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Les salles d’expositions permanentes

Section I

UNE VIE

Section II

DANS L’INTIMITÉ DE RICHARD WAGNER

Section III

UNE OEUVRE

Section IV

L’AVENTURE DE BAYREUTH

Section V

ILS ONT CRÉÉ WAGNER ET LE MYTHE WAGNÉRIEN

Section VI

 LIEUX DE VIE, LIEUX D’INSPIRATION

Section VII

WAGNER POUR LA POSTÉRITÉ

Section VIII

 WAGNER APRÈS WAGNER
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« LOHENGRIN A LA COUR DU THÉÂTRE DE WEIMAR : ASPECTS POLITIQUES D’UNE PREMIÈRE » (Chapitre 1/3)
(Lohengrin, WWV 75)

par David TRIPPETT (Université de Cambridge)

Texte initialement rédigé et publié pour la revue The Journal of the American Liszt Society
traduit de l’anglais par @ Le Musée Virtuel Richard Wagner
pour lire le texte dans son intégralité sur le site www.academia.edu, cliquer ici.

La création de Lohengrin à Weimar en 1850

La décision de Franz Liszt de faire représenter la Première de Lohengrin de Richard Wagner à Weimar ne fut pas prise à la légère. En effet, dès le départ, le musicien recula devant les difficultés pratiques. Il était sceptique sur les qualités du petit orchestre de Weimar pour exprimer la couleur « surnaturelle » [1] de cette partition, et exprimait son « doute quant au résultat parfaitement satisfaisant de l’exécution. » [2] Un peu plus tard, ce fut l’impact politique de la mise en scène de l’œuvre d’un agitateur républicain, dont le mandat d’arrêt – résultant de la participation de Wagner à l’insurrection de Dresde – avait été republié à Leipzig, le jour même où Liszt reprenait sa production de Tannhäuser à Weimar (20 mai 1849)[3], qui suscita son inquiétude. Comme on le sait, la tournure que prirent les événements renversa le statut légal de Wagner, de musicien royal à criminel recherché, d’abord en Saxe, puis dans tous les États allemands.

Désormais considéré comme révolutionnaire en fuite, l’image de Wagner , radicalisée, se heurta plus largement à l’élan commun vers une identité nationale qui se dessinait dans le parlement naissant de Francfort en 184849. Son statut ainsi compromis, éloigna la musique du compositeur allemand des théâtres traditionnels, « car ces opéras », comme le regrettait Liszt, « pouvaient tout au plus être représentés dans cinq ou six villes allemandes ». Il poursuivait en énonçant cette vérité, difficile à accepter bien qu’évidente, concernant Wagner : « L’Allemagne officielle n’est pas favorable à votre nom depuis l’affaire de Dresde »[4]. Compte tenu de la fragilité de la relation naissante de Liszt avec le grand-duc Carl Alexander et la grande-duchesse Maria Pawlowna de Saxe-Weimar-Eisenach en 1850, la mise en scène de Lohengrin le 28 août de cette année-là, représentait en elle-même une décision audacieuse, autant sur le plan politique que pour ses défis artistiques.

Pourquoi, alors, les mécènes de Liszt y consentirent-ils ? Car offrant plus qu’un simple assentiment, la Grande-Duchesse finança la Première de façon extravagante, en investissant 2000 Thalers dans le projet : « un fait » – rapporta Liszt en juillet 1850 – « qui n’avait jamais été réalisée à Weimar de mémoire d’homme »[5]. (Le salaire annuel de Liszt en 1850 n’était que de 1292 thalers)[6]. En mai 1849, Liszt avait cherché à apaiser les inquiétudes potentielles de la Cour en minimisant tout lien entre l’art et la politique : « L’art n’a plus besoin aujourd’hui de se joindre aux cris rauques des barricades ;  » expliquait-il ainsi à Carl Alexander, « son terrain est plus pur et plus exalté, et son influence à la fois plus salutaire et plus durable « [7]. Cette vision esthétisante était une pure attitude  défensive dans un tel contexte, et d’ailleurs radicalement en désaccord avec l’essai de Wagner récemment publié, L’Art et la Révolution, qui rattachait les pulsions artistiques révolutionnaires à celles qui gouvernent le remodelage des institutions sociales. De plus, un essai antérieur – La Révolution (attribué à Wagner dans les Sämtliche Schriften und Dichtungen mais publié anonymement dans le Volkszeitung sans hologrammes conservés, et dont la paternité n’est donc pas prouvée [8]) – laissait peu de doutes sur la nature radicale de ces pulsions et leur traduction en engagement civique :

« Si nous regardons à travers les nations et les peuples, nous reconnaissons partout dans l’Europe entière le ferment d’un mouvement violent, dont les premières vibrations nous ont déjà saisis, dont la pleine fureur menace déjà de se refermer sur nous. L’Europe nous apparaît comme un immense volcan, dont le cœur fait entendre un grondement effrayant et sans cesse croissant, dont le cratère fait monter vers le ciel de sombres colonnes de fumée, annonciatrices de tempêtes à venir, et qui, partout entourées par la nuit, se déposent sur la terre, tandis que des courants de lave, perçant la croûte dure comme l’annonce ardente d’une destruction totale, passent au-dessus de la vallée.» [9]

Dans le contexte d’une telle comparaison, l’idée que « le véritable art est révolutionnaire, parce que son existence même est opposée à l’esprit dominant de la communauté » aurait probablement fait sourciller la cour de Weimar[10]. L’écrivain Fanny Lewald envoya une copie du texte de Wagner au Grand Duc, qui promit d’essayer de le lire, mais il ne demeure aucune preuve qu’il le fit [11]. Liszt – qui avait reçu et lu les essais zurichois de Wagner – aurait simplement dit au compositeur en exil, le 1er mars 1851, qu’il n’avait pas compris les idées de L’Art et la Révolution [12]. Que Liszt ait fait preuve ou non d’intelligence politique n’a rien à voir avec la question.

Il s’avère que Carl Alexander ne partageait pas seulement l’opinion de Liszt, selon laquelle l’art n’a rien à voir avec les enchevêtrements de base des luttes politiques quotidiennes, mais qu’il la devançait ; c’est ce qui garantissait sa tolérance envers les compositeurs et auteurs impopulaires à Weimar. Dans une lettre adressée à Lewald, le Grand Duc expliquait : 

« Je ne suis pas le juge [de Wagner] et ne souhaite pas l’être. En tant que compositeur, je l’admire comme j’ai rarement admiré un génie de la musique ». [13]

Carl Alexander Großherzog von (1818-1901).

Il partageait ouvertement l’admiration de Liszt pour la musique de Wagner, utilisant le maître de chapelle pour transmettre deux dons anonymes de 100 thalers à Wagner : « Le simple fait de défendre un « beau talent [artistique] » à Weimar ne pouvait pas incriminer un prince, même si son porteur était politiquement compromis, et Wagner lui-même devait adopter une position esthétisante pour se préserver (c’est du moins ce qu’on disait). En bref, l’art et la politique devaient rester bien séparés. [14]

Une question similaire s’était posée à Carl Alexander concernant son amitié étroite – depuis 1844 – avec l’auteur danois Hans Christian Andersen. En mars 1848, la question du Schleswig-Holstein se transforma en une guerre civile à propos des provinces germanophones du Danemark et, comme l’explique Anna Celenza, « les contacts de l’auteur danois avec ses amis et collègues en Allemagne s’affaiblirent… il craignait les conséquences que la guerre aurait pu avoir sur ses relations personnelles et professionnelles » [15]. In nuce : les duchés de Schleswig et de Holstein déclarèrent un gouvernement provisoire à la suite de la mort du roi Christian VIII de Danemark sans héritier. Leur objectif était de résister à la cooptation sous un nouveau dirigeant danois et une nouvelle constitution qui diviserait les deux territoires ethniquement allemands, et de rejoindre plutôt la confédération allemande, un mouvement soutenu en principe par le Parlement de Francfort récemment convoqué.

La Prusse envoya des forces pour combattre aux côtés des soldats du Schleswig-Holstein contre le roi du Danemark dans une série de batailles tout au long de la période 184850, mais plusieurs autres puissances européennes furent entraînées dans le conflit, et la menace d’une guerre plus importante impliquant l’Autriche, la Russie, la Grande-Bretagne et la Prusse conduisit à un règlement à la fin de l’année 1851. (La deuxième guerre du Schleswig de 1864 qui s’ensuivit, témoigne du caractère provisoire et de la faiblesse relative de cette première paix). [16]

Pendant la première guerre du Schleswig, la poursuite de l’amitié d’Andersen avec Carl Alexander à Weimar aurait ostensiblement compromis le souverain, mais Carl Alexander ne le vit pas de cette façon :

“La véritable amitié est comme la nature ; elle est vraie comme [la nature], inchangée comme elle, épargnée par l’agitation du monde. Il en va de même pour nous, mon ami. Qu’est-ce que la bataille d’opinions a à voir avec notre façon mutuelle de penser ? Nous sommes-nous aimés pour nos opinions politiques ? Non, vraiment pas. C’est au contraire la sympathie de nos âmes, de nos esprits, de nos imaginations qui nous a réunis… Regardez les cieux, le monde immense d’en haut – comme la vie active d’ici-bas semble insignifiante. Et voulons-nous que cette vie active détruise notre amitié ? Devons-nous la laisser faire ? … C’est pourquoi la politique n’a plus lieu d’être ! » [17]

Plutôt que de maintenir une telle distinction pour des raisons de principe, on peut dire que c’est l’affection du Grand-Duc pour Andersen qui le poussa à prendre cette position, et que c’est sa profonde admiration pour la musique de Wagner qui l’incita à minimiser les ramifications politiques de la mise en scène de Lohengrin. Son journal fait état de propos hyperboliques qui témoignent d’un attachement prononcé dont le registre linguistique est souvent en contradiction avec la réserve aristocratique :

« Jamais je n’ai trouvé cette émotion aussi éloquemment exprimée que dans Lohengrin. J’aurais pu pleurer… Les accords qui accompagnent l’apparition du cygne … m’ont touché comme lorsqu’une partie d’un tout, longtemps séparée, est soudain réunie avec lui. Ces accords sont miens !!! » [18]

On peut dire que la Grande-Duchesse égala ce degré d’admiration par des actes, dans la mesure où elle se tint au courant des mouvements de Wagner après l’émission de son mandat d’arrêt (avant qu’il ne soit introduit à Weimar), et elle le rencontra secrètement à la Wartburg d’une « manière étonnamment bienveillante » – rapporte Wagner – qu’il évoquera  plus tard comme preuve de son caractère non fanatique vis-à-vis de l’insurrection de Dresde [19]. La rencontre présentait de sérieux risques pour Maria Pawlowna : son frère aîné, le tsar Alexandre Ier, négociait précisément à ce moment-là avec l’empereur François-Joseph d’Autriche afin de permettre à ses troupes de réprimer le soulèvement nationaliste en Hongrie. Si la grande-duchesse avait été découverte en compagnie d’un homme recherché, qui avait combattu sur les barricades et dont le dernier travail devait être exécuté à la cour par un Hongrois, les explications auraient été singulièrement délicates. « Dans cette situation”, explique le biographe Detlef Jena, « La conduite de Maria Pawlowna dut apparaître comme un affront à la maison régnante de Russie. » [20]

La Grande-Princesse Maria Pawlowna (1786-1859)

Liszt indiquait qu’elle était consciente du risque, et qu’elle souhaitait rencontrer Wagner avant que la nouvelle publication de son mandat d’arrêt ne rende une telle rencontre trop compromettante. Mais elle était allée de l’avant malgré tout, tant son désir de rencontrer le compositeur de Tannhäuser, avec sa glorification de la Wartburg de Thuringe, ce monument historico-politique de l’identité allemande –  » [un] temple de l’histoire dans lequel la nation peut communier avec des échantillons de ses ancêtres  » – lui importait , à une époque où le désir d’unification était fervent. [21]

Quoi qu’il en soit, on ignore dans quelle mesure cette admiration a pu se traduire par un soutien officiel à Wagner au-delà des représentations musicales [22]. Le 29 juin, Liszt suggéra à Wagner de dédier Tannhäuser à Carl Alexander en échange de « la sympathie d’un prince », l’objectif non avoué étant d’amorcer la rédemption politique de Wagner en réchauffant les relations avec l’aristocrate mécène de Liszt. Wagner accepta, mais Carl Alexander resta manifestement circonspect quant à la possibilité d’offenser ses collègues de la Saxe voisine, et demanda un délai pour la gravure, projet qui fut ensuite discrètement abandonné.

En outre, l’affaire de l’amnistie de Wagner révéla l’énergie de Liszt , nettement plus engagé que  le mécène dans la recherche d’une solution [23]. A la suite d’une demande de Wagner (transmise par Liszt), le Grand-Duc écrivit au roi de Saxe au nom du compositeur exilé ; la demande d’audience et d’amnistie de Wagner fut refusée le 25 avril 1856, et Carl Alexander s’en tint là. Après une lettre de remerciement obséquieuse, l’attitude de Wagner s’assombrit dès que le verdict fut connu et qu’aucune démarche subséquente ne fut faite auprès du roi : « Le Grand-Duc ne doit pas s’imaginer que j’écris mes Nibelungen pour lui », vociféra-t-il quelques mois plus tard, « afin qu’il puisse s’en attribuer toute la gloire, alors que, s’il en avait la moindre chance, il laisserait dépérir sans la moindre pensée celui qui a fait tout le travail » [24]. Dans ce qui semble être le plus important de ses écrits, le Grand-Duc de Bavière, en tant que compositeur, se montra fort critique à l’égard des  œuvres de l’exilé Richard Wagner. Au cours de cette relation mutuellement utilitaire, autant Carl Alexander admirait Wagner pour son art, autant le seul intérêt de Wagner pour le Grand-Duc parait avoir été sa possible capacité à accélérer sa propre rédemption politique, ce qui montre à quel point les deux hommes étaient à contre-courant.

Au-delà de la question de l’amnistie, et compte tenu de l’admiration officielle pour les oeuvres de Wagner, la menace fréquente de « renoncement à son art », proférée par le compositeur auprès de Liszt, rendait impossible la séparation de l’identité politique et de l’identité artistique : « Si l’Allemagne ne m’ouvre pas ses frontières dans un avenir immédiat et si je suis obligé de poursuivre ma vie d’artiste sans subsistance ni encouragement, je serai poussé par mon instinct de conservation au point d’abandonner tout art  » [25]. C’est cette impasse qui mit un terme à l’aide politique apportée à Wagner par la cour de Weimar. Mais, comme noté plus haut, l’identité artistique de Wagner était séparée du politique par les employeurs de Liszt. Avant d’aborder en détail les efforts de Liszt pour promouvoir Lohengrin au-delà de la cour de Weimar, examinons d’abord comment la révolution éclata en Allemagne.

A suivre :
CHAPITRE 2/3 : « La Propagande »

 

Notes :

1- Lettre de Liszt à Wagner, 6 (?) juillet 1849. La lettre de Liszt n’est plus qu’un fragment et constitue une réponse à la note de Wagner en provenance de Reuil (19 juin 1849) ; dans ce qui suit, Liszt semble avoir suggéré une première en langue anglaise de Lohengrin à Londres, car Wagner renvoie plus tard à l’idée de Liszt à ce sujet (5 décembre 1849), une suggestion de Liszt que l’on ne trouve pas ailleurs dans leur correspondance. La lettre originale est conservée aux Archives nationales de Bayreuth. Voir Correspondance de Liszt et Wagner (Vol. 1 & 2), trad. Francis Hueffer (Cirencester : The Echo Library, 2005), 30. (Ci-après : Correspondance.)
2 – Liszt à Wagner, 29 juillet 1849, Weimar, in Correspondance, 33.
3 – Le mandat d’arrêt fut délivré à Dresde le 16 mai, et publié dans le Dresden Anzeiger le 19 mai et à Leipzig le 20 mai 1849.
4 – Liszt à Wagner, 28 octobre 1849, Bückeburg, dans Correspondance, 39.
5 – Liszt à Wagner, juillet 1850, dans Correspondance, 50.
6 – Voir Detlef Jena, Maria Pawlowna:Großherzogin an Weimars Musenhof (Graz, Vienne, Cologne : Styria, 1999), 310.
7 – Liszt à Carl Alexander, 23 mai 1849, dans Franz Liszt : Selected Letters, trad.. et éd. Adrian Williams (Oxford : Clarendon Press, 1998), 272.
8 – Richard Wagner : Sämtliche Schriften und Dichtungen, Volks-Ausgabe (Leipzig : Breitkopf & Härtel and C. F. W. Siegel [R. Linnemann], 1911 [vol. 1-12], 1914 [13-16]), 12 : 245-51. (Ci-après Wagner, Sämtliche Schriften und Dichtungen).
9 – « Si nous regardons au-delà des pays et des peuples, nous voyons partout à travers l’Europe la fermentation d’un mouvement puissant dont les premières vibrations nous ont déjà saisis et dont la pleine force menace bientôt de s’abattre sur nous. L’Europe nous apparaît comme un immense volcan, des entrailles duquel s’élève un grondement effrayant qui ne cesse de croître, du cratère duquel s’élèvent vers le ciel de sombres colonnes de fumée, lourdes d’orages, et qui, couvrant tout alentour de nuit, se déposent sur la terre, tandis que déjà quelques coulées de lave, perçant la dure croûte, se précipitent dans la vallée comme des précurseurs enflammés, détruisant tout ». Wagner, Sämtliche Schriften und Dichtungen 12 : 245.
10 – « Chez nous, l’art véritable est révolutionnaire parce qu’il n’existe qu’en opposition à l’universalité en vigueur. « Wagner, Sämtliche Schriften und Dichtungen 3 : 28.
11 – « Je veux essayer de lire la brochure. Est-ce le compositeur Wagner qui l’a écrite ? » Carl Alexander à Fanny Lewald, 1er (?) novembre 1849, Weimar, in Grossherzog Carl Alexander von Sachsen in seinen Briefen an Frau Fanny Lewald-Stahr in ihren Briefen,1848-1889, ed. Günther Jansen (Berlin : Gebrüder Paetel, 1904), 63.
12 – Liszt à Wagner, 1er mars 1851, Eilsen, dans Correspondance, 85.
13 – « Je ne suis pas son juge et ne veux pas l’être, c’est seulement en tant que compositeur que je l’admire comme j’ai rarement admiré un génie musical ». Carl Alexander à Fanny Lewald, 1er (?) novembre 1849, Weimar, in  Grossherzog Carl Alexander von Sachsen in seinen Briefen an Frau Fanny Lewald-Stahr, 63.
14 – Vous avez eu raison de tâcher d’en sauver intact le beau talent de Wagner; il me semble qu’il commettrait une sorte de vol en ne vivant pas pour son talent.“ Carl Alexander à Liszt, 28 May 1849, in Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl Alexander Grossherzog von Sachsen, ed. La Mara (Leipzig, 1909), 25. Les dons sont notés dans Liszt à Wagner, 29 juillet 1849 et juillet 1850, dans Correspondance, 33, 54.
15 – Anna Celenza, The Poet, the Pianist, and the Patron; Hans Christian Andersen and Franz Liszt in Carl Alexander’s Weimar19th Century Music 26 (2002), 141.
16 – Pour une étude récente de ce premier conflit, voir Nick Svendsen, The First Schleswig-Holstein War, 1848-50 (Solihull : Helion & Co., 2008).
17/18 – “La véritable amitié est comme la nature, elle est vraie comme elle, inchangée comme elle, non affectée par les rouages du monde. Ainsi, mon ami, qu’en est-il de nous ? Que nous importe la lutte des opinions ? Nous sommes-nous aimés pour nos opinions politiques ? Non, pas du tout, mais les sympathies de nos âmes, de nos esprits, de nos imaginations, nous ont réunis. … Levez les yeux vers le ciel, vers les innombrables mondes d’en haut, comme l’agitation ici-bas semble mesquine, pathétique. Et à cause de cette agitation, nous devrions nous laisser déranger dans notre amitié mutuelle ! … C’est pourquoi il faut en finir avec la politique ! » Carl Alexander à H. C. Andersen, 2 août 1848, Wilhelmsthal, in Mon noble et cher Grand-Duc ! Correspondance entre Hans Christian Andersen et le grand-duc Carl Alexander de Saxe-Weimar-Eisenach, éd. Ivy York Möller-Christensen et Ernst Möller-Christensen (Göttingen : Wallstein, 1998), 123. Traduction modifiée de Celenza, The Poet, the Pianist, and the Patron, 142.
19 – Wagner, Ma  Vie, trad anglaise d’Andrew Grey, ed. Mary Whittall (Cambridge: Cambridge Univ. Press, 1983), 413.
20 – “Dans cette situation, la manière d’agir de Maria Pavlovna devait apparaître comme un affront à sa propre maison régnante en Russie ». Detef Jena, Maria Pawlowna (Graz, Vienna, Cologne : Styria Verlag, 1999), 311.
21 – « [Un] temple de l’histoire, dans lequel la nation peut se recueillir sur les exemples de ses anciens ancêtres ». Commentaires d’Alexander Simon de 1838, cités dansMax Baumgärtel (ed.), Die Wart-burg : Ein Denkmal Deutscher Geschichte und Kunst (Berlin, 1907), 291. Pour un témoignage plus récent sur la résonance historique de la Wartburg, voir Joachim Bauer et Jutta Krauss, “Wartburg-Mythos’ und Nation in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts » in Die Revolution von 1848/49 in Thüringen, ed. Hans-Werner Hahn and Werner Greiling (Rudolstadt and Jena : Hain, 1998), 513-33.
22 – « La Mara [M. Lipsius], Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl Alexander Grossherzog von Sachsen, ed. La Mara (Leipzig, 1909), VI.
23 – Un compte rendu détaillé de la participation de Liszt aux négociations sur l’amnistie de Wagner est donné dans Alan Walker, Franz Liszt : The Weimar Years 1848-1861 (Londres : Faber & Faber, 1989), 236-42.
24 – Wagner à Liszt, 8 mai 1857, Zurich, in Sämtliche Briefe, 8 : 320. La lettre de Wagner à Carl Alexander est datée du 31 octobre 1856, voir Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl Alexander, 53-4. Cette explosion est une réponse à la proposition de Liszt de mettre en scène le cycle complet du Ring à Weimar en 1859 ; il avait insisté sur le fait qu’il était « non seulement approprié, mais nécessaire et, pour ainsi dire, essentiel » de donner la Première à Weimar. Voir Liszt a Carl Alexander, 10 novembre 1856, Franz Liszt : Selected Letters, 421.
25 – Wagner à Liszt, 9 novembre 1852, in Richard Wagner : Sämtliche Briefe (Leipzig : Deutscher Verlag für Musik, 1967-2000 [vol. 1-9] ; Wiesbaden, Leipzig, and Paris : Breitkopf & Härtel, 2000- [vol. 10-]), 5 : 97 (henceforth Sämtliche Briefe) [Eng. trans. Selected Letters of Richard Wagner, 272.]

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Qui Wieland Wagner a-t-il surnommé « trompette pour enfants » („Kindertrompete”) après une audition en raison du timbre de sa voix particulièrement clair et aigu ?
Réponse :

Anja Silja. À partir de 1960, elle chanta dans presque toutes les mises en scène de Wieland Wagner, non seulement à Bayreuth, mais aussi au niveau international. Leur étroite collaboration artistique (et leur relation amoureuse) s'est poursuivie jusqu'à la mort de Wieland Wagner (1966). Après cela, Anja Silja ne s'est plus jamais produite à Bayreuth.

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