Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER

Année 1842

5 mars 1842

Wagner achève la manuscrit de l’esquisse pour l’opéra Les Mines de Falun (Die Bergwerke von Falun), d’après une histoire tirée des Contes Fantastiques d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.

MVRW Falun
Les Mines de Falun, l’un des projets d’opéra de Richard Wagner qui ne verra jamais le jour, d’après un conte d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann

En mars 1842,

Samuel Lehrs procure à Wagner les recueils de contes populaires Le Venusberget Der Sängerkrieg auf der Wartburg (Le Tournoi des Chanteurs à la Wartburg). Dans l’esprit du compositeur, les deux récits pourraient s’intégrer dans un seul projet dramatique, ce qui donnera naissance au projet de Tannhäuser. “Avec cela, un monde nouveau venait de s’ouvrir à moi.” (Mein Leben). C’est également Lehrs qui fournit au compositeur un sommaire de l’épopée de Lohengrin.

7 avril 1842

Wagner et Minna quittent la France et rentrent en Allemagne afin de superviser la production de Rienzi à Dresde. Sur la route qui mène le couple de Paris à Dresde, Wagner entrevoit la Wartburg qui sert son inspiration pour Tannhaüser“ Je crus revoir la lumière quand je me trouvai en présence de la Wartburg, devant laquelle nous connûmes le seul moment ensoleillé de ce voyage. Je ressentis une impression extraordinaire à contempler ce château qui, lorsqu’on vient de Fulda, se montre sous un aspect grandiose ; je construisis alors en esprit la scène du troisième acte de mon Tannhäuser ; c’est sous cette forme que j’en ai gardé l’image depuis lors, et c’est d’après cette image que, plus tard, pour la scène, j’ai donné mes instructions au peintre-décorateur parisien Deplechin. Cette première vision de la Wartburg, si émouvante dans son passé historique et mythique, me réconforta comme un heureux présage jusqu’aux fibres les plus secrètes de mon cœur.” (Mein Leben)

Les raisons véritables du retour du couple Wagner en Allemagne
Des nouvelles heureuses sont arrivées d’Allemagne, en ce début d’année 1842 : Rienzi est accepté au Théâtre de Dresde.
Pourtant  c’est la panique : la création était prévue initialement en février de la même année.  La création de son « colosse » ne peut avoir lieu sans Wagner ! Heureusement, quelques jours plus tard Wagner apprend que l’ouvrage finalement ne sera donné qu’en automne. Un délai supplémentaire, mais le compositeur reste angoissé. C’est la raison pour laquelle il décide de se rendre lui-même en Allemagne afin de s’assurer que Rienzi sera bien représenté selon ses propres intentions. Car si Wagner « assure » livret et musique du « péplum », il souhaite également en superviser la mise en scène, afin que son œuvre soit donnée dans des conditions, selon lui, optimales.
Une raison de plus pour se rendre en Allemagne en personne : Le Vaisseau fantôme semble-t-il a  été accepté également… à Berlin cette fois-ci.  Cette nouvelle, cette fois, parvient au compositeur par le biais du comte de Redern, intendant du Théâtre royal de Berlin. Serait-ce grâce aux recommandations de Meyerbeer – alors en la capitale allemande pour y superviser lui-même la direction des Huguenots à l’Opéra royal ? Dès que Wagner sera de retour dans sa patrie, il s’apercevra que ni Meyerbeer, ni Redern (qui en fait vient de démissionner) ne sont pour grand-chose dans le choix du Vaisseau fantôme : Meyerbeer était trop préoccupé par le sort de ses propres Huguenots sur la scène de l’Opéra de Berlin ; quant à Redern, du fait de sa démission, il n’était sans doute plus très sensible aux choix artistiques qui succèderaient à son départ.
Quitter Paris, c’est quitter la misère avec la promesse d’un avenir meilleur tant sur le plan artistique que sur le plan financier, mais c’est également quitter la joyeuse compagnie des amis parisiens de Wagner formée par Lehrs, Anders, Kietz et … les autres.
Les Wagner quittent donc Paris avec un petit déchirement sentimental. C’est pourtant sans regret qu’ils prennent place à bord de la diligence qui les mène de Paris à Dresde le 7 avril 1842.

12 avril 1842

Arrivée du couple Wagner à Dresde et installation, chemin des Potiers (Töpfergasse, n°6).

MVRW DRESDEN par Canaletto
Les rives de l’Elbe à Dresde par Canaletto

19 avril 1842

Après une visite auprès de sa famille à Leipzig, Wagner entreprend un voyage à Berlin afin de convaincre les autorités de faire représenter Le Vaisseau fantôme(il y rencontrera Giacomo Meyerbeer et Felix Mendelssohn).
Son meilleur allié dans ces pourparlers est l’intendant des théâtres, le comte Redern. Malheureusement pour le compositeur, Redern est sur le point de résilier ses fonctions. Wagner rentre bredouille à Dresde. La ville de Berlin lui fait “ une impression vraiment déprimante” (Mein Leben)

26 avril 1842

Retour de Wagner à Dresde afin d’y superviser les répétitions de Rienzi.
Sur place, les autorités musicales s’étonnent… de le voir parmi eux pour l’occasion ! Ils auraient préféré le « savoir encore à Paris » (Mein Leben).
Dès les premières répétitions, le compositeur envisage d’opérer des coupures dans la partition.
Début des réunions de travail concernant la production de Rienzi.
Durant les répétitions Wagner, croise le chanteur Tichatschek avec qui il parcourt la partition (Wilhelmine Schröder-Devrient est alors en congés d’été). Le ténor « était très attiré par la perspective de revêtir dans Rienzi un grand nombre de costumes nouveaux, dont une armure étincelante » (Mein Leben)

5 mai 1842

En nouvelle visite à Leipzig, Wagner négocie avec Theodor von Küstner, le nouvel intendant des théâtres Berlinois, en vue d’y faire représenter Le Vaisseau fantôme.

2-3 juin 1842

De retour à Berlin, Wagner reçoit une réponse évasive de la part de von Küstner concernant l’avenir des représentations du Vaisseau fantôme à Berlin, et lui conseillant… de ne pas continuer son voyage ! Les suites données au projet de représentations ne sont en effet pas favorables.
Durant une halte chez son frère Albert à Halle, Wagner est frappé par la voix de la fille de celui-ci, Johanna, alors âgée de quinze ans.
NB : Johanna sera par la suite la créatrice du rôle d’Elisabeth dans Tannhäuser ; elle participera également à l’exécution de la Neuvième Symphonie de Beethoven en 1872 à Bayreuth, ainsi qu’à la création de La Tétralogie à Bayreuth en 1876 (Schwertleite dans La Walkyrie)

Juin-juillet 1842

L’été du couple Wagner sera passé à Tepliz (actuellement Teplice, ville de Bohême, en République Tchèque). Durant cet été 1842, Wagner entreprend la rédaction du poème de Tannhäuser, que le compositeur songe dans un premier temps à intituler Le Venusberg.
NB : l’opéra Tannhäuser devait en effet porter à l’origine le titre Le Venusberg, avant d’être modifié sur le conseil des proches du compositeur qui pendaient qu’un nom plus décent attirerait plus facilement les faveurs du public.

18 juillet 1842

Wagner rentre à Dresde afin d’organiser les préparatifs de Rienzi.
Le couple emménage dans un nouvel appartement, Waisenhausstrasse, n°5.
Durant la préparation de Rienzi, le compositeur retrouve les chanteurs pour lesquels il a conçu les rôles principaux de sa partition.

Sur la distribution de Rienzi vue par le compositeur lui-même :
Si l’enthousiasme de retrouver Tichatschek – « borné et superficiel comme un enfant mais pourvu de dons extrêmement brillants » (Mein Leben) – est toujours aussi présent, Wagner se montre déçu par la présence et les qualités vocales de la cantatrice Wilhelmine Schröder-Devrient, qui n’est plus que le pâle reflet de sa gloire passée. Comme le compositeur éprouve le sentiment d’avoir une chance incroyable à travailler avec celle qui l’avait ébloui lorsqu’il était encore jeune homme, et qu’elle avait en quelque sorte décidé de son destin, il passera sur l’impression réservée que lui inspire la cantatrice. L’entente avec le maître de chapelle Carl Gottlieb Reissiger a été gérée avec diplomatie. Wagner juge le reste de la distribution « de qualité très moyenne » (Mein Leben)

20 octobre 1842.

MVRW-Rienzi-creation
La création de Rienzi le 20 octobre 1842 à l’Opéra royal de la Cour de Saxe (Dresde, Semperoper)

Création de Rienzi, dans le tout nouveau Semperoper de Dresde (Théâtre Royal de la Cour de Saxe), du nom de l’architecte Gottfried Semper.

Au cours de la représentation, Wagner constate horrifié que l’opéra est d’une extrême longueur et qu’à l’issue du troisième acte, « il était aussi tard que si l’on avait joué le Freischütz tout entier. » (Mein Leben) L’enthousiasme du public est néanmoins au rendez-vous, à la fin du cinquième acte, malgré les six heures qu’aura duré la représentation (entractes compris). Dès le lendemain de la première, le compositeur envisagera de se charger d’effectuer des coupures dans la partition.
Ce faisant, il  rencontrera l’objection du ténor Tichatschek : « Je ne laisserai rien supprimer – c’est trop divinement beau » (Mein Leben) ainsi que de la direction de l’Opéra.
Six représentations de Rienzi auront lieu les jours suivant la première, rencontrant à chaque reprise un même succès. Mais le compositeur est conscient des proportions gigantesques de son œuvre. Progressivement, et afin de mieux faire faire accepter l’œuvre sur d’autres scènes, le compositeur propose de couper l’œuvre en deux soirées (La Grandeur de Rienzi, puis le lendemain, La Chute de Rienzi) – cette formule ne convaincra pas le public dresdois qui lui préfère la version intégrale -, puis de proposer son opéra avec de nombreuses coupures. C’est sous cette dernière forme que l’opéra a survécu et est aujourd’hui représenté.

NB : le manuscrit de Rienzi sera par la suite offert à Adolf Hitler qui adulait l’œuvre. Celui-ci disparut dans le bombardement du bunker de Berlin en 1945. Les partitions originales ont été également perdues dans le bombardement de Dresde en 1945. Seule subsiste la première édition imprimée (qui date de 1844 et qui comprend déjà de nombreuses coupures). L’œuvre telle qu’elle fut représentée au cours de la Première n’existe donc plus en tant que tel.
Le succès de Rienzi permettra au compositeur d’accéder à la reconnaissance et à une certaine notoriété. Lorsque les autorités de l’Opéra apprennent que Wagner songe à Berlin pour la création du Vaisseau fantôme, ceux-ci lui font savoir que cet honneur doit revenir à Dresde.
Le compositeur expose son projet du Vaisseau fantôme aux chanteurs Wilhelmine Schröder-Devient qui doit créer le rôle de Senta, ainsi que du baryton Waechter, en charge de créer celui du Hollandais.

Novembre 1842

Concert à Leipzig de Wilhelmine Schröder-Devrient et de Tichatschek, au cours duquel Wagner dirige des extraits de Rienzi.

Décembre 1842

Concert de Wilhelmine Schröder-Devrient à Berlin où Wagner rencontre Franz Liszt.
Wagner ne démord pas de son projet de faire représenter Le Vaisseau fantôme à Berlin et tente une nouvelle fois d’approcher les autorités locales en vue d’une création ou du moins une production berlinoise.

Richard Wagner avait brièvement rencontré Franz Liszt – plus qu’il ne l’avait véritablement connu – lors de son premier séjour à Paris en 1840. Ce n’est qu’en décembre 1842 (Mein Leben) qu’il fera véritablement la connaissance de celui qui deviendra son plus fidèle ami, et l’un de ses plus ardents défenseurs.
Wagner doit alors superviser les représentations in loco à Kassel, Riga ainsi qu’à Berlin de Rienzi et du Vaisseau fantôme. Il y rencontre Franz Liszt (à Berlin), à l’hôtel même où est descendue Wilhelmine Schröder-Devrient.

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Sommaire
Qui est devenu, après la mort de Siegfried Wagner (1930), le directeur artistique du festival aux côtés de Winifred Wagner et également son amant ?

Réponse : Heinz Tietjen (1861-1967). Il était alors le directeur général des théâtres nationaux prussiens de Berlin, Kassel et Wiesbaden, et sans doute ainsi l'un des hommes de théâtre des plus éminents d'Allemagne.

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