Or du Rhin – en septembre 1869, sur la scène du Théâtre National de la Cour de Munich, le roi Louis II de Bavière, mécène du Grand Oeuvre de Wagner, ne put contenir son impatience plus longtemps. Et ordonna son exécution indépendamment du reste du cycle qui sera donné à Bayreuth en 1876, soit sept années plus tard. Plus encore qu’aucun autre “épisode” du cycle du Ring, La Walkyrie a acquis auprès du public un tel succès que le drame musical s’est imposé sur scène comme une oeuvre à part du reste de la saga wagnérienne.

L’histoire de La Walkyrie se base sur des éléments tirés de la mythologie germano-scandinave, tels que décrits dans la Volsunga Saga ainsi que l’Edda poétique. Dans ces deux récits, les jumeaux Wälsungen Sieglinde et Siegmund, séparés depuis leur naissance, se rencontrent et tombent amoureux l’un de l’autre. Cette union attire le courroux des dieux qui exigent pour réparation que Siegmund tombe au combat. Sieglinde, alors enceinte, elle, est sauvée par Brünnhilde, la Walkyrie, fille de Wotan qui ose s’opposer à la volonté de son père.

Wagner commença à travailler sur le projet de ce qui allait devenir La Tétralogie en octobre 1848 en rédigeant un poème en prose reprenant le mythe de la Mort de Siegfried, lui-même basé sur la légende du héros germanique. Les mois suivants, le compositeur développa le poème initial en un véritable livret d’opéra.

Après son départ précipité pour la Suisse en mai 1849, Wagner poursuivit le développement de son projet pour Siegfried. C’est alors qu’il se rend compte qu’une seule oeuvre ne pourrait jamais suffire à satisfaire tous ses projets artistiques. En élargissant l’action du drame, La Mort de Siegfried allait finalement devenir le point culminant d’une série de plusieurs drames musicaux, chacun d’entre eux, prenant ses racines d’inspiration dans une mythologie germanique (héritée de la mythologie scandinave) largement revisitée par Richard Wagner pour les besoins de l’action.

En 1851, dans son essai Une Communication à mes amis, Wagner décrit l’oeuvre comme suit : “ Je propose de présenter ma version de la légende de Siegfried au public au travers de de trois drames musicaux , précédés par un long Prélude (Vorspiel). Bien que chacun de ces drames constitue une oeuvre indépendante, il ne pourra pas être présenté de manière isolée. Je pense à représenter l’intégralité de ce cycle, les trois drames et leur Prélude, au cours d’un Festival de trois soirées, précédées d’un prologue. ”

Fidèle à ce schéma ainsi qu’au but qu’il s’était fixé, Richard Wagner allait par la suite remanier La Mort de Siegfried (qui allait devenir le Crépuscule des Dieux), un drame musical qu’il allait faire  précéder de l’histoire du Jeune Siegfried (plus tard, Siegfried), lui-même précédé de La Walkyrie. qui, du troisième des drames musicaux à être conçus et écrits, serait le deuxième à apparaître au sein de La Tétralogie.

NC

 

Vous souhaitez apporter des informations complémentaires et ainsi enrichir cet article, contactez-nous !