Ira Malaniuk s’est illustrée dans des répertoires aussi divers que Mozart, Verdi ou bien encore l’opéra contemporain. Mais c’est peut-être dans le répertoire wagnérien qu’elle triompha de manière encore plus évidente dans des rôles taillés à la mesure de son talent et à l’ampleur de sa voix. Fricka légendaire dans le Ring, l’artiste savait également adapter la richesse de son timbre à la plupart des rôles de mezzo-sopranos wagnériens : une Magdalene, une Brangäne ou bien encore une Waltraud d’exception…
Ira Malaniuk vit le jour au lendemain de la Première Guerre Mondiale en Ukraine dans la petite ville de Stanislau, d’une famille non musicienne. Pourtant c’est très tôt que la jeune étudiante se tourna vers l’apprentissage du chant : elle étudia dans un premier temps à Lwow auprès d’Adam Didur, puis une fois que son aptitude à devenir une grande artiste lui fut confirmée, à Vienne, auprès de la grande Anna Bahr-Mildenburg.
C’est en 1945 qu’Ira Malaniuk fit ses débuts sur la scène de l’Opéra de Graz dans le rôle d’Ulrica du Bal Masqué de Verdi. A partir de 1947, l’artiste fut engagée au Stadttheater de Zurich où elle participa, entre autres productions, à la création allemande du Rake’s Progress de Stravinsky, en 1951. C’est cette même année qu’elle fut invitée par Wieland Wagner à rejoindre le Nouveau Festival de Bayreuth : elle y interpréta le rôle de Magdalene dans Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg et remplaça même au pied levé Elisabeth Höngen qui, souffrante, ne pouvait chanter le rôle de Fricka. Fidèle à Wieland Wagner qui avait su révéler au monde les talents de l’artiste, elle resta sur la Colline Verte pour y interpréter les rôles de Brangäne (1952-1953), Waltraud, Grimgerde, tout comme celui de Fricka qui allait rapidement s’inscrire comme une référence.
A partir de 1956, Ira Malaniuk intégra la troupe de la Staatsoper de Vienne, interprétant toujours avec la même facilité tant les rôles du répertoire wagnérien que ceux du répertoire italien. Aussi à l’aise dans l’opéra que l’opérette ou bien encore l’oratorio, l’artiste s’illustra longtemps au Festival de Salzbourg qui finit de contribuer à reconnaître son caractère international.
Retirée de la scène en 1971, elle enseigna son immense savoir au Conservatoire de musique de Graz.